La Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank) et le Fonds pour le Développement des Exportations en Afrique (FEDA) ont signé, le 12 juin 2024, un protocole d’accord avec JVL Media, en marge de la 31e Assemblée annuelle (AAM) qui se tient à Nassau, aux Bahamas.
Le paraphe des documents a eu lieu entre la Vice-présidente Excecutive d’Afreximbank, Mme Kanayo Awani, la Directrice générale du FEDA, Mme Marlene Ngoyi et l’actrice et cofondatrice de JVL Media, Viola Davis.
Cet accord vise à créer une chaîne de valeur pour le développement du cinéma africain.
Ce partenariat, selon l’actrice Viola Davis de JVL Media, vise à favoriser l’avancement de l’édition de la chaîne de valeur du développement cinématographique africain et de promouvoir les récits afro-africains dans le cinéma mondial par le biais du programme Creative African Nexus. En substance, l’accord concerne le fait de raconter ensemble des histoires afro-américaines, le récit africain mondial. Il s’agit particulièrement de donner plus de valeur au pouvoir du récit africain. « La perception dominante de pauvreté et de souffrance est intentionnellement perpétuée pour justifier les mauvais traitements infligés par les oppresseurs, et qu’il est donc important que les Africains s’approprient leur récit », a déclaré l’actrice à l’issue de la signature, précisant que ce mémorandum d’entente entre JVL Media, Afreximbank et FEDA signifiait pour elle, la liberté et l’autonomie, c’est-à-dire « le contrôle de votre propre voix et de votre travail. »
Elle a expliqué que le problème avec la narration africaine se fait à travers un regard blanc. Elle a dépeint que, par exemple, « lorsque les Afro-Américains demeurent toxicomanes, ils abandonnent des mères qui pleurent sur les corps de leurs fils morts parce qu’ils ont été arrêtés par la police ou tués par une fusillade impliquant la police, la perception est très limitée. Et donc ce que nous faisons à travers la narration, c’est nous humaniser en disant que nous sommes plus que de simples toxicomanes, nous sommes des parents, une famille qui a de la valeur, de l’humanisme.
Davis a poursuivi en disant qu’il y a une partie de nous, les Afro-Américains, probablement aussi les Africains, qui ont littéralement adopté des images qui avaient été filtrées à travers le regard blanc, qui montre que, « pour être digne, nous devons toujours être belles. Ou pour être dignes, nous devons être dans Black Panther et faire des sauts périlleux arrière, porter des épées et être capables de disparaître ».
Au contraire,a déclaré l’actrice, « pour être digne, nous devons être simple, narurelle, cette jolie femme noire qui est plus légère qu’un sac en papier dans une comédie romantique. Et ce que je dis, c’est que les choses peuvent être vraies, mais il y a un tout autre côté de la narration. Notre travail en tant qu’artistes est de prendre la vie et de la filtrer à travers nous, à travers nos tablettes, et de vous la rendre ».
Pour Davis, il est important de laisser un héritage à travers la narration, un héritage qui transcende les générations et suscite un sentiment de fierté et d’identité parmi les Africains du monde entier.
« Notre objectif est de créer des histoires expansives et profondément humaines », a-t-elle souligné. « En racontant nos histoires de notre propre point de vue, de notre propre réalité, nous espérons inspirer et responsabiliser les autres, en montrant au monde la véritable richesse de la culture et de l’histoire africaine.»
Il faut rappeler que Viola Davis a été présentée comme la star de « The Woman King », le film de 2022 dépeignant la vaillante unité guerrière entièrement féminine qui a protégé le royaume ouest-africain du Dahomey entre le 17e et le 19e siècle.
Moussouloumi BOUKARI
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