Transport Aérien

Des experts échangent à Lomé sur la gestion de la sécurité transfrontalière des aviations civiles en Afrique

Photo de groupe, à l'issue de la cérémonie d'ouverture.
Des experts échangent à Lomé sur la gestion de la sécurité transfrontalière des aviations civiles en Afrique

Un atelier interrégional axé sur le thème : « La facilitation et la sûreté des frontières » a été ouvert, le 10 mai 2023, à Lomé, par le ministre des Transports routiers, aériens et ferroviaires, M. Affoh Atcha-Dédji. C’est une rencontre de deux jours pour permettre à la cinquantaine d’experts africains et européens, qui prennent part aux discussions, de partager les expériences pays, relatives aux dernières tendances et pratiques en matière de sécurité et de facilitation aux frontières. Elle est co-organisée par la Commission africaine de l’aviation civile (CAFAC), la Conférence européenne de l’aviation civile (CEAC) et l’Organisation arabe de l’aviation civile (ACAO).

L’un des défis du transport aérien, aujourd’hui, est la capacité des aéroports à acheminer dans un délai raisonnable, le flux de passagers sans cesse croissant. Un autre défi, tout aussi majeur, repose sur la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière. Un atelier interrégional de deux jours, débuté le 10 mai 2023, à Lomé, donne l’occasion aux experts venus de 44 pays africains, associés aux partenaires européens, pour débattre de ces questions d’actualité. A ce titre, le thème central retenu est « La facilitation et la sûreté des frontières » ajouté aux sessions thématiques, pour faciliter une commune compréhension, notamment, des rôles et des responsabilités des parties prenantes impliquées dans l’échange de données sur les passagers et la sécurité des frontières : compagnies aériennes, aéroports, autorités d’immigration, organismes chargés de l’application de la loi, dont les représentants ont été conviés à cette rencontre.

« L’atelier encouragera la collaboration et la coopération mutuelles, afin d’améliorer la sécurité aux frontières et les échanges de données sur les passagers puis, investiguer sur comment pallier les lacunes et vulnérabilités des systèmes actuels, y compris un possible recours aux technologies émergentes (biométrie, intelligence artificielle, blockchain) », a précisé l’ambassadeur de l’Union Européenne au Togo, M. Joaqim Tasso Vilallonga. Il a renseigné que cet atelier relève du projet « Civil Aviation Security in Africa, Asia and the Middle East (CASE II) », financé par l’UE à hauteur de 8 millions d’Euros (5,250 milliards de FCFA) pour une durée de 5 ans.

L’expert sûreté de la Commission africaine de l’aviation civile, M. Jamel Dridi, a laissé entendre que cette session rentre dans le cadre de la réponse directe aux besoins des Etats africains en termes de capacités et de formation, pour améliorer l’expertise et les systèmes de contrôle frontaliers sur le continent, notamment en matière de sûreté et de sécurité aéroportuaire. Aussi, a-t-il souligné que « Les Etats ont leur programme national de sûreté et une organisation locale en la matière. Ce que nous demandons, c’est de veiller à l’application stricte de ces programmes et de les renforcer, de temps en temps ».

Pour le directeur général de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC), Col. Dokissime Gnama Latta, le Togo est leader dans le domaine de la sûreté et sécurité aéroportuaire en Afrique. Ce qui, a-t-il renchéri, est rassurant pour les voyageurs et les investisseurs. « Le champion du marché unique du transport aérien, c’est le chef de l’Etat Faure Essozimna Gnassingbé. De 23 Etats à la création, on compte aujourd’hui 35 pays et deux autres qui s’annoncent, la Mauritanie et São Tomé », s’est-il félicité.

Combattre la criminalité transfrontalière pour accélérer les efforts de développement

A l’occasion, le ministre des Transports routiers, aériens et ferroviaires, M. Affoh Atcha-Dédji, a rappelé l’importance que le président de la République accorde à ce sous-secteur du transport aérien, en voulant faire du Togo une plaque incontournable du transit et un hub logistique et de service tel que le décline l’axe stratégique 2 de la feuille de route gouvernementale 2025. Rappelant les défis du transport aériens liés aux capacités d’acheminement des marchandises et la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière, il a relevé le fait que ce moyen de transport devient, malheureusement, un mode de plus en plus utilisé par les terroristes et les criminels, pour transiter d’une région à une autre. « La criminalité transfrontalière et les opérations des groupes terroristes compromettent les efforts de développement. Il est donc nécessaire d’améliorer les conditions de sécurité dans les zones frontalières, afin de lutter contre le trafic d’armes et le commerce illégal de ressources naturelles », a convenu le ministre. Dans ce sens, il a évoqué comme moyens d’une lutte efficace, les renseignements préalables concernant les passagers (RPCV), les données des dossiers passagers (PNR), les passeports électroniques, le répertoire des clés publiques (PKD). Mais également, la base de données des documents de voyage volés et perdus (SLTD) et les outils et systèmes de contrôle des frontières. « Ainsi, la sécurisation des frontières appelle à une synergie d’actions de tous les Etats membres de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) », a insisté le ministre Atcha-Dédji.

Pour rappel, le Togo est un partenaire de longue date du projet « Civil Aviation Security in Africa, Asia and the Middle East (CASE II)», depuis sa phase I. A ce titre, il a bénéficié de 8 activités lors de sa mise en œuvre et 4 activités multilatérales, dans le cadre de la phase II. Il y a un an, le pays a accueilli une formation multilatérale de CASE II sur les bonnes pratiques en matière de gestion des risques internes.

Martial Kokou KATAKA

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