Corruption

La HAPLUCIA bientôt en campagne nationale de renforcement de capacités des élus et cadres locaux

Le ministre Trimua ( au milieu) a lancé la campagne
La HAPLUCIA bientôt en campagne nationale de renforcement de capacités des élus et cadres locaux

Une cérémonie de lancement officiel de la campagne nationale de renforcement des capacités des élus et cadres municipaux, en matière de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées a eu lieu, le 25 mai 2023, à Lomé. Initiée par la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA), avec l’appui de l’Allemagne à travers la GIZ, cette campagne qui court, de juin à septembre, s’est assignée pour mission de promouvoir la transparence et la bonne gouvernance au sein des collectivités locales. C’est le ministre en charge des Droits de l’Homme, Christian Trimua qui a présidé cette assise, en présence de diverses personnalités.

La lutte contre la corruption est une priorité dans la feuille de route gouvernementale 2025, notamment en son axe 3 consacré à la « Modernisation du pays et au renforcement de ses structures ». Pour atteindre l’objectif de faire du pays un modèle en matière de lutte contre la corruption et les infractions assimilées, la contribution de tous les acteurs s’avère nécessaire. A cet effet, la Haute Autorité de la Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA) a lancé une vaste campagne nationale de renforcement des capacités des élus et cadres municipaux. Cette campagne qui va débuter, à mi-juin pour prendre fin en septembre 2023, concerne toutes les communes du Togo. Elle a pour objectif de permettre aux élus et cadres municipaux de mieux cerner le concept de la corruption, son ampleur, ses causes et conséquences, de développer des aptitudes d’intégrité et de régularité dans l’exercice de leurs fonctions. Durant cette campagne, ceux-ci seront entretenus sur le rôle de la HAPLUCIA, sa mission, son mandat et invités à s’associer à ses actions pour ensemble lutter contre ce fléau.

Une vue des participants à la cérémonie de lancement de la campagne

La corruption, une donnée de la responsabilité des élus locaux

En lançant cette activité, le ministre Christian Trimua a relevé que cette opération fait partie des actions innovantes du gouvernement et s’inscrit dans la vision du chef de l’Etat qui a à cœur de développer une gouvernance saine et concertée impliquant tous les acteurs. La décentralisation, a-t-il dit, confère aux élus locaux des pouvoirs et une marge de manœuvre considérable dans la gestion des affaires publiques locales. Ce qui exige que les autorités locales soient redevables vis-à-vis de leurs mandants. Selon le ministre, cette campagne s’inscrit dans la continuité de l’ambition du gouvernement qui est de faire de la bonne gouvernance une priorité dans les communes. « Le renforcement des capacités de l’administration communale et des élus locaux constitue un maillon essentiel dans la réussite du processus de la décentralisation. Dans le cadre de cette politique de décentralisation devenue effective en 2019, la question de la corruption apparaît comme une donnée fondamentale de la responsabilité des élus locaux dans l’exercice de leurs fonctions. Ainsi, la loi n 2022-0011 du 4 juillet 2022, portant modification de la loi n 2019-006 du 26 juin 2019 relative à la décentralisation et aux libertés locales énumère entre autres causes de révocation des élus locaux ou leur destitution, le détournement des fonds publics, la concussion et/ou corruption, les emprunts d’argent sur les fonds de la commune », a-t-il dit. La lutte contre ce fléau s’est traduite au Togo, par la ratification de plusieurs instruments juridiques internationaux. A cet effet, le ministre a remercié tous les partenaires, en particulier l’Allemagne, qui apportent son soutien au Togo.

La détermination des autorités togolaises contre la corruption saluée

L’ambassadeur d’Allemagne au Togo, M. Matthias Veltin, a salué la détermination des autorités togolaises à venir à bout de ce fléau qui « handicape les efforts visant une gestion efficace des finances publiques et qui impacte fortement le développement économique et social des pays ». Aujourd’hui, a-t-il relevé, la corruption prend de nouvelles formes du fait de modalités et de pratiques qui changent en fonction des mutations technologiques et surtout affectent toutes les couches de la société. Et c’est pourquoi, il a félicité la HAPLUCIA pour l’étude sur la perception et le coût de la corruption réalisée, en 2020, ainsi que la mise en place d’une synergie de coopération avec les organisations de la société civile, pour accélérer l’atteinte des objectifs contre la corruption au Togo. Il a invité à poursuivre la vulgarisation des textes sur la lutte contre la corruption et surtout à former les acteurs, afin d’éradiquer ce mal qui mine les sociétés.

Pour le président de la HAPLUCIA, M. Kimelabalo Aba, la lutte contre la corruption est un devoir civique, dont tout le monde doit s’acquitter, en participant aux efforts engagés. « Dans cette optique, au-delà d’être un impératif vital, ce combat apparaît comme une nécessité urgente à laquelle il faut trouver des solutions idoines », a-t-il conclu.

Mélissa BATABA

 

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