Le projet de développement d’un plan d’action national pour la réduction et, si possible, l’élimination du mercure dans le secteur de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle de l’or au Togo, en conformité avec la convention de Minamata sur le mercure, a été lancé, ce mardi 5 janvier 2021, à l’hôtel Sancta Maria, à Lomé. Ce projet vise à protéger la santé humaine et l’environnement des risques générés par les émissions et les rejets dans l’environnement du mercure issu de l’extraction et de la transformation artisanale et à petite échelle de l’or. Il est initié par le ministère de l’Environnement et des Ressources forestières, avec l’appui financier du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM).
L’article 7 de la convention de Minamata recommande aux Etats parties, qui soupçonneraient l’utilisation du mercure dans les exploitations minières, d’élaborer leur plan d’action national (PAN). Or au Togo, l’exploitation minière artisanale se pratique en partie par des femmes pour qui elle constitue dans les zones reculées une activité génératrice de revenu. Comme dans la plupart des pays, on soupçonne l’utilisation du mercure servant d’alliage pour rassembler les traces d’or en pépites. Mais, depuis 2017 que le Togo a ratifié cette convention, il n’a fait que l’évaluation initiale qui n’a pas pris en compte les exploitations minières. Pour répondre aux obligations de la Convention de Minamata, le Togo a décidé de faire l’état des lieux pour connaître les taux de concentration du mercure utilisé, les populations qui s’adonnent à cette activité et élaborer des stratégies de réduction ou d’élimination, si possible. D’où, le projet de développement du plan d’action national pour la réduction et, si possible l’élimination du mercure dans le secteur de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle de l’or au Togo.
Lancé hier à Lomé, lors d’un atelier, ce projet contribuera à la gestion écologiquement rationnelle du mercure, tout en facilitant la mise en œuvre rapide de la Convention de Minamata. Des stratégies de prévention de l’exposition des populations vulnérables à l’utilisation du mercure dans l’exploitation artisanale et à petite échelle de l’or au Togo seront développées, en particulier pour les enfants, les femmes en âge de procréer et les femmes enceintes. La mise en œuvre de ce projet permettra, non seulement d’identifier des actions prioritaires qui permettront au Togo de s’acquitter de ses obligations en vertu de la convention de Minamata, mais encore de prendre des mesures pour réduire, voire éliminer l’utilisation du mercure dans les mines artisanales, afin de protéger la santé de la population et l’environnement de la pollution par le mercure.
Pour le secrétaire général du ministère de l’Environnement, le Lt-Col Dimizou Aoufoh Koffi, le mercure considéré, aujourd’hui, comme l’un des éléments chimiques les plus dangereux, suscite un intérêt grandissant, du fait des divers problèmes de contamination qu’il pose aux échelles locale, nationale et internationale. « Les effets négatifs du mercure dépendent notamment de l’exposition et des concentrations et font des dommages neurologiques, allant de l’altération du fonctionnement du cerveau et de la capacité musculaire, en passant par des maladies cardiovasculaires et des retards dans le développement pour les enfants. Les rejets directs de mercure sous forme liquide au cours des opérations d’amalgamation d’or favorisent la mobilisation et la dispersion des métaux lourds dans l’environnement, notamment dans les eaux de surface et dans les eaux souterraines par infiltration. Ceci constitue un risque pour la santé publique et le milieu naturel », a-t-il souligné.
Le directeur exécutif du Centre Africain pour la Santé Environnementale (CASE), M. Dominique Bally Kpokro, a émis le vœu de voir toutes les parties prenantes nationales impliquées dans la question de mercure travailler en parfaite synergie, pour faire de ce projet un véritable succès. Ceci, afin de hisser le Togo au rang des concepteurs avérés des modèles de planification stratégique, en vue d’adresser de façon consensuelle, inclusive et définitive la question de mercure dans le secteur de l’orpaillage.
Les travaux prennent fin aujourd’hui.
Faustin LAGBAI
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