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ICDI outille les femmes cadres du Togo sur la Gestion Axée sur les Résultats

La DG ICDI Beatriz Sifuentes à l’extrême gauche et son associé M Richard MAHEU à l’extrême droite avec les participantes
ICDI outille les femmes cadres du Togo sur la Gestion Axée sur les Résultats

Dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars dernier, l’Institut Canadien de Développement International (ICDI) dirigé par Mme Beatriz Sifuentes, grâce à l’appui du SP des réformes, M. Kpowbiè Tchasso Akaya, a organisé, le vendredi 12 mars 2021, une formation à l’endroit des femmes cadres du Togo, dans la salle de l’entente du CASEF. Etait présente à cette rencontre, une trentaine de participantes dont les secrétaires générales des ministères, les directrices de cabinet et les directrices de sociétés, qui ont été outillées sur la Gestion Axée sur les Résultats (GAR), le budget programme et la budgétisation sensible au genre.

Selon la Déclaration de Paris en 2005, sur la Gestion Axée sur les Résultats, « axer la gestion sur les résultats signifie gérer et mettre en œuvre l’aide en se concentrant sur les résultats souhaités et en utilisant les données disponibles en vue d’améliorer le processus de décision». Clairement, Il s’agit de prendre une direction en fonction d’objectifs puis de les suivre à travers l’analyse des écarts entre le prévisionnel et ce qui est effectivement accompli. C’est la vision et l’objectif que l’Institut Canadien de Développement International a voulu partager avec les différentes femmes responsables des institutions de l’Etat le vendredi 12 mars 2021.
Pour que les institutions, les sociétés et les entreprises puissent tenir debout devant les besoins illimités face aux ressources limitées, la performance des services publics doit constituer une préoccupation politique et administrative de nos Etats. Ainsi les mutations du contexte économique, technologique et social ont-elle poussé le Togo à s’engager dans une réforme budgétaire participative et progressive, à travers l’implantation d’un nouveau mode de gestion à savoir : « la budgétisation axée sur les résultats », qui vise à adapter, voire changer les pratiques managériales des établissements publics, vers l’intégration d’une logique de résultats et de performance.
Si ce concept n’est pas encore la clé de voûte dans toutes les institutions publiques au Togo, les expériences et les témoignages des institutions d’Etat où la GAR est appliquée et enseignée par l’ICDI, notamment, le Port Autonome de Lomé, la Société Autonome de Financement et d’Entretien Routier (SAFER), l’Office Togolais des Recettes (OTR) font preuve d’une progression remarquable devant des résultats tangibles.

Augmenter la valeur managériale des femmes

Mme GAMETI Ama Dzifa, Directrice du cabinet du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

Il est de bonne guerre qu’en choisissant un thème comme celui de la gestion axée sur les résultats comme cadeau aux femmes cadres et responsables de sociétés, l’ICDI cherche à augmenter la valeur managériale des participantes afin qu’elles puissent influencer positivement les différentes institutions, sociétés, et structures d’Etat où elles sont responsables. Ainsi, pendant plus de sept heures de formation intense, les participantes ont appris à choisir la direction et la destination et à décider de l’itinéraire à suivre et des étapes nécessaires pour arriver à bon port, en contrôlant sur une carte, le chemin parcouru tout en en modifiant le cap comme il convient pour atteindre les objectifs souhaités. C’est la Gestion Axée sur les Résultats. Les autres sujets abordés au cours de ladite formation et qui ne sont pas moindres sont le budget programme et la budgétisation sensible au genre.

La Gestion axée sur les résultats sensibles au genre, à quoi cela rime ?

Selon l’expert, formateur-consultant chez ICDI, un budget sensible au genre est un budget qui profite à tout le monde, aux hommes et aux femmes, aux filles et aux garçons, car il favorise une distribution équitable des ressources entre les sexes et contribue à fournir les mêmes opportunités à toutes et à tous. La budgétisation sensible au genre est essentielle à la fois pour favoriser la justice entre les femmes et les hommes et la justice fiscale. Elle implique d’examiner les budgets des Etats et leurs répercussions selon les sexes, les normes et les rôles qui sont associés à chaque genre, de même que les relations entre les femmes et les hommes.
La budgétisation sensible au genre, a poursuivi le formateur-consultant, cherche à faire évoluer ces budgets dans le but de garantir la pleine réalisation des engagements en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. Les initiatives de budgétisation sensible au genre ne sont pas des « budgets destinés aux femmes », mais peuvent évaluer les dépenses réalisées dans les services destinés spécifiquement aux femmes pour déterminer si elles sont suffisantes pour répondre à leurs besoins. La budgétisation sensible au genre n’implique pas non plus de diviser le budget de l’Etat à parts égales entre les femmes et les hommes. Il s’agit plutôt d’analyser le budget en tenant compte des questions de genre afin de déterminer s’il pourra répondre aux différents besoins des femmes, des hommes, des filles et des garçons. Elle peut en outre évaluer les intersections entre les femmes, les hommes, les filles et les garçons et par exemple l’âge, la classe sociale et la religion.

Nécessité d’intégrer dans chaque entreprise la notion de la gestion axée sur les résultats sensibles au genre

Pour l’expert, formateur-consultant chez ICDI, la Gestion axée sur les résultats sensibles au genre est le fait qu’« au lieu de se focaliser sur la réalisation des activités, l’approche gestion axée sur les résultats sensibles sur le genre GARsG met l’accent sur les changements (résultats) que l’on souhaite atteindre par un projet/programme.
Ainsi les deux sexes peuvent-ils avoir des priorités et préférences distinctes en ce qui concerne la nature des changements visés ». Pour mieux comprendre ce concept clé GARsG, nous devons lire le consultant M. Richard Maheu :« La GAR vise un changement de la situation économique, sociale et/ou politique au niveau des acteurs (p.ex. entreprises, associations) pour améliorer la situation de vie des bénéficiaires.
Selon l’approche genre, tout changement économique, politique et/ou social implique automatiquement un changement des rapports sociaux entre les sexes. Dans certains cas, un changement n’améliore que la situation de vie des hommes, alors qu’il détériore celle des femmes, ou l’inverse »
Les femmes, les hommes, les filles et les garçons ont souvent des besoins et des priorités pratiques et stratégiques très différents. Les femmes restent sous-représentées dans la vie publique, si bien que les politiques des Etats, notamment les politiques économiques, risquent de ne pas tenir compte de leurs besoins ni de leurs priorités, d’où la nécessité d’intégrer dans chaque entreprise publique ou privée la notion de la gestion axée sur les résultats sensibles au genre.

Le budget programme

Ce dernier, basé sur des résultats précis à atteindre au bout d’une période donnée, est un instrument de gestion efficace et de planification qui privilégie la performance, et combine des actions prioritaires à réaliser sous des contraintes de ressources matérielles, financières et humaines.
S’il s’inscrit dans le cadre de la politique d’assainissement des finances publiques en lien avec les directives de l’UEMOA, il doit surtout permettre d’instaurer une plus grande cohérence entre les objectifs de développement et les capacités budgétaires du pays.
Le nouveau mode de gestion avec plusieurs indicateurs de performance et un contrôle plus affirmé est surtout marqué par la déconcentration des procédures d’ordonnancement des dépenses publiques qui doivent désormais être dévolues aux départements ministériels. En rupture avec le budget de moyens où seul le ministre de l’Economie et des Finances était l’ordonnateur principal.
« Je voudrais remercier le cabinet ICDI et le secrétariat permanent des réformes pour l’opportunité de cette formation qui m’a permis personnellement d’améliorer ma compréhension du budget programme et de la gestion axée sur les résultats. Cette formation me permettra également de faire de meilleures évaluations au niveau de mon service  », a déclaré Mme Gameti Ama Dzifa, Directrice du cabinet du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
Enfin, selon les témoignages recueillis chez les participantes, L’Institut Canadien de Développement International ICDI en mettant en place un tel programme de formation pour les femmes responsables de différentes structures, institutions et sociétés d’Etat, a touché le point essentiel qui doit être incorporé dans chacun des programmes de l’Etat afin d’espérer des résultats satisfaisants à tous.

El Hadj Moussouloumi BOUKARI

 

 

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