Le président Faure Essozimna GNASSINGBE a pris part samedi dernier aux travaux du 2e sommet régional sur la sécurité à Abuja au Nigéria. Plusieurs chefs d’Etat de l’Afrique de l’ouest et du centre ainsi que le président français François Hollande étaient présents à cette rencontre de haut niveau qui vise à consolider les efforts de tous pour la paix et le développement régional. La lutte contre la secte islamiste Boko haram, les mesures humanitaires en faveur des victimes et le plan de développement du bassin du lac Tchad ont été les principaux sujets abordés.
L’enjeu principal de ce 2e sommet sur la sécurité régionale était de consolider les succès enregistrés dans la lutte contre la secte islamiste Boko haram et de trouver une solution rapide à la crise humanitaire qui découle des actions du groupe terroriste. A Abuja, les chefs d’Etat des pays du bassin du lac Tchad à savoir, le Niger, le Cameroun, le Nigeria, le Tchad en plus du Bénin et ceux d’autres pays de l’Afrique centrale et occidentale dont le président Faure Essozimna GNASSINGBE du Togo ainsi que François Hollande de France ont évalué la mise en œuvre des décisions prises depuis le 1er sommet à Paris le 17 mai 2014 et jeté les bases des actions futures à mener pour le développement de l’ensemble de la région. Les chefs d’Etat présents, notamment l’hôte du sommet, le nigérian Muhammadu BUHARI se sont réjouis des résultats obtenus par les différentes opérations militaires en cours et qui ont permis de porter un coup dur à la secte islamiste Boko haram. Selon le président BUHARI, le groupe djihadiste perd énormément de terrain et sa capacité offensive se trouve réduite. Les rebelles traqués ont opéré un repli tactique aux confins du lac Tchad où ils mènent des attaques kamikazes sporadiques mais destructives contre les populations civiles. Voila pourquoi le président français qualifie Boko haram de « groupe terroriste le plus meurtrier au monde ». Le président François HOLLANDE appelle donc à intensifier la lutte contre la secte islamiste aujourd’hui affaiblie mais pas anéantie. Il invite les pays de la région à unir leur forces, à amplifier l’effort de défense et à mettre en place un programme de développement du bassin du lac Tchad.
L’autre sujet phare abordé a été la crise humanitaire créée par Boko haram. Le groupe djihadiste a causé depuis 2009 plus de 20 mille morts, a amené plus de 2,6 millions de personnes dont des femmes et des enfants à fuir leurs foyers et a mis plus de 4 millions d’autres personnes en insécurité alimentaire.
A noter également ces derniers temps que Boko haram fait des enfants et des femmes ses armes favorites, les fameux kamikazes qui sèment la terreur au sein des populations. Les présidents camerounais Paul BIYA, tchadien Idris DEBY ITNO, gabonais Ali BONGO et nigérien Mahamadou ISSOUFOU ont tous souligné la nécessité de relever rapidement le défi humanitaire afin qu’il ne se transforme en drame. Ils ont indiqué que la pauvreté est le fonds de guerre de Boko haram et que l’organisation terroriste surfe sur la misère, l’ignorance et le sentiment de « laissé pour compte » des populations pour donner une certaine légitimité à son action et recruter des combattants.
« Il faut impérativement couper le mal à la racine », ont-ils martelé, en engageant rapidement une véritable politique de développement de la région. Il s’agit d’un vaste programme qui doit prendre en compte la nécessaire éducation et l’emploi des jeunes, les activités génératrices de revenus, les soins de santé, la reconstruction des infrastructures, l’urgence humanitaire des réfugiés et la lutte contre la dégradation écologique du bassin du lac Tchad. La mise en œuvre de ce plan permettra de lutter efficacement contre Boko haram et le terrorisme et éviter que d’autres organisations semblables ne voient le jour dans la région.
Le président sénégalais, au nom de ses pairs de l’Afrique de l’ouest, a indiqué que l’espace communautaire est aussi touché par le terrorisme, notamment le Mali, le Burkina Faso et plus récemment la Côte d’Ivoire. Le président Macky SALL a souligné la nécessité de prendre en compte la dimension préventive dans la lutte contre Boko haram et le terrorisme en luttant contre les trafics de tout genre dans la bande sahélo saharienne qui alimentent les différents groupes djihadistes qui opèrent dans la région. Il a insisté sur la mise en place des cartes biométriques pour faciliter les contrôles aux frontières. Plusieurs partenaires et organisations internationales dont l’Organisation des nations unies, le Royaume uni, l’Union européenne et la Chine ont réaffirmé leurs engagements à poursuivre la lutte contre Boko haram.
Les chefs d’Etat et de gouvernement et des organisations internationales présents ont tous salué le leadership du président Muhammadu BUHARI mais aussi l’implication déterminante de la France qui ont permis de remporter des victoires contre Boko haram. Ils se sont réjouis des progrès importants réalisés dans la coordination des actions de l’ensemble des forces engagées et l’échange des renseignements. Ils appellent cependant à l’opérationnalisation dans les meilleurs délais de la force mixte multinationale de 8 500 hommes mise en place par l’Union africaine pour venir à bout de Boko haram et la mobilisation des ressources par la communauté internationale pour soutenir l’effort des pays engagés dans la lutte. Ils promettent poursuivre les recherches pour retrouver et libérer le reste des trois cents lycéennes de Chibock enlevées par les membres de la secte islamiste Boko haram.
Evoquant la nécessité de bâtir une région sécurisée, le sommet a relevé l’urgence pour tous les pays d’œuvrer au renforcement de la sécurité maritime, un axe prioritaire dans le développement des échanges commerciaux. Et le Togo est fortement soutenu par la France et les autres pays dans l’organisation du prochain sommet de Lomé sur la sécurité maritime.
A son arrivée comme à son départ, le président Faure Essozimna GNASSINGBE a été chaleureusement accueillit par les autorités nigérianes. Il a eu droit aux honneurs militaires. La colonie togolaise vivant à Abuja s’est mobilisée pour témoigner son attachement à la lutte contre le terrorisme.
BAGAH Tchasinam,
(TVT)
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