Une réunion de la commission mixte paritaire Togo-Bénin de délimitation des frontières se tient, depuis hier, à l’hôtel Onomo à Lomé. Quatorzième du genre, cette rencontre se veut un cadre d’échanges devant poser les bases d’une coopération transfrontalière entre les deux pays. Les travaux ont été ouverts par le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locale, M. Payadowa Boukpessi, en présence de ses collègues de la Sécurité et de la Protection civile, Col. Damehame Yark et de la Justice et des Relations avec les Institutions de la République, M. Pius Agbetomey et de diverses personnalités.
Le principe d’intangibilité des frontières demande aux pays de définir avec autant de clarté et de précision possible, la ligne d’arrêt de leur territoire et de leur pouvoir. Le respect de ce principe a conduit les plus hautes autorités du Togo et du Bénin à mettre en place une commission mixte paritaire Togo-Bénin de délimitation des frontières. Cette commission a pour objectif, entre autres, de conduire à bonnes fins, les opérations de repérages des bornes conformément à la lettre et à l’esprit du procès-verbal d’abornement de 1913, eu égard au caractère conventionnel des frontières des deux pays mais aussi de trouver des solutions aux problèmes qui pourront se poser de part et d’autre des frontières.
La 14ème session de cette commission mixte paritaire Togo-Bénin de délimitation des frontières se tient donc depuis hier à Lomé. Durant deux jours, les participants auront à évaluer le travail effectué par les équipes techniques qui sont à la recherche des bornes de 1913, discuter de la suite à donner aux travaux de terrain de ces équipes techniques. La rencontre est également, l’occasion de discuter sur les différentes pistes de coopération transfrontalière afin de mettre en place des programmes communs pour ces zones.
A cette assise, le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locale, M. Payadowa Boukpessi, a relevé que l’expérience de la vie des communautés à l’intérieur d’un espace terrestre déterminé a toujours nécessité l’existence d’une limite quelle que soit la nature de cet espace qui peut être diversement appelé royaume, empire, Etat ou fédération. Ainsi, a-t-il dit, loin d’être une poudrière, la tendance la plus noble en a fait depuis des temps immémoriaux une ligne de démarcation des prérogatives de puissance publique ou simplement de pouvoir d’Etat. « C’est pourquoi, il est fort honorable pour des pays voisins de définir avec autant de clarté et de précisions possibles la ligne d’arrêt de leur territoire et de leur pouvoir », a-t-il précisé.
Pour le ministre, il va sans dire en effet qu’une frontière bien délimitée et démarquée éloigne les conflits et développe une dynamique de coopération au bénéfice des Etats frontaliers et des communautés riveraines en particulier. « A cet égard, a-t-il ajouté, il importe qu’à travers cette démarche, des efforts soient consentis afin de sortir progressivement les populations frontalières de leur état de pauvreté croissante. Mais bien plus, cette nouvelle approche aura le mérite de permettre à nos deux pays d’initier et de réaliser des projets communs dans les domaines socio-éducatif, sanitaire et économique ».
Le directeur général de gestion des espaces frontaliers du Bénin, Dr Ayité Marcel Baglo, a expliqué que le rôle de cette commission aujourd’hui, c’est de mettre en place des programmes pour aller vers une coopération transfrontalière. Les frontières, a-t-il souligné, ne doivent pas être considérées par les populations comme des barrières mais au contraire être des zones de développement.
Mélissa BATABA
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