Ayant constaté que beaucoup de journalistes ont mal relayé l’information sur les résultats relatifs à « l’Etude sur la perception et le coût de la corruption au Togo (EPCCT) », la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA) a jugé utile d’organiser un point de presse, vendredi 28 août, à son siège à Lomé, pour resituer le contexte exact et l’objet de cette étude. Etude dont les conclusions ont fait l’objet d’un atelier de validation organisé, le 6 août dernier, au relais de la Caisse. Ce point de presse a été sanctionné par une déclaration liminaire, lue par M. Essohana Wiyao, président de HAPLUCIA.
«L’objet de cet atelier était bien la validation du rapport final de l’Etude sur la Perception et le Coût de la Corruption au Togo (EPCCT) », a rappelé le premier responsable de HAPLUCIA, M. Essohana Wiyao. Il a souligné que des experts et des personnes ressources venus de plusieurs départements ministériels et de tous les secteurs socioprofessionnels du pays avaient participé à l’examen et l’enrichissement du document final, avant son adoption.
En effet, a-t-il précisé, la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées est une activité phare inscrite à l’agenda 2020 de la HAPLUCIA, qui a été élaborée en exécution du plan quinquennal 2019-2023 de l’institution. Dans ce cadre, l’étude sur la perception (EPCCT) en question, a été confiée à l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques et Démographiques (INSEED), suivant la convention n° 00939/2019. Elle a ciblé les ménages et les responsables d’entreprises formelles et informelles, touchant 100 zones de dénombrement tirées au sort sur toute l’étendue du territoire et 1500 ménages dans chaque zone de dénombrement. 400 entreprises formelles et informelles ont été également tirées au sort et sondées. L’enquête a touché au total 2784 citoyens âgés de 18 ans et plus.
En outre, M. Wiyao a relevé que l’étude n’a porté que sur la petite corruption, à savoir les pots-de-vin versés par les citoyens aux agents publics au cours des 12 derniers mois qui l’ont précédé. «Tous les pays qui ont eu à réaliser une enquête sur la perception et le coût de la corruption se sont aussi limités à l’estimation des pots-de-vin», a-t-il fait observer, soulignant qu’en ce qui concerne la grande corruption, « aucun pays n’a encore pu la capter, en raison de sa complexité ».
Se référant à Daniel Kaufmann, ancien directeur du programme gouvernance à l’Institut de la Banque Mondiale, M. Wiyao convient qu’ «il est extrêmement difficile d’évaluer l’étendue des détournements de fonds publics», sans perdre de vue que « le calcul du montant total des transactions tintées de corruption ne donne qu’une image partielle du coût total de la corruption».
Sur la base de ces affirmations, il a laissé entendre que ni l’étude, ni l’atelier du 6 août 2020, n’étaient destinés à « épingler certaines personnalités du pays », comme bon nombre de médias l’ont indûment relayés dans leurs colonnes et à travers leurs antennes. «Nous présentons donc toutes nos excuses aux personnalités qui ont été affectées par le mauvais relais médiatique qui a été fait de notre atelier du c6 août au Relais de la Caisse », a-t-il conclut.
Le directeur général de l’INSEED, M. Koame Kouassi, a joint sa voix à celle du président de HAPLUCIA pour regretter la manière dont les informations sur ce sujet ont été interprétées et relayées par certains médias.
Martial Kokou KATAKA
RSS