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Vers l’intégration de l’éducation à la lutte contre la corruption dans les curricula d’enseignement et de formation

Le ministre Isaac Tchiakpé (gauche) et le président Aba Kimérabalo à l'étape des questions et réponses.
Vers l’intégration de l’éducation à la lutte contre la corruption dans les curricula d’enseignement et de formation

La Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA), en collaboration avec les ministères chargés de l’éducation et de la formation professionnelle, a animé, le mardi 30 Juillet 2025 à Lomé, une conférence de presse, pour présenter les enjeux pédagogiques et sociaux du projet d’Intégration de l’Education à la lutte contre la corruption dans les curricula d’enseignement et de formation au Togo, dont les activités ont été lancées, le 3 juillet dernier. Ceci, dans le but de solliciter leur contribution pour une adhésion populaire à la mise en œuvre dudit projet.

La lutte contre la corruption et les infractions assimilées passe par la répression, mais aussi, par la prévention. La Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA) l’a bien compris et a élaboré « un projet d’intégration des curricula d’enseignement et de formation à la lutte contre la corruption dans l’éducation », pour insérer des notions d’éthique, d’intégrité et de bonne gouvernance dans les programmes scolaires et universitaires. Ceci, afin de former les jeunes générations à adopter des comportements responsables et à lutter contre la corruption dès le plus jeune âge. Lancé le 3 juillet dernier, le projet d’Intégration de l’Education à la lutte contre la corruption dans les curricula d’enseignement et de formation au Togo a été présenté, hier, aux professionnels des médias. D’un coût total de 650.426.606 FCFA, le projet sera déroulé, de 2025 à 2028, avec des étapes principales comme la sensibilisation et le plaidoyer, l’élaboration des curricula, la formation des enseignants, l’intégration des modules développés dans les programmes, le suivi et l’évaluation et la promotion de la bonne gouvernance. Le projet connaitra une phase pilote, avant de s’étendre à tous les établissements. Le dispositif de mise en œuvre comprend un comité multisectoriel de supervision et d’orientation et une commission technique.

Semer le germe de la probité dans les plus jeunes esprits

Le ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage, M. Isaac Tchiakpé, a souligné que pour bâtir une nation, il faut former des hommes et développer des compétences, mais pour bâtir une nation harmonieuse et en paix, il faut des hommes bien intégrés, des hommes bien disposés les uns envers les autres. « C’est ce que vise la démarche de la HAPLUCIA qui a bien compris que pour régler un problème, il faut le faire à la base. Aujourd’hui, nous avons pris le problème à bras le corps et voulons aller à la source, c’est-à- dire semer le germe de la probité dans les plus jeunes esprits. Nous voulons aller à la source pour former les citoyens bien disposés les uns à l’égard des autres », a-t-il précisé. Pour le ministre Tchiakpé, la cité a besoin des citoyens qui ont la notion du service public, le sens de l’intérêt général. « C’est à ce seul prix que vous avez une nation prospère », a-t-il précisé. Il a relevé que quand les modules de formation prévus seront mis en œuvre dès le plus jeune âge, cela induira une seconde nature chez ces jeunes enfants de n’agir que dans le sens de l’intérêt général. « Ce projet est la manifestation d’une volonté politique de long terme, la disposition des autorités à éradiquer la corruption », a-t-il souligné.

Construire un Togo plus éthique

Le président de la HAPLUCIA, M. Kimélabalou Aba, pour sa part, a renseigné que ce projet d’envergure nationale s’inscrit pleinement dans la vision du Président du Conseil, qui attache une importance capitale à l’éducation citoyenne des jeunes générations, convaincu que l’école est le socle du changement durable et que la lutte contre la corruption commence, avant tout, dans les esprits, dès le bas âge. « La réussite de ce projet repose également sur vous. Vous êtes les vecteurs de l’information, les artisans de l’éveil citoyen et les catalyseurs de la mobilisation sociale. Par votre voix, ce message d’intégrité peut se frayer un chemin jusque dans les foyers, irriguer les quartiers, résonner dans les communautés et faire de l’éducation à la lutte contre la corruption une cause nationale, comprise, relayée et soutenue », a-t-il lancé aux hommes des médias. A en croire le président Aba, ce projet n’est pas une simple réforme de programme. C’est une vision politique forte, un investissement dans l’avenir de nos enfants, une volonté présidentielle affirmée de construire un Togo plus éthique, plus équitable et plus responsable.

Faut-il le rappeler, le projet d’intégration de l’éducation à la lutte contre la corruption dans les curricula d’enseignement et de formation au Togo s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des mesures préventives prévues à l’article 13-c de la Convention des Nations Unies contre la corruption et des attributions de la HAPLUCIA, qui prévoient, entre autres de proposer aux ministères compétents des actions éducatives à l’adresse des apprenants. Dans cette optique, le plan stratégique 2019-2023 de la HAPLUCIA a inscrit dans son axe 2 l’élaboration des curricula et modules d’éducation et de formation, en collaboration avec les ministères compétents.

Françoise AOUI

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