
La ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale, Kayi Mivedor-Sambiani, a procédé, le vendredi 26 septembre 2025 à Kpalimé, au lancement de la campagne de commercialisation 2025-2026, du café et du cacao, deux filières stratégiques pour l’économie togolaise. Organisée par le Comité de Coordination pour les Filières Café et Cacao (CCFCC), en collaboration avec les acteurs professionnels, cette cérémonie a réuni une mosaïque d’intervenants, venus marquer leur engagement pour le développement durable de ces deux secteurs. Cette nouvelle campagne s’annonce sous le signe de l’espoir, de la modernisation et de la solidarité plus accrue.

Une séance de dégustation par la ministre Kayi Mivedor-Sambiani.
Prévue pour démarrer, le 1er octobre prochain, la campagne de commercialisation, 2025-2026, du café et du cacao s’annonce prometteuse, portée par une volonté partagée d’assainir les circuits de vente, de renforcer la traçabilité, d’améliorer la compétitivité des produits et de garantir un revenu décent aux producteurs. Elle devra s’inspirer des acquis de l’année écoulée, avec une stratégie déjà définie, visant à mobiliser davantage d’acteurs, à contrer les perturbateurs du système et à assurer une réussite encore plus grande. Plusieurs mesures ont été mises en place, notamment l’identification et la formalisation des acteurs de la chaîne de valeur, le renforcement des contrôles aux points de collecte et aux frontières, la sensibilisation des producteurs sur les risques liés à la vente frauduleuse, ainsi que la mise en place de sanctions à l’encontre des contrevenants. Le Comité de coordination, les ministères sectoriels et les partenaires restent mobilisés, pour accompagner tous les maillons de la chaîne, dans une approche participative et durable. Au titre de cette nouvelle saison, 31 opérateurs économiques vont recevoir leurs attestations d’exportateurs, un peu plus important que la campagne dernière. Des acteurs, notamment les producteurs, acheteurs, contrôleurs de produits et exportateurs, devront unir leurs efforts, demeurer plus vigilants, communiquer davantage entre eux, pour décourager les mauvaises pratiques.
Corriger les manquements pour plus de performances
Au lancement, la ministre Kayi Mivedor-Sambiani, en charge du Commerce, a souligné que cette nouvelle campagne devra permettre de renforcer la cohésion sociale entre les acteurs, d’améliorer la gouvernance des filières et valoriser le savoir-faire local. Revenant sur le bilan de la campagne 2023-2024, elle a relevé que les quantités exportées étaient de 2.618 tonnes pour le café et de 11.182 tonnes pour le cacao. Celle de 2024-2025 a connu une nette progression, avec 4.400 tonnes de café et 24.000 tonnes de cacao exportées. La ministre exhorte les acteurs à maintenir le cap, pour rendre les deux filières plus performantes et résilientes, afin de garantir de meilleurs revenus aux planteurs, tout en contribuant à la croissance de l’économie du pays.

Des motos octroyées aux contrôleurs pour faciliter leur mobilité et renforcer le suivi qualité sur le terrain.
L’autorité a fait noter que, malgré les performances enregistrées lors de la campagne précédente, quelques dysfonctionnements méritent d’être corrigés, pour le bon déroulement de la nouvelle campagne. Il s’agit, entre autres de la persistance de l’intervention sur le terrain d’opérateurs non professionnels, non enregistrés, de la surenchère des prix locaux d’achats et de vente, des exportations frauduleuses. « J’invite tous les acteurs à faire de la nouvelle campagne une réussite, par le respect des procédures en vigueur, et à fournir, en temps opportun, les données statistiques fiables sur les activités », a lancé Mme Mivedor-Sambiani.
Assurer l’efficience de la commercialisation
Le directeur de cabinet du ministère en charge de l’Agriculture, M. Konlani Dindiogue, pour sa part, a mis l’accent sur les réformes engagées pour accroître la productivité et assurer une meilleure rémunération aux producteurs. Il a rappelé les divers appuis fournis dans le cadre des programmes agricoles, notamment l’introduction de variétés plus performantes et résilientes, la promotion de bonnes pratiques agricoles et la lutte contre la fraude sur les produits agricoles. M. Konlani a réaffirmé l’engagement du ministère à s’investir pleinement dans la mise en œuvre de toutes initiatives, visant à booster durablement la production du café et du cacao, pour le bien-être des producteurs.

Remise des clés des matériels roulants aux contrôleurs de la qualité des produits sur le terrain.
Pour le secrétaire général du CCFCC, M. Enselme Gouthon, le bilan de la campagne 2023-2024 est jugé très positif, avec un volume de production ayant plus que doublé, par rapport à la précédente campagne, dépassant les 10.000 tonnes. Ce résultat remarquable, fruit de la mobilisation des autorités locales, constitue un signal fort pour la filière. Selon lui, pour renforcer cette dynamique, il est impératif d’approfondir les efforts : renforcer les structures existantes, intensifier les formations, les sensibilisations, le coaching et miser davantage sur la qualité. M. Gouthon a relevé que les filières café et cacao sont, certes, libéralisées au Togo, mais régies par des textes et procédures pour assurer l’efficience de commercialisation sur le terrain. « Nous avons tous le devoir d’œuvrer à décourager les pratiques de contrebandes qui s’opèrent, depuis quelques années, et qui ont, particulièrement, pris de l’ampleur au cours de ces deux dernières campagnes de commercialisation », a-t-il indiqué.
La cérémonie a été suivie d’une remise de matériel roulant aux contrôleurs chargés d’assurer la qualité des produits sur le terrain. Ces agents veillent, avant l’acheminement vers les centres de stockage et Lomé, au respect de plusieurs critères, notamment le taux d’humidité, le niveau de séchage et l’absence de corps étrangers (graines, bois, cailloux, etc.) communément appelés ″défauts″. Ceci, dans le but de préserver l’arôme du chocolat, ainsi que les techniques de fermentation des fèves de café et de cacao. La visite des expositions de produits dérivés du café et du cacao a mis fin à la rencontre.
Bernadette A. GNAMSOU
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