Le Groupe de Soutien à la Transition au Mali (GST-Mali) a tenu, le 6 Septembre 2022, sa troisième rencontre, destinée à faire le suivi-évaluation de l’évolution du processus de transition en cours dans ce pays. Une rencontre qui fait suite à la deuxième réunion tenue le 8 mars 2021 au Togo pour faire le bilan de la mise en œuvre des recommandations de la réunion inaugurale, organisée le 30 nombre 2020 à Bamako et consacrée à la réflexion sur les priorités de la transition en matière de réformes politiques et institutionnelles. A l’ouverture des travaux, le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et des Togolais de l’Extérieur, Pr Robert Dussey, a rassuré les autorités maliennes du ferme engagement du Togo à les accompagner dans ce processus de stabilisation, étant entendu que la paix au Mali aura des impacts positifs dans l’avenir du Togo et des autres pays. La cérémonie d’ouverture a connu la présence des membres du gouvernement, du corps diplomatique et de plusieurs autres personnalités.
Lors de la 954e réunion du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine, tenue le 9 octobre 2020 sur la situation au Mali, l’organisation continentale a mis en place le Groupe de soutien à la transition au Mali (GST-MALI), dont l’objectif est d’accompagner les autorités de la transition au Mali dans la résolution de la crise sociopolitique issue des évènements du 18 août 2020. Ce Groupe, qui a pour principale mission de soutenir le gouvernement de transition et le peuple malien dans la mise en œuvre de la Charte de la transition et de sa Feuille de route, se retrouve de temps à autre pour évaluer les avancées et prendre de nouvelles mesures. C’est dans cet élan que le Togo a, de nouveau, accueilli le 6 septembre 2022,, la troisième réunion de ce groupe, après celle de 2021. La mission assignée à cette réunion est de faire le suivi-évaluation de l’évolution du processus de transition en cours au Mali. Il s’agit d’examiner, notamment, les progrès réalisés dans des réformes politiques et institutionnelles, l’état de la préparation des élections générales, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, la situation économique, sans oublier les défis liés aux questions humanitaires, de défense et de sécurité. De manière pragmatique, le groupe est appelé à mener des réflexions pour soutenir le gouvernement de transition et le peuple malien, en particulier, en vue de l’organisation d’élections à la fin de la période de transition. Il est question aussi d’identifier, en relation avec le gouvernement, les domaines prioritaires qui devraient contribuer à la restauration du développement socio-économique national, pour prévenir plus efficacement la répétition d’une crise similaire. Le Groupe va s’atteler à coordonner et à harmoniser les efforts des partenaires internationaux pour soutenir la transition, en tenant compte des priorités et des reformes contenues dans la Charte de la Transition. Un texte qui a défini un certain nombre de missions, afin d’assurer la participation et la contribution appropriées de l’UA, en vue de soutenir le gouvernement de transition et le peuple malien, y compris le soutien aux préparatifs pour l’organisation d’élections mettant fin à la période de transition.
La sécurité au Mali, tributaire de la stabilité dans la sous-région
Convaincu que la situation sécuritaire dans la sous-région est foncièrement tributaire de la sécurité au Mali, le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et des Togolais de l’Extérieur, Pr Robert Dussey, a partagé la ferme volonté du Togo à œuvrer de concert et solidairement avec le Mali, pour venir à bout de ces organisations criminelles qui développent, de manière rampante, leurs tentacules vers les autres régions de l’Afrique, comme c’est le cas du Togo, victime depuis quelques temps des attaques terroristes. « Nous avons la ferme conviction qu’en s’engageant et qu’en se montrant solidaires et disponibles pour sa cause, nous aidons et agissons ainsi pour notre sécurité collective », a déclaré le ministre, rappelant que le Mali est actuellement partagé entre le besoin d’améliorer la situation sécuritaire et l’impérieuse nécessité de rétablir la présence de l’Etat dans les territoires affectés par les insurrections armées.
« La période de transition dans un pays est toujours une période difficile, et cette transition ne devrait pas se résumer seulement à l’organisation de nouvelles élections, mais pourrait servir à poser les jalons d’un changement plus durable dans la gouvernance du Mali. Cela nécessite de rassembler davantage les acteurs politiques autour des priorités du Mali », a-t-il souligné. Cela étant, le ministre a rappelé que les présentes assises sont une occasion d’avoir des discussions franches sur l’évolution de la transition et de convenir des modalités de soutien aux initiatives maliennes. Il a félicité le gouvernement du Mali pour les avancées engrangées au plan sécuritaire, tout en saluant la mémoire de ces valeureux fils qui ont laissé leur vie pour le maintien de la paix sur des théâtres de combat.
Le Mali plaide pour une levée des autres sanctions et permettre une vie normale
Saluant la mobilisation de l’Union Africaine, de la CEDEAO et des Nations unies dans l’accompagnement du Mali, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Mali, Abdoulaye Diop, a réaffirmé la disponibilité de son pays à accueillir favorablement tous les gestes de bonne volonté, mais a toutefois précisé que ce ne sera pas à n’importe quel prix. Car, la situation que vivent les Maliens ne peut trouver de solution que par les Maliens eux-mêmes. A cet effet, il rassure que les autorités de la transition s’activent à garantir des élections transparentes, libres et apaisées. C’est pourquoi, il plaide pour une levée des autres sanctions, afin de permettre au pays de reprendre une vie normale. La démarche est guidée par le souci de maintenir un dialogue continu, constructif et inclusif avec les autorités de la transition, les parties prenantes politiques, les plateformes de la société civile, les jeunes et les femmes, les médias et autres groupes concernés par les réformes institutionnelles et l’organisation d’élections générales.
Zeus POUH-PEKA
RSS