Corruption

La HAPLUCIA dresse le bilan de la mise en œuvre de la convention de Maputo au Togo

Le président de la HAPLUCIA, M. Essohana Wiyao, milieu, ouvrant les débats sur la thématique de la journée.
La HAPLUCIA dresse le bilan de la mise en œuvre de la convention de Maputo au Togo

Les efforts de lutte contre la corruption et les infractions assimilées appellent à une coalition des énergies et actions, afin de venir à bout de cette hydre qui sape les économies de toutes les nations, grandes ou petites. Dans cette optique, la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA) a convié, ce lundi 12 juillet 2021, les principaux acteurs engagés dans ce combat à réfléchir, dans le cadre de la cinquième édition de la journée africaine de lutte contre la corruption, sur le thème « Communautés économiques régionales : acteurs essentiels de mise en œuvre de la convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la Corruption ». Cette célébration est un moyen pour les États parties de se souvenir de l’adoption de cet instrument juridique dédié à la lutte contre ce fléau qu’est la corruption, mais aussi de faire le bilan des actions de la HAPLUCIA au Togo.

Dans leur permanente quête de recherche des moyens pour le décollage de l’économie africaine, les leaders du continent se sont toujours heurtés à de gros obstacles, en l’occurrence le fléau de la corruption, cette pieuvre hideuse, qui nourrit les autres crimes organisés faisant perdre à l’Afrique plus de 148 milliards de dollars par an. Alors que l’aide publique au développement qu’elle reçoit, chaque année, s’élève à environ 146 milliards de dollars. Convaincus des pertes énormes que fait subir cette corruption sur les économies des États, les chefs d’État et de gouvernement ont adopté, à Maputo, au Mozambique, le 11 juillet 2003, la convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption. En souvenir de cette convention, une journée africaine a été instituée.

La Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA) a commémoré ce lundi 12 juillet, la cinquième édition autour du thème « Communautés économiques régionales : acteurs essentiels de mise en œuvre de la Convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la Corruption ».

Devant d’imminentes personnalités engagées dans le combat contre ce phénomène insaisissable, le président de cette institution, M. Essohana Wiyao, a indiqué que l’adoption de cet instrument juridique sonne comme un outil important qui permet d’accélérer la modernisation et l’envol économique  de l’Afrique, mieux un bréviaire pour la bonne gouvernance économique et financière. Pour lui, cette convention, entrée en vigueur en août 2006, définit une stratégie de lutte contre la corruption en quatre points cardinaux, à savoir : les mesures de prévention, les incriminations, les agences anticorruption et la coopération forte. C’est dans cet élan, poursuit-il, que la convention, « prescrit la déclaration de patrimoine, des codes de conduite, la transparence dans les finances publiques…et engage les États parties à ériger en infractions pénales assorties de sanctions dissuasives, la corruption active et passive dans les secteurs publics nationale et privé,… ». Présentant la convention de Maputo comme un instrument de promotion et de coopération régionale, continentale et internationale au service de l’entraide judiciaire, M. Essohana Wiyao s’est félicité « des efforts louables d’implémentation de la convention panafricaine par les États parties au moyen des stratégies nationales, de nouveaux codes pénaux et des textes législatifs et réglementaires, sans oublier la création d’institutions nationales de lutte contre la corruption ».

Bilan des actions de la HAPLUCIA

Créée par la loi du 28 juillet 2015, la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA), a reçu la double mission de prévention et de répression. Opérationnelle à partir du premier trimestre 2018, elle a, à titre de prévention, mené des actions de communication, de sensibilisation et de vulgarisation des textes. C’est ainsi qu’elle a organisé une campagne de sensibilisation sur la « participation citoyenne à la lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées » pour couvrir l’ensemble du pays. A la date d’aujourd’hui, seule la région des Savanes reste non couverte, mais programmée pour la fin du mois en cours. Au chapitre de la répression, la HAPLUCIA, n’ayant aucun pouvoir de police judiciaire, a reçu des plaintes et dénonciations suivies d’une pré-instruction et transmission des cas avérés au Procureur de la République à qui il incombe d’engager des poursuites. Dans ce registre, le président Wiyao, a évoqué les cas des fonds de la CAN 2013, la route Lomé-Vogan-Anfoin et l’affaire de détournement des deniers publics à la direction des transports routiers et ferroviaires.  Aussi, l’autorité-a-t-elle, dans le cadre de sa mission, commandité une enquête sur le coût et la perception de la corruption au Togo, enquête qui révèle que la corruption a connu une augmentation au cours des 12 derniers mois. La réalisation de ces différentes activités a amené le président à exprimer sa gratitude au gouvernement et aux partenaires, en particulier le PNUD et la BAD pour leurs soutiens indéfectibles. A leur tour, ces deux institutions ont encouragé le gouvernement à poursuivre ses efforts de lutte contre ce grand ennemi du développement économique des États et à renforcer la gouvernance publique.

Zeus POUH-PEKA

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