
Le Haut Conseil pour la Mer, en partenariat avec la GIZ, organise, le 21 octobre 2025 à Lomé, un atelier régional sur la délimitation des frontières et la gestion des espaces maritimes. Cette assise de quatre jours va aboutir à une plateforme d’échange entre les parties prenantes frontalières sur les expériences vécues et les enseignements tirés de la délimitation et la gestion des espaces maritimes. L’objectif étant de recueillir des contributions, afin de parvenir à un guide consensuel sur la gestion des frontières et espaces maritimes en cours d’élaboration.
L’Union Africaine veut se doter d’un guide complet sur les frontières maritimes et la gestion des espaces maritimes. Pour que cet outil ne souffre d’aucune insuffisance et/ou ambiguïté conduisant aux conflits entre les Etats côtiers dans la délimitation des frontières maritimes et la gestion des espaces marins, une consultation continentale, en matière de la gouvernance des frontières a été lancée. Dans ce sens, le Haut Conseil pour la Mer, en partenariat avec la GIZ, organise à Lomé, un atelier régional sur la délimitation des frontières maritimes et la gestion des espaces maritimes pour le compte des Etats côtiers de l’océan Atlantique. La rencontre permet aux participants de s’inspirer des expériences vécues et des leçons apprises, pour apporter leurs contributions à la ponte d’un guide complet prenant en compte les spécificités du continent africain, de même que les meilleures pratiques en cours sur le continent.

Les Etats côtiers de l’océan atlantique fortement mobilisés pour un guide consensuel.
Le ministre conseiller à la Présidence du Conseil, chargé des affaires maritimes, M. Stanislas Bamouni Baba, a rapporté que le Togo est un Etat-partie à la Convention de Montego Bay, une convention qui préconise des frontières justes et équitables pour tous les pays côtiers et insulaires. Le Togo s’est toujours inscrit dans une dynamique de gestion des espaces maritimes basée sur le droit. Et pour traduire dans les faits cet engagement, le pays a, depuis dix ans, mis en place une commission dédiée à la tracée des frontières maritimes, selon des principes préconisant des méthodes qui peuvent impliquer des pays lointains. « Nous nous efforçons de faire de nos espaces maritimes, non pas des nids de division, mais des espaces de paix et de coopération », a-t-il souligné. Il a renseigné que la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est aussi inscrite dans cette dynamique de la Convention de Montego Bay et s’oppose à toute tracée unilatérale des frontières, pouvant conduire aux conflits. Il a salué le sens de promotion de la paix et de la stabilité sous régionale du Président du Conseil du Togo qui renvoie toujours au respect des textes en vigueur et prône le dialogue et la négociation. M. Baba a aussi salué les efforts du Togo pour rendre le port de Lomé compétitif, grâce à de lourds investissements. « Sans la sécurité maritime et de lourds investissements, il n’y a pas d’économie bleue », a-t-il dit.
L’ambassadeur d’Allemagne au Togo, Dr. Claudius Fischbach, a salué ce projet de guide sur les frontières maritimes, qui sera un outil précieux pour les Etats côtiers, tout permettant de renforcer la coopération, le dialogue et la gestion pacifique des ressources partagées. M. Fischbach a renseigné que, depuis 2008, l’Allemagne accompagne l’UA pour asseoir des frontières maritimes axées sur la paix et salue les progrès engrangés dans ce sens. Il a précisé que le renforcement des capacités des parties prenantes à la délimitation des frontières maritimes représente un enjeu stratégique majeur pour la sécurité, le développement et la durabilité des ressources africaines.
Françoise AOUI
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