Corruption

Des officiers de la police judiciaire entretenus sur leurs rôle et responsabilités dans la prévention et la lutte contre la corruption

Officiers de police judiciare sensibilisés.
Des officiers de la police judiciaire entretenus sur leurs rôle et responsabilités dans la prévention et la lutte contre la corruption

La problématique de la corruption a été au centre, hier, d’une campagne de sensibilisation lancée, en janvier dernier, par la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA) au Togo. Les responsables de cette institution ont échangé, au Centre des conférences de la police à Lomé, avec des officiers de la police judiciaire sur « leurs rôle et responsabilités en matière de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées ». Cette assise a été ouverte en présence du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Gal Damehame Yark.

Le ministre Yark (au milieu), lors de son allocution. A droite, le président de HAPLUCIA, M. Aba.

La corruption est un phénomène désastreux, un mal insidieux et délétère à combattre vigoureusement. Ce qui interpelle la conscience de chaque individu ou groupe d’individus. Depuis quelques mois, la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA), a initié des campagnes de sensibilisation et d’éducation citoyenne à l’intention des responsables de différents groupes sectoriels. Hier, c’était le tour des officiers de police judiciaire du ressort de la Cour d’Appel de Lomé, d’être entretenus sur « leurs rôle et responsabilités en matière de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées ».

A cette occasion, le président de la HAPLUCIA, M. Kimelabalou Aba, a expliqué que les officiers de la police judiciaire ont pour mission de constater les infractions à la loi pénale. Il est donc question d’en établir les preuves, d’identifier les auteurs et d’exécuter les mandats des délégations qui leur sont faites par les juges d’instruction, lorsqu’une information est ouverte. « A l’occasion de leurs actes, il peut arriver que certains délinquants ou des victimes puissent  vouloir intéresser  ces officiers de police judiciaire, en vue de biaiser l’enquête et le procès-verbal. Fort de cela, nous avons cru devoir, et comme pour les autres secteurs que nous avons identifiés, organiser cette journée, en vue de leur faire prendre conscience de leurs rôle et responsabilités dans la prévention et la lutte contre la corruption », a-t-il justifié. Et de préciser : « Etre policier ou gendarme, c’est beaucoup plus qu’exercer une profession, c’est garantir et faire jouir le droit à une sécurité optimale à nos concitoyens et à leurs biens ».

Lorsque rien n’est fait pour la juguler, la corruption prive les services publics de ressources considérables comme la santé, la protection sociale, la justice, l’éducation, a révélé le président de la HAPLUCIA. « Elle crée également un terrain propice à la criminalité organisée, entraîne des violations des droits humains et menace la sécurité et le bien-être des communautés », a-t-il mentionné. Il a souligné que la création de son institution par la loi N°2015-006 du 28 juillet 2015 traduit la volonté politique incarnée par le président Faure Gnassingbé de « passer à une étape supérieure dans le combat contre le phénomène de la corruption ».

Construire un système judiciaire efficace et efficient

Pour le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Gal Damehame Yark, les manifestations de la corruption liées au secteur de la police judiciaire sont entre autres les pots-de-vin, les rackets, le trafic d’influence, la transgression des lois, l’abus de position, qui peuvent intervenir au cours des investigations, des interpellations, des garde-à-vue, etc. Le mal, a-t-il fait noter, peut agir sur la qualité des procès-verbaux et porter atteinte à l’égalité de tous devant la loi et à l’égale protection de la loi, conformément à l’article 7 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Pour venir à bout de ce phénomène, le ministre a rappelé que le chef de l’Etat Faure Essozimna Gnassingbé a fait opérer des réformes sur le plan juridique et institutionnel. Ceci, afin d’asseoir une lutte contre ce mal, en menant des actions vigoureuses et pragmatiques. Aussi, a-t-il fait savoir que le Togo a ratifié les principaux instruments juridiques internationaux sur la lutte contre la corruption recommandés par les Nations Unies, l’Union Africaine, la CEDEAO et procédé à l’adoption de plusieurs lois et de structures spécialisées telles que la HAPLUCIA.

« Institution au service de la justice, la police judiciaire est essentielle au fonctionnement de l’Etat dans une société démocratique », a fait observer le ministre, avant d’insister sur l’importance capitale que détiennent les officiers de police judiciaire dans la chaîne pénale en matière de répression des actes de corruption au Togo. « J’invite chacun, à son niveau, à œuvrer à la construction d’un système judiciaire efficace et efficient débarrassé de tout soupçon de corruption. C’est à ce prix que nous redonnerons espoir aux populations et renforcerons leur confiance en notre système judiciaire », a-t-il enfin lancé.

Cette rencontre sera également organisée à Kara, à l’endroit des officiers de police judiciaire des régions du Nord du pays

Martial Kokou KATAKA

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