Santé

Journée mondiale de la lèpre : La DAHW-Togo appelle à une prise de conscience accrue des communautés  

La responsable de DAHW au chevet d'une des victime de la lèpre
Journée mondiale de la lèpre : La DAHW-Togo appelle à une prise de conscience accrue des communautés  

 

Ce  dimanche, 28 janvier, est célébré la Journée Mondiale de la Lèpre (JML). A cet effet, l’Association Allemande de Lutte contre la Lèpre et la Tuberculose (DAHW-Togo), qui mène des actions pour l’éradication de cette Maladie Tropicale Négligée (MTN), avec l’appui de la Fondation Follereau de Luxembourg (FFL) et de l’ANESVAD, en partenariat avec le  Programme National de Lutte contre la Lèpre, appelle à agir ensemble par le renforcement et l’amélioration des prestations, en termes de détection et de l’adhérence au traitement. Mais aussi, à l’échelle mondiale, le Représentant régional ouest, afrique de la DAHW résident à Lomé, M Franz Wiedemann, a salué les efforts et stratégies de lutte mis en œuvre. Des actions qui permettent un dépistage actif et un diagnostic précoce de la lèpre. Une démarche prioritaire adoptée dans les pays endémiques pour atteindre zéro incapacité chez les enfants.

Cette année encore, la  JML est observée et les réflexions sont essentiellement concentrées sur «la transmission de la lèpre», «les incapacités permanentes causées par un dépistage tardif de la lèpre qu’il faut éviter», ainsi que le renforcement des méthodes de dépistage actif et le diagnostic précoce de la lèpre pour atteindre zéro incapacité chez les enfants.

En effet, la lèpre, l’une des Maladies Tropicales Négligées (MIN) est causée par un bacille à multiplication très lente appelé «Mycobacterium leprae». Transmise par des gouttelettes d’origine buccale ou nasale lors des contacts étroits et fréquents avec un sujet infecté et non traité, la lèpre n’est pas très contagieuse, car 95% des personnes ont une immunité naturelle face à la maladie

Selon le Représentant régional ouest-afrique résidant à Lomé de l’Association Allemande de la lutte contre la Lèpre et la Tuberculose (DAHW) résident à Lomé, M. Franz Wiedemann, on peut guérir la lèpre.  Elle peut facilement se traiter au moyen de la polychimiothérapie (PCT). Ce traitement, une combinaison de rifampicine, clofazimine et de dapsone, est efficace avec peu d’effets secondaires. Depuis l’introduction     de la PCT, plus de 16 millions de patients de la lèpre ont été guéris de par le monde. Mais, faute du traitement efficace et adapté (dépistage, et diagnostic précoce), la lèpre peut entraîner des souffrances physiques et des invalidités, notamment des dégâts aux nerfs, la déformation du visage, des membres, la cécité.

Dans le monde, les données récentes de l’OMS montrent que la proportion des enfants nouvellement diagnostiqués de la lèpre (parmi toutes les personnes), s’élève à 8,9%. Cela indique que beaucoup d’enfants sont encore atteints et que la transmission de l’infection est en cours dans des communautés endémiques pauvres. En 2015, 210.758 nouveaux cas de lèpre ont été détectés contre 213.899 cas en 2014. De même, le nombre de personnes diagnostiquées à un stade avancé de la maladie, présentant des incapacités sérieuses, a augmenté par rapport aux années antérieures. Ce qui signifie que les systèmes de santé existants éprouvent des difficultés à reconnaître et à traiter la lèpre suffisamment tôt pour prévenir les personnes touchées par la maladie à développer des incapacités. Selon les informations publiées par la Fédération Internationale des Associations de lutte contre la lèpre (ILEP), si les personnes touchées par la lèpre ne sont pas traitées, non seulement leur risque de développer une incapacité s’accroît, mais aussi, le risque est plus grand de rendre permanente l’infection dans la communauté. Ce qui constitue une menace majeure pour le contrôle de la maladie. Par ailleurs, les programmes de la lutte contre la lèpre ont obtenu des résultats impressionnants au cours des trois dernières décennies avec l’introduction de la PCT. La prévalence enregistrée de la lèpre a globalement diminué de plus de cinq millions de personnes au milieu des années 80 à environ 200.000 en 2015.

La DAHW- Togo dans son rôle d’expertise

La Journée Mondiale de la Lèpre est instituée pour attirer l’attention des populations sur l’existence de la lèpre et afficher une solidarité envers les malades, en vue d’une meilleure prise de conscience des pouvoirs publics et des communautés. Au Togo, le premier domaine d’intervention de la DAHW -Togo est la lutte contre la lèpre depuis 1964. L’objectif de l’association est d’accompagner le Programme National pour éradiquer cette maladie. Pour arriver à cet objectif, le conseiller médical de la DAHW-Togo, Dr Komi Amekusé, précise qu’il est demandé aux acteurs engagés dans cette lutte sur le terrain de suivre les malades, surtout les plus contagieux, les Multi bacillaires pendant 5 ans, en vue de détecter précocement les cas au sein de leur entourage. Le programme national est chargé de faire respecter le suivi des contacts des malades, indique Dr Amekusé. Il relève que bien que les chiffres restent à confirmer, une centaine de nouveaux cas de lèpre sont encore diagnostiqués et mis sous traitement depuis 2016.

«Il est vrai que la DAWH ne prend pas directement en charge les cas de lèpre mais, elle appuie le programme et les agents de lutte, contre cette maladie sur le terrain. Aussi, faut-il noter que le premier signe de lèpre est une tâche sur le corps. Elle peut être constatée partout.  Pour être rassuré, il faut aller à l’hôpital. Le traitement médical de cette maladie est gratuit sur l’ensemble du territoire et les complications de la lèpre sont prises en charge dans la mesure du possible, grâce au soutien de la DAHW», souligne Dr Amekusé. Egalement, pour une lutte efficace contre la lèpre, il faut une réelle intégration de la maladie à tous les niveaux du système de santé.

Jules LEMOU

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