Les festivités marquant les luttes traditionnelles Evala en pays Kabyè se poursuivent. Au quatrième jour, ce mardi 10 juillet, ce sont les cantons de Pya et Yadè qui constituent les pôles d’attractions, où on lutte, respectivement pour le compte des quarts de finale et de la finale, toujours sous le regard avisé du président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé.
Dans les autres localités, notamment à Lama, Tcharè, Soumdina, Kouméa et Bohou, des empoignades eurent également lieu sur des terrains intermédiaires, dans le cadre des préliminaires, pour certains, des quarts et des demi-finales pour d’autres.
Dans la matinée de ce mardi 10 juillet, c’est le sur le terrain de Pya Akéi dans le canton de Pya que le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé suit avec cœur, le duel discuté pour le compte des quarts de finale. La confrontation oppose la coalition Akéi-Law à celle de Kioudè-Gnama et les lutteurs de deux camps font preuve de combativité, d’endurance et d’endurance. Ceci, au grand plaisir du public et des supporters qui ne cessent de changer et de danser pour encourager les concurrents. Au terme de cette partie âprement discuté, la rage de vaincre affiché, dès le début des hostilités par les Evalas, Akéi-Law eu raison sur ceux de Kioudè-Gnama. Ces derniers sont battus sur un score de 28 contre 12.
Lundi déjà, en phase préliminaires, les Evala de Akéi avaient pris le dessus sur ceux de Law, 18 contre 7.
Finale à Yadè
En ce 4ème jour des luttes traditionnelles Evala en pays Kabyè, c’est le canton de Yadè qui a livré sa finale. Cette finale qui a mis aux prises Yadè-Haut et Yadè-Bas, s’est déroulée sur le terrain aménagé pour la circonstance, situé à côté du marché mythique de la localité, Koudjoukada.
A l’occasion, la mobilisation dans ce canton a été très forte. Connu pour leur rythme atypique au son de « Akrima » les Evalas dans canton de Yadè sont une référence, tant l’ambiance est électrique et ne laisse personne indifférent. Pour ce faire cadres et jeunes du milieu ont fait massivement le retour au bercail pour honorer de leur présence ou accomplir les rites traditionnels.
Le chef de l’Etat est arrivé sur les lieux à 11h 00. Aussitôt, le cérémonial d’accueil et les prestations des parrains, encadreurs et supporters des deux camps, en guise de salutation, les empoignades ont démarré dans une grande ferveur. L’ardeur, l’endurance, la ruse et autres astuces étaient au rendez-vous dans les deux camps. Cependant, on décompte finale, ce sont les lutteurs de Yadè-Bas qui ont pris le dessus sur les homologues de Yadè-Haut, par une victoire de 31 contre 22.
Evala, que signifient certaines parures ?
L’ambiance est chaleureuse et bon enfant sur les différents sites qui accueillent les luttes dans la préfecture de la Kozah. Qu’il s’agisse sur les terrains de lutte ou autour des arènes, l’animation est à l’euphorie totale dès lors que ces différents sites sont pris d’assaut par d’innombrables foules en liesse et enthousiastes.
Pendant les empoignades, chaque camp accueille une victoire par des cris de joie et d’éloges à l’endroit du vainqueur, parfois même jusqu’aux aïeux qui ont été de bon lutteurs.
Mais, l’autre aspect très visiblement et remarquable dans les arènes, ce sont les parures des danseurs, des encadreurs. Ce sont ces accoutrements qui sortent de l’ordinaire. Il n’est pas rare de rencontrer des hommes habillés en femmes ou inversement. Ou encore des danseurs qui se retrouvent avec une peau de bête qui cachent seulement leur sexe et certains qui se sont enduis complètement le corps par la boue. Parfois ce sont des peaux de bêtes féroces qui sont nouées autour des hanches et de cous, symbolisant la force, pendant que des plumes d’oiseaux rares sont hissés sur des chapeaux, évoquant la résistance et la ténacité.
Dans certains cantons, comme à Tcharè, le port des plumes va au-delà du rôle de décoratif. Il permet l’identification des Evala selon des catégories. Les Evala débutant dansent alors avec trois plumes, ceux de la 2ème année portent deux tandis que ceux de la 3ème (ce sont ceux qui finissent la lutte) ne portent qu’une seule.
Il faut noter que, la chaleur et l’ambiance sont intenses et parfois électriques avant, pendant et après les empoignades. Mais tout se termine dans la camaraderie et les deux camps se retrouvent pour célébrer non une quelconque victoire sur l’autre mais l’union, l’amitié, la fraternité et surtout la préservation de ces us et coutumes.
Jules LEMOU
Yves T. AWI
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