La Direction des cultes, avec l’appui du Programme Décentralisation et Gouvernance Locale (ProDeGol), mis en œuvre par la coopération technique allemande (GIZ), a lancé, depuis la mardi 9 novembre à Lomé, les journées de sensibilisation des maires et leurs adjoints sur la gestion des dossiers relatifs aux cultes. Cette rencontre va permettre de faire le bilan de la gestion de ces dossiers avec les communes et de dresser de nouvelles perspectives pour le renforcement de la consolidation de la décentralisation et de la gouvernance locale. L’initiative, qui s’inscrit dans une série de tournées, du 9 au 19novembre 2021, va couvrir les 117communes et se déroulera dans dix villes du pays à savoir : le Grand Lomé, Aného, Kpalimé, Atakpamé, Sotouboua, Sokodé, Bassar, Kara, Mango et Dapaong. Les travaux ont été présidés par le directeur des cultes, le Lt-Colonel Béléi Bédiani.
La communalisation intégrale du territoire a conduit à la création de 117communes et les élections des 30 juin et 15 août 2019 ont permis d’élire 1527 conseillers municipaux. Les maires élus exercent les compétences que la loi leur reconnaît. Parmi ces compétences, se trouvent les attributions de police sur plusieurs matières, aux articles 152 et 153 relatifs à la décentralisation et aux libertés locales.
Cependant, l’exercice de ces compétences semble complexe et les remontées d’informations indiquent que plusieurs maires ont du mal à gérer les manifestations liées aux cultes dans le ressort de leurs communes. C’est dans ce contexte que la Direction des cultes et celle de la décentralisation et des collectivités locales organisent une tournée nationale de sensibilisation des maires et leurs adjoints.
Ainsi donc, les participants seront entretenus sur deux principales thématiques à savoir : le cadre législatif et institutionnel régissant les cultes et les procédures administratives de gestion des contentieux liés aux cultes et règles applicables aux décisions de suspension d’activités d’un lieu de culte. Outre les maires et leurs adjoints, la sensibilisation permettra également aux commissaires et aux chefs des brigades d’avoir une bonne connaissance de ce cadre institutionnel, législatif et réglementaire, une maîtrise des procédures administratives de gestion des contentieux liés aux cultes, en vue d’une gestion efficace des manifestations relatives aux cultes.
Comprendre la synergie de travail pour la gestion efficiente des dossiers
En lançant les travaux, le Lt-Colonel Béléi Bédiani est revenu sur l’historique de la création des communes, qui sont désormais renvoyées à leurs responsabilités et à l’exercice de leurs compétences dans la maîtrise des dossiers relatifs aux cultes. Au regard de ces enjeux et défis, Col. Béléi a invité les maires à s’impliquer d’avantage dans ce processus de décentralisation. « Nous sommes dans un processus de décentralisation qui vient de commencer. Et comme tout processus jeune, il y’a des difficultés, d’où la nécessité de renforcer les capacités des acteurs. Ce renforcement de capacités concerne également la question des cultes, qui est une question centrale. Le ministre d’Etat en charge de l’Administration territoriale, nous a instruits, dès le début de la crise sanitaire, de prendre attache avec les maires, pour la mise en place dans les communes de ce que nous appelons les points focaux. Ils sont chargés de suivre le respect des mesures barrières édictées par le gouvernement, dont entre temps, la fermeture des lieux de culte. Rassemblés aujourd’hui autour des maires, les points focaux, les commandants de brigade de gendarmerie, les commissaires de police, vont pouvoir comprendre un peu la collaboration ou la synergie qui doit avoir dans le travail pour la gestion efficiente des dossiers relatifs aux cultes. Nous espérons qu’à la fin de cet atelier, les maires et leurs collaborateurs seront en mesure de mieux gérer ces dossiers. C’est donc à travers des questionnements, des observations que nous pouvons échanger pour pouvoir avoir le même langage et nous comprendre. Car, la question de culte est assez diffuse, large et complexe », a-t-il fait savoir.
Auparavant, le représentant de GIZ, M. Bawenao Adjoke a laissé entendre que dans les communautés africaines, les cultes revêtent une importance particulière. L’organisation, l’institution et la pratique des cultes ont toujours impacté les êtres humains de toutes les périodes historiques et constituent cet aspect sacré et communicationnel envers l’individu, la famille et la société. « Les cultes et leur gestion sont au cœur des thématiques considérées comme stratégiques pour l’ensemble des pays de la planète. En s’appropriant le sujet et surtout en veillant à une organisation judicieuse des cultes dans notre pays, nos Etats modernes se donnent le projet d’assurer pour leurs citoyens un monde plus juste et ouvert où règnent la paix et la quiétude, dans un contexte de diversité et de tolérance. En renforçant la capacité des maires et de leurs adjoints, ainsi que des autres acteurs, force de sécurité, le ministère en charge de l’Administration territoriale lance une activité qui contribue nécessairement à l’amélioration des prestations des communes. La commune étant la collectivité territoriale plus proche des citoyens, il apparaît pertinent qu’une bonne partie des problèmes qui concerne directement les citoyens dans leur vie quotidienne soit prise en charge par les maires et leurs adjoints. La sensibilisation des acteurs que vous êtes sur le cadre juridique et institutionnel ainsi que les règles de gestion des cultes constituent un aspect important », a-t-il conclu.
Photo de groupe des participants à l’issue des travaux(Photo ONOUADJE)
Firmin DEFALEONA
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