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Des  médias togolais en visite d’immersion à Beijing, Guizhou et Shanghai

photo des journalistes togolais en Chine
Des  médias togolais en visite d’immersion à Beijing, Guizhou et Shanghai

La République Populaire de Chine célèbre le 1er octobre prochain le 70e anniversaire de sa fondation. Dans le cadre des préparatifs de cette célébration qui s’annonce grandiose, des visiteurs venus du monde entier sillonnent ce beau pays à la découverte de son histoire, de son peuple et de ses progrès en si peu de temps. Dans ce contexte, une délégation de médias togolais a séjourné du 24 août au 1er septembre à Beijing, à Guizhou et à Shanghai. Elle est composée du bihebdomadaire indépendant l’Union pour la Patrie, du journal en ligne Togo Breaking News,  de la Télévision Togolaise, du quotidien indépendant Forum de la Semaine, du quotidien national Togo Presse et d’un représentant de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC). Nous proposons dans ce compte rendu l’étape de Beijing de ce voyage

Arrivée le dimanche 25 août  après midi dans la capitale chinoise, la délégation togolaise a participé le lundi 26 à l’ouverture de la 8e réunion du forum Chine-Afrique des Think-Tanks. Elle s’est déroulée à la Résidence des hôtes d’Etat Diaoyutai à Beijing sous les auspices du secrétariat du comité de suivi du forum de coopération Chine-Afrique. Près de 400 personnes, des diplomates, des chercheurs, universitaires, économistes et journalistes se sont retrouvés pour mener la réflexion autour des pistes de promotion de la mise en œuvre des résultats du sommet de Beijing et la construction d’une plus étroite communauté de destin entre la Chine et l’Afrique. L’objectif de ces discussions est d’améliorer la capacité et l’efficacité des échanges entre les deux parties et surtout permettre le développement du continent.

La délégation togolaise conduite par M. Gbamra Badjibassa Babaka, premier rapporteur de la HAAC, a ensuite visité le même jour le siège du Quotidien du Peuple, organe d’information du Parti Communiste Chinois (PCC), fondé en 1948 et tirant d’après ses responsables, à plus de 3,2 millions d’exemplaires. Le journal s’est aussi adapté aux nouvelles technologies de l’information et de la communication en numérisant ses services et en diversifiant ses produits. Près de dix mille journalistes et rédacteurs, pour la plupart des jeunes, y travaillent. Dans l’après-midi du lundi, la délégation s’est rendue au siège de la China Road and Bridge Corporation (CRBC), entreprise internationale, qui se concentre principalement sur la construction de grandes infrastructures telles que les routes, les ponts, les tunnels, les chemins de fer, les ports et les aéroports. Ses travaux lui ont fait gagner de nombreux titres honorifiques tels que le « prix d’Or de Responsabilité Sociale des entrepreneurs internationaux chinois » et « Top 10 des entreprises chinoises en Afrique ». Société d’état créée depuis les années 1950, elle est partout présente dans le monde, en Afrique et au Togo où elle s’est faite signalée dans l’exécution de nombreux projets de réhabilitation de routes parmi lesquels, l’aménagement et le bitumage du grand contournement de Lomé et du rond-point Avépozo. Selon son directeur exécutif, Xue Tiezhu, la CRBC a réalisé 7 projets au Togo d’un coût global de 419 millions de dollars.

Fonds de développement Chine-Afrique

Le Fonds de développement Chine-Afrique est un autre outil très important pour la Chine dans sa coopération avec le continent.La délégation des médias togolais était dans ses locaux le mardi matin pour échanger avec ses responsables. Le Fonds investit dans plus de trente pays en Afrique, guidé par la vision d’un développement innovant. Il met l’accent sur le développement durable et l’éradication de la pauvreté, intervient également dans les domaines de l’agriculture, des infrastructures, le développement des ressources, les énergies renouvelables etc. Le volume global des investissements du Fonds de développement au Togo selon son vice-président exécutif, M. Zhou Chao est de 300 millions d’euros. Le Fonds a également pris part au financement de la gestion des conteneurs  dans le cadre du projet d’extension du Port Autonome de Lomé.

Un des fleurons de la haute technologie chinoise et mondiale, la société Huawei, le géant chinois du numérique a reçu mardi soir à son centre d’exposition situé en banlieue pékinoise, la visite des journalistes togolais. Créée en 1987, Huawei se présente comme une entreprise de fabrication de téléphones mobiles, de tablettes, et d’ordinateurs portables. Elle en est selon les statistiques de 2018, la 2e productrice mondialeaprès le coréen Samsung. Elle offre aux entreprises et aux gouvernements des services internet de haut débit de 4 G et actuellement de 5G offrant ainsi, d’immenses opportunités dans les domaines de la technologie, de la télémédecine, de la transformation numérique, de l’intelligence artificielle. Elle offre aussi de nombreuses perspectives dans le cadre de la coopération Chine-Afrique. Huawei utilise 19 400 employés. 85% d’entre eux sont des chercheurs, selon sa direction. Elle est présente dans 170 pays et régions du monde. Il faut rappeler que la Chine compte le plus grand réseau 4G au monde et continue à l’élargir. Le pays compte ajouter   450 000 nouvelles stations de base 4G cette année pour améliorer la couverture dans les bâtiments, les ascenseurs et dans d’autres espaces intérieurs, ainsi que le long des chemins de fer et des autoroutes.

Des pas de géant

Des échanges avec les uns et les autres, les avis sont unanimes : « Durant 70 ans, le peuple chinois, sous la direction du parti communiste chinois, a fait des pas de géant dans la construction d’une chine ouverte et prospère, et a réalisé des miracles sans précédent dans l’histoire de l’humanité ». En 2018, le PIB de la Chinea atteint « 13. 6 mille milliards de dollars américains, avec un PIB par tête d’habitant de 9780 dollars, tandis qu’il y a 70 ans, la Chine était l’un des pays les plus pauvres de la planète ».  Durant ces 40 dernières années de réforme et d’ouverture prônées par ses dirigeants, la Chine a connu un développement rapide de son économie et de sa société tout en approfondissant le travail d’aide au développement. « Aujourd’hui, la Chine est la deuxième économie du monde, le premier pays industriel et avec ses trois mille milliards de dollars de réserve, elle est le pays qui possède le plus de réserve de devise dans le monde, et le seul pays qui possède toutes les catégories industrielles dans la classification industrielle des Nations Unies », indiquent les experts. La Chine, nation riche et puissante, se trouve plus que jamais aussi proche de la réalisation du rêve du renouveau de la nation chinoise promis par ses pères fondateurs. Mais les dirigeants, gardent la tête sur les épaules, conscients des immenses défis qui restent  à relever pour atteindre le rêve d’une nation débarrassée de la pauvreté, une nation plus ouverte, tolérante, confiante et innovante.

Institut Chine-Afrique (ICA)

Le mercredi, dernier jour du séjour à Pékin, la délégation des médias togolais s’est rendue à l’Institut Chine-Afrique (ICA) placé sous la direction de l’Académie des sciences sociales de la Chine. Il est créé en 2018 sur proposition du président Xi jinping à l’ouverture le 3 septembre du Sommet de Beijing du Forum sur la coopération  sino-africaine (FCSA) avec pour mission d’approfondir l’apprentissage mutuel entre les civilisations et au-delà,  intensifier les échanges académiques entre la Chine et l’Afrique de façon à contribuer à la réussite de l’initiative « la Ceinture et la Route », initiative du président chinois. La délégation a été reçue par Mme Yao Guimei, Directrice des études sud-africaines à l’institut et chercheuse en chef. Elle est revenue sur l’histoire des relations entre la Chine et l’Afrique, relations très anciennes et toujours empreintes de paix et d’amitié,  selon elle. Cette coopération s’est consolidée au fil du temps pour connaître un tournant historique en 2000  lors de la première conférence ministérielle du forum sur la coopération sino-africaine à Beijing. Les relations entre la Chine et l’Afrique ont été placées sur « une voie de développement institutionnalisée avec une orientation pour développer un nouveau type de partenariat d’égalité, d’avantages mutuels, stable et à long terme ». Malgré les succès indéniables de cette coopération depuis des années, celle-ci doit faire face  de nos jours aux défis d’instabilité politique dans certains pays du continent et à la montée du terrorisme dans certaines régions, relève la chercheuse qui voit dans cette situation, une menace pour les investissements en Afrique.

Des pistes pour une coopération efficace

Mme Guimei, suggère également et à titre personnel, quelques pistes pour rendre plus dynamique et plus efficace cette  coopération  qui à ses yeux, souffre de quelques lacunes qu’il faut combler. D’abord, rendre l’investissement plus direct en Afrique. Cela permettrait de développer les infrastructures qui restent encore modestes sur le continent. L’investissement direct devrait aider par ailleurs certains pays à créer plus d’emplois, à gagner des devises pour  payer leurs dettes et ainsi  alléger ce fardeau. Les investissements directs devraient aussi conduire selon la chercheuse à accroître la coopération dans le domaine de l’agriculture de façon à assurer une plus grande sécurité alimentaire sur le continent. Selon Mme Guimei, le nombre d’entreprises chinoises  actuellement en Afrique (12%), doit être revu à la hausse tout en encourageant le transfert de technologies, condition du développement du continent. Ensuite, mener la réflexion sur les voies et moyens de renforcer les échanges humains et culturels entre la Chine et l’Afrique, de manière à favoriser aussi les échanges commerciaux. Le retard dans ce domaine est préjudiciable à l’efficacité attendue de la coopération entre les deux continents, souligne Mme Guimei. Enfin, la chercheuse suggère que la Chine travaille plus étroitement avec certains pays, partenaires de l’Afrique, afin qu’elle franchisse plus facilement les différents obstacles auxquels, elle fait parfois face dans sa coopération avec le continent.

Anoumou KATE-AZIAGLO

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