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Un plan national d’action d’élimination du mercure dans l’exploitation minière artisanale en étude

Des participants à l'issue de l'ouverture de l'atelier de validation
Un plan national d’action d’élimination du mercure dans l’exploitation minière artisanale en étude

Le gouvernement togolais, soucieux de la protection de l’environnement et de la santé humaine a initié, dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention de Minamata, un projet d’élaboration d’un Plan d’Action National pour la réduction et, si possible, l’élimination du mercure dans le secteur de l’Exploitation Minière Artisanale et Petite Echelle de l’or au Togo (PAN-EMAPE). Le document provisoire est soumis, depuis le 14 novembre 2022, à l’appropriation et à l’appréciation des acteurs réunis en atelier à Lomé. Durant deux jours, les participants, venus de toutes les régions du pays, vont l’examiner, l’améliorer et le valider, afin qu’il serve de boussole au gouvernement, pour protéger les populations et témoigner de son respect des obligations de la Convention de Minamata.

L’article 7 de la Convention de Minamata recommande aux Etats parties qui soupçonneraient l’utilisation du mercure dans les exploitations minières, d’élaborer leur Plan d’Action National (PAN). Or, au Togo, l’exploitation minière artisanale se pratique en partie par des femmes pour qui elle constitue, dans les zones reculées, une activité génératrice de revenus. Comme dans la plupart des pays, on soupçonne l’utilisation du mercure servant d’alliage pour rassembler les traces d’or en pépites. Mais, depuis que le Togo a ratifié cette Convention en 2017, il n’a fait que l’évaluation initiale qui n’a pas pris en compte les exploitations minières.

Pour répondre aux obligations de cette Convention, le pays a donc décidé de faire l’état des lieux pour connaitre le taux de concentration du mercure utilisé, les populations qui s’adonnent à cette activité et d’élaborer des stratégies de réduction ou d’élimination. D’où, le projet de développement du Plan d’Action National (PAN) pour la réduction et, si possible, l’élimination du mercure dans le secteur de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle de l’or au Togo, lancé en janvier 2021.

Le document provisoire qui contient des stratégies assorties d’un plan d’actions est, soumis, depuis hier, à l’approbation des acteurs du domaine par le ministère en charge de l’Environnement. A l’occasion, les participants vont examiner et amender, puis valider cet instrument juridique devant permettre au pays d’obtenir, au finish, un document national servant de boussole au gouvernement. Le document ainsi obtenu, contribuera à la gestion écologiquement rationnelle du mercure, tout en facilitant la mise en œuvre rapide de la Convention de Minamata. Il permettra aussi de développer des stratégies de prévention de l’exposition des populations vulnérables à l’utilisation du mercure dans l’exploitation artisanale et à petite échelle de l’or dans le pays. Ceci, afin de protéger la santé de la population et l’environnement de la pollution par le mercure.

En ouvrant les travaux de l’atelier, l’inspecteur des Ressources forestières, le Lt-col Essodina Konzahou, au nom du ministre, a invité les parties prenantes à apporter leurs contributions pour l’amélioration du rapport final, afin qu’il puisse refléter la réalité des attentes de réduction et d’élimination du mercure dans le pays. Car le mercure est une substance dangereuse et toxique pour la santé. Elle affecte le système digestif et immunitaire, avec des effets néfastes sur les poumons, les reins, la peau et les yeux. Selon lui, ce métal a, également, des effets neurotoxiques et suscite beaucoup d’inquiétudes du fait de ses conséquences néfastes sur les enfants à naître et les nourrissons.

Le directeur exécutif du Centre Africain pour la Santé Environnementale (CASE), M.  Dominique Bolly Kpokro, a félicité le ministère de l’Environnement et des Ressources forestières et l’ensemble de tous les acteurs pour les efforts déployés dans l’exécution parfaite du projet, afin de hisser le Togo au rang des nations modèles dans le respect des accords environnementaux multilatéraux.

Kpinzou EDJEOU

 

 

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