La Chambre des Notaires du Togo organise à Lomé, la 14e Université des notaires du Togo, couplée de la célébration des 20 ans de jumelage entre cette institution et la Chambre interdépartementale des notaires de la Cour d’Appel de Caen, en France. Il s’agit d’un cadre de partage d’expériences, afin de comparer des pratiques et systèmes juridiques.
Vue partielle des notaires du Togo et de Caen.
Le notariat occupe une place singulière dans le système judiciaire et économique dans tous les pays. En tant qu’officiers publics, les notaires sont des garants de la sécurité juridique dans les transactions, les artisans de la paix sociale dans les familles et les partenaires indispensables de l’Etat de droit. De par leurs missions, ces professionnels de droit public sont amenés à se former et à tisser des relations de partenariat avec d’autres institutions sœurs, afin de mener à bien leurs obligations. C’est dans ce sens qu’un jumelage est intervenu, en 2005, entre la Chambre des Notaires du Togo et la Chambre Interdépartementale des Notaires de la Cour d’Appel de Caen (France). Objectifs, acquérir des compétences nouvelles et élargir leurs horizons dans leurs pratiques quotidiennes.
Selon les initiateurs de ce jumelage, ce partenariat a permis aux notaires togolais de bénéficier des formations, stages et immersions professionnels en France. « En retour, des experts français sont venus à Lomé pour renforcer nos capacités et accompagner notre développement institutionnel. Des outils, des méthodes et des réflexions communes ont vu le jour », ont-ils déclaré. Pour eux, au cours de ces 20 ans d’amitié, de coopération, de partage d’expériences et de construction commune, les deux organisations ont bâti un pont solide de confiance, de respect mutuel et de passion, pour leur mission qui est le service du droit et de la sécurité juridique.
Au cours de ce rendez-vous du donner et du recevoir, la Chambre des Notaires du Togo a effectué la 14e Université des notaires du Togo, en présence de leurs confrères de la Cour d’Appel de Caen. En effet, les universités du notariat sont des espaces de réflexions, d’apprentissage et d’innovations, où se croisent toutes les expériences : togolaises, africaines et européennes. Elles rappellent que le savoir n’est pas figé et que la profession notariale doit, sans cesse, se renouveler pour rester au service des citoyens. Pour cette rencontre, deux thèmes sont inscrits à l’agenda : « le notaire et la gestion des collectivités locales », « Le coup d’accordéon ». Egalement, ils vont effectuer des visites guidées dans certaines institutions, afin d’agrandir leurs carnets d’adresse, participer à la soirée de jumelage, etc.
Aux dires de Me Tchassona Traoré, le thème « le notaire et la gestion des collectivités locales », vise à voir comment les notaires pourront accompagner les élus locaux et les maires, dans l’exercice de leurs fonctions. En effet, dit-il, le Togo fait l’expérience de la décentralisation avec les maires et les élus locaux qui viennent d’être installés. Dans ce contexte, ils auront besoin de l’appui des notaires, en termes de conseils, dans l’exercice de leurs fonctions.
A cette occasion, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits humains, M. Pacôme Adjourouvi, a salué la Chambre interdépartementale des notaires de la Cour d’Appel de Caen, qui a su, pendant deux décennies, se tenir aux côtés de ses confrères togolais, dans un esprit de partage et de solidarité professionnelle exemplaire. Pour lui, le notaire occupe une place singulière dans le système juridique et économique du pays. C’est pourquoi, le gouvernement lui accorde une attention particulière sur le renforcement des institutions juridiques et des professions qui garantissent son bon fonctionnement. A son avis, le jumelage entre Caen et Lomé a été un modèle et il est important de faire un tremplin pour une coopération notariale francophone plus large, avec un espace où se conjugueront rigueur, professionnalisme, solidarité et modernité. A cet effet, il a émis le souhait que cette amitié entre notaires d’hier et de demain puisse continuer à inspirer la fraternité professionnelle et la paix juridique, dont les deux nations ont besoin.
Pour le président de la Chambre Interdépartementale des Notaires de la Cour d’Appel de Caen, M. Jean-Charles Rault, la célébration des vingt ans de jumelage offre l’occasion d’échanger les savoirs, de participer à la formation des notaires, afin de faire du droit un véritable vecteur de développement et de sécurité juridique.
Quant au président de la Chambre des Notaires du Togo, Me Tcha Plinga Ebézou, il a souligné que le notariat togolais a beaucoup évolué, ces derniers temps. « Nous avons modernisé nos pratiques, renforcé la formation de nos collaborateurs et surtout affirmé notre rôle dans la construction de l’Etat de droit », a-t-il confié.
Gisèle SONHAYE-NAPO-KOURA
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