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Regard sur les 56 ans d’indépendance du Togo

Regard sur les 56 ans d’indépendance du Togo

 

Le Togo fête mercredi 27 avril, le 56e anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. A l’unisson et dans un esprit patriotique, tous les Togolais vont honorer la mémoire des pionniers de cette indépendance, ceux-là qui ont combattu, sans calcul de leur vie pour que naisse le Togo, la « Terre de nos aïeux ». Pareilles circonstances, si elles donnent lieu à des scènes de joie, ne peuvent avoir la plénitude de leur sens que si l’on transcende l’aspect folklorique pour jeter un regard critique sur l’évolution du pays, depuis sa naissance à nos jours et sur son devenir. Dans une interview exclusive. Dr Joseph Tsigbé, enseignant-chercheur à l’Université de Lomé, secrétaire général de l’Association des Historiens et Archéologues du Togo, s’est livré à cet exercice. Tout une rappelant les acteurs héroïques de la lutte qui a conduit à la souveraineté internationale, Dr Tsigbé fait remarqué que si l’indépendance nous a permis de reconquérir notre identité, des questions restent aujourd’hui à se poser sur l’indépendance économique des États actuels. Il y exhorte les dirigeants, au plus haut niveau, à poursuivre « la dynamique actuelle » pour le développement des pays.

 

Togo-Presse : Le Togo célèbre le 27 avril prochain le 56e anniversaire de son indépendance. Quels sont vos sentiments par rapport à cette commémoration ?

Dr. Joseph TSIGBE : La célébration de l’indépendance du Togo, quel que soit le nombre d’anniversaire célébré, ne doit laisser indifférent aucun Togolais, peu importe sa localité de provenance. Cela se justifie par le fait que même si les Togolais, dans leur ensemble, ne connaissent pas l’histoire de la lutte pour l’indépendance, ils se souviennent au moins de la symbolique que charrie la date du 27 avril 1960 : la libération du joug de la colonisation et la prise en main de la destinée du Togo par ses propres fils. Vous comprenez donc que c’est un sentiment de joie qui m’anime en tant que Togolais, à l’occasion de cette commémoration.

T-P : Pouvez-vous nous rappeler les grandes étapes de la lutte qui a conduit à l’indépendance?

Dr. J. T. : En lieu et place des étapes de la lutte pour l’indépendance, j’aime bien parler plutôt des acteurs de la lutte pour l’indépendance. Parce que lorsqu’on parle des étapes, on se fie aux dates alors que lorsqu’on parle des acteurs, on en parle dans leur rapport avec le temps ainsi que les stratégies mises en place pour conduire le Togo à l’indépendance. C’est bien en cela que la lutte pour l’indépendance trouve tout son sens. Parlant donc des acteurs, il faut en distinguer quatre : les partis politiques, les femmes, les syndicats et les églises.

Les partis politiques : Disons qu’au Togo, ainsi que dans plusieurs pays d’Afrique francophone, c’est surtout à partir de 1945 et au début de 1946, avec la naissance des partis politiques, que la lutte pour l’indépendance a pris une tournure décisive. Cela s’explique. C’est l’ordonnance d’août 1945 consacrant la promesse faite par le général de Gaulle à Brazzaville, de faire siéger les indigènes d’Afrique noire dans l’Assemblée constituante qui a encouragé la naissance au Togo, des partis politiques. Cependant, les populations africaines ne jouissaient pas encore de droits civiques. Pour lever cet obstacle, il fut étendu en Afrique les libertés publiques déjà en vigueur en France métropolitaine par l’ordonnance du 13 septembre 1945. Les décrets du 13 mars et du 16 avril 1946 étendirent la liberté d’association, ceux du 11 avril 1946, la liberté de réunion et ceux des 27 septembre et 21 novembre 1946 accordèrent aux populations la liberté d’expression et de la presse.

De 1946 à 1950, seuls deux partis politiques ont animé la vie politique. Il s’agit du Parti Togolais du Progrès (PTP), né de la volonté de l’administration coloniale française, le 9 avril 1946 et du Comité de l’Unité Togolaise (CUT) dont les origines (en qualité d’association) remontent à 1941 sous le commissaire de la République française au Togo, Lucien Montagné. Mais  il a été transformé en parti politique par des Togolais, le 26 avril 1946, dans le but de combattre la colonisation. A partir des années 1950, d’autres partis politiques ont vu le jour et ont occasionné l’émergence de deux grands blocs politiques opposés. D’une part, il y avait les partisans de l’indépendance immédiate (le CUT et la Juvento) et, d’autre part, ceux qu’on appelait les progressistes, pro-administration et partisans d’une indépendance progressive (PTP et UCPN-Union des chefs et populations du Nord-). Ce dernier bloc a été suscité par les Français pour contrer le nationalisme togolais incarné par le premier qui, à son tour et dans une certaine mesure, s’est servi de l’administration coloniale pour atteindre ses objectifs.

Entre 1946 et 1951, le bloc CUT-Juvento a remporté toutes les élections organisées sur le territoire, au grand dam de l’administration coloniale française. Cette position de force a permis, notamment au CUT de se faire remarquer à l’Assemblée Représentative du Togo (ART), avec pour président, Sylvanus Olympio. Il ne manqua pas d’utiliser toutes ses prérogatives pour mener la vie dure à l’administration. Les représentants du CUT à l’ART sont allés jusqu’à refuser de voter le budget de 1950, qui fut retourné à l’Administration pour insuffisance de dotation pour les travaux d’équipement.

De 1951 à 1958, le pouvoir a changé de camp. Les nationalistes, candidats malheureux aux élections législatives de 1951 et propagandistes du boycott de toutes les autres élections, disent avoir été l’objet de moult répressions de leurs adversaires politiques soutenus par l’administration, dont les pires moments ont été les périodes de gouvernorat de Yves Digo (1950-1952) et de Laurent Péchoux (1952-1955). C’est ce qui explique le fait qu’après la victoire des nationalistes, lors des législatives du 27 avril 1958, des groupes de miliciens, communément appelés « Ablodé Sodja » (littéralement, soldats de la liberté), ont surgi pour faire la chasse aux progressistes. Ces miliciens sont issus majoritairement du groupe des nationalistes, mais aussi ils provenaient du groupe de ceux que Robert Ajavon (un des leaders du PTP) a appelé « la foule des hésitants et des lâches qui, hier encore, se disaient nos partisans, nos amis [Progressistes]». Il apparaît très clairement que les partis politiques ont joué un rôle important dans la vie politique du Togo et, par ricochet, dans la décolonisation de ce pays.  Mais, ils n’ont pas été les seuls à œuvrer pour l’indépendance du Togo.

Les femmes : elles n’ont pas été absentes de la lutte.  Elles ont été le pivot de la vie politique et les animatrices des partis politiques, surtout en ce qui concerne les partis nationalistes. Animatrices hors pair, excellentes propagandistes, elles sont de surcroît de généreuses pourvoyeuses de fonds. Elles ont aidé à la distribution des journaux sur toute l’étendue du territoire. Elles les transportent dans leurs bagages, sous leur pagne et dans leurs paniers de marchandises. Elles sont plus aptes que les hommes à passer entre les mailles des filets tendus par les autorités administratives grâce à leurs activités professionnelles car, un contrôle systématique de toutes les femmes en déplacement pour le commerce était impensable. Elles ont enfin utilisé des chansons comme arme politique. Au Sud, il y avait des chansons de propagande politique, des chansonnettes d’accueil, les chansons de victoire, de détermination, de ralliement, les chansons satiriques, les chansons intermèdes et les chansonnettes revanchardes. Au nord,  il y avait les chansons revanchardes, les chansons de résignation, les chansons galvanisatrices ainsi que les complaintes de résignation.

Les syndicats : Créé au départ pour défendre les intérêts des travailleurs, le syndicalisme a donné une allure politique à ses revendications vers le milieu des années 1950. De 1955 à 1958, les syndicats ont régulièrement déclenché des grèves sur un double fond professionnel et politique. Le 13 mars 1958, ils s’immiscèrent vertement dans le débat politique. C’est ainsi que l’Union des Syndicats du Togo rendit publique une motion exigeant, entre autres, l’inscription de tous les citoyens de 21 ans et plus sur les listes électorales des circonscriptions, l’affichage des listes électorales dans les bureaux publics, la distribution honnête et équitable des cartes électorales trois mois avant le scrutin, la garantie de la liberté de réunion et d’expression, la garantie du caractère secret du vote, la répartition rationnelle et honnête des circonscriptions électorales. Par sa politisation, le syndicalisme togolais a été utilisé comme le bras armé des politiques contre la domination coloniale, surtout lors des élections législatives anticipées d’avril 1958. C’est donc sans surprise que, après la victoire des nationalistes, Sylvanus Olympio, nommé premier Ministre,  a confié le portefeuille du travail à Paulin Akouété, Secrétaire Général de l’Union des Syndicats Confédérés du Togo (USCT).

Les églises : Les confessions religieuses catholiques et protestantes ont également joué un rôle important dans la lutte pour l’indépendance du Togo. En leur qualité de faiseurs d’opinions, leur contribution pour l’indépendance a été aussi bien directe qu’indirecte. Des personnalités ecclésiastiques ainsi que celles issues des Eglises ou formées dans leurs écoles, ont joué un rôle déterminant dans l’évolution politique du Togo. Par exemple, au moment où la question de l’unification des Ewé cristallisait les débats dans le rang des nationalistes, l’Eglise protestante notamment a pris position aux côtés des politiques pour affirmer cette nécessité d’unification des Ewé. Par ailleurs, les personnalités qui vont jouer un rôle politique de premier plan au cours de cette période et après, ont été formées au collège Saint Joseph ou au collège Protestant, toutes des écoles de missions.

T-P : Quelles appréciations portez-vous sur l’évolution du Togo, en particulier et, en général, sur les pays d’Afrique de l’Ouest qui ont également eu leur indépendance en 1960 ?

Dr. J. T. : L’évolution du Togo et de l’Afrique, bien qu’elle soit en route, a été mise à rude épreuve, à cause des facteurs exogènes, certes, mais aussi des facteurs endogènes.

D’abord, les pesanteurs exogènes : j’en citerai une ou deux pour illustrer mon argumentaire.

En effet, à l’accession du Togo à l’indépendance, les autorités togolaises d’alors ont compris que sans l’indépendance économique, la souveraineté politique serait dénuée de sens. Ils se mirent ainsi à l’œuvre pour conduire le pays vers cette indépendance économique. Pour Sylvanus Olympio, l’un des indicateurs de cette indépendance économique est la monnaie. Il concevait mal le fait que des Etats indépendants soient encore à utiliser la monnaie coloniale, le franc CFA (créée en 1945). Il s’investit donc pour que le Togo dispose de sa propre monnaie : le franc Togo. Il négocia avec les grandes puissances économiques d’alors, l’Allemagne, la Grande Bretagne et les Etats Unis, et semblait être en terrain sûr par rapport à son initiative. Tout était fin prêt. Le 14 janvier 1963, son Ministre de l’Economie et des finances, le Dr. Imorou Hospice Coco devait aller signer, en France, le divorce entre le Togo et la zone francs CFA. Malheureusement, la veille, son président, Sylvanus Olympio fut victime d’un coup d’Etat, le premier en Afrique noire indépendante. Tout porte à croire que les forces exogènes n’ont pas voulu que le Togo sorte de la Communauté Française d’Afrique, devenue plus tard, la Communauté Financière d’Afrique (CFA). L’espoir nourri fut ainsi plombé.

Autre exemple, les Programmes d’Ajustement Structurel : ces programmes ont été imposés à nos Etats au début des années 1980 pour régler la question de la mauvaise gouvernance dont on les accusait. Même si sur le principe de réguler la gouvernance  économique parce que la banqueroute était au rendez-vous, on est tout à fait d’accord, le fait de parachuter des programmes tout fait sans consulter les acteurs locaux est un déni de la souveraineté de nos Etats. Ces plans ont occasionné plusieurs conséquences d’ordre social dont les retombées sont encore vécues de nos jours.

Rien qu’à considérer ces deux exemples, on peut dire que les dirigeants africains n’ont pas toujours eu les coudées franches pour mettre en œuvre, en toute liberté, leurs politiques de développement. Même les plans quinquennaux de développement économique et social, initiés depuis 1966 sous Nicolas Grunitzky jusqu’en 1985, pour atteindre le but de l’indépendance économique du Togo, ont été calqués sur les modèles occidentaux et leur mise en œuvre a nécessité l’arrivée des fameux coopérants dont les honoraires ont consommé plus du tiers des prêts octroyés par les anciennes métropoles. Tout cela pour reconnaître que les insatisfactions qu’on peut relever dans nos pays en matière de développement, après plus d’un demi-siècle d’indépendance sont tributaires entre autres, des forces exogènes. Toutefois, elles trouvent également leurs explications dans les réalités endogènes.

Sur ce plan, disons que pendant longtemps, nos pays n’ont pas été en mesure de maîtriser, contrôler, planifier  et réguler un certain nombre de choses, notamment la pression démographique et la productivité. Or si l’on se réfère aux pays qui ont connu leur décollage au XVIIIe et au XIXe siècles, ces deux facteurs ont grandement joué un rôle déterminant en matière de développement. Par ailleurs, la planification de la formation pour créer une adéquation formation/besoins du marché de l’emploi n’a pas toujours donné les résultats escomptés, d’où l’augmentation du taux de chômage surtout au sein de la population juvénile. Enfin, l’implantation des infrastructures, qu’elles soient portuaires, aéroportuaires, routières, ferroviaires ou même socio-collectives (centres de santé, écoles, eau, électricité), n’a pas toujours respecté la logique de facteurs de structuration socioéconomique, donc de développement. Toutes ces réalités ont été d’actualité jusqu’à très récemment. Mais on ne peut que se réjouir, de ce que dans notre pays, comme d’ailleurs dans bien d’autres de la sous-région (Bénin, Sénégal, Ghana, Côte d’Ivoire…), lentement mais surement, la donne est en train de changer. Même si, pour ce qui est de notre pays, beaucoup souhaitent que le développement soit plus tangible et qu’il aille vite, surtout vers les contrées les plus reculées du pays, ce qui est bien normal, il ne faut pas oublier le fait que nous revenons de très loin, surtout, avec plusieurs années de rupture de la coopération internationale, ayant totalement plombé nos économies. En conclusion, le développement est loin de combler toutes les attentes, mais il est en marche et je pense, à mon humble avis, que les critiques des uns et des autres permettront à ceux qui sont aux affaires de rectifier, un tant soit peu, le tir.

T-P. : Selon vous, l’indépendance acquise de haute lutte a-t-elle été à la hauteur des attentes des populations, ou reste-t-il des choses à revoir pour les pays post-indépendance ?

Dr. J. T. : En tant qu’historien, je ne peux m’empêcher, à chaque fois que de pareilles occasions de célébrer l’indépendance se présentent, de questionner la symbolique de l’indépendance par le prisme du passé, pour voir si l’objectif poursuivi par les pionniers de cette indépendance a pu être atteint. Surtout quand on sait que, déjà à partir du premier anniversaire, certains Togolais avaient commencé par déchanter, car ce que signifiait pour eux l’indépendance, à savoir, plus de liberté de pensée, d’opinion, la réduction de nombreuses taxes, l’arrêt de la chasse à l’homme pratiquée sous la colonisation, les embastillements abusifs et surtout, le développement économique, n’étaient pas au rendez-vous. A ces gens qui disaient être déçus, on peut répondre qu’ils étaient trop pressés quant au fruit de l’indépendance, étant donné que, comme n’a jamais cessé de le clamer, d’ailleurs à raison, Sylvanus Olympio, « Tout était à refaire… ». 56 ans après, les choses ont-elles évolué positivement ? Les Togolais d’aujourd’hui sont-ils mieux lotis par rapport à ceux des années 1960 ? En sa qualité d’acteur, chaque Togolais pourra répondre à ces interrogations. C’est seulement par le prisme de ces questions, qu’on pourra répondre objectivement, ma foi, à votre question. Je voudrais donc que chacun se livre à l’exercice de se donner la réponse à ces interrogations.

T-P : Avec cette libération, qu’avons-nous gagné et qu’avons-nous perdu ?

Dr. J. T. : Avec cette indépendance, on peut dire que la première chose que nous avons gagnée, c’est la reconquête de notre identité. Car avec la colonisation, on était dans un déni de la personnalité des autochtones. On nous a si bien colonisé mentalement que nous n’avions plus foi en notre capacité de gérer, de nous prendre en charge. Mais après les indépendances, progressivement, nous prenons conscience de notre capacité, en tant qu’Africains, à changer notre environnement… Il vous souvient que depuis longtemps, l’Afrique a été considérée comme un continent anhistorique. Il a donc fallu l’indépendance, avec l’émergence de la première génération des historiens et anthropologues africains et africanistes pour affirmer que l’Afrique a belle et bien son histoire, bien qu’elle soit composée de sociétés à tradition orale. C’est un acquis, non des moindres.

S’agissant de ce que nous avons perdu, le débat s’inscrit de plus en plus dans la logique du néocolonialisme. Il n’est plus un mystère pour personne que bien qu’indépendantes, les anciennes colonies continuent d’être téléguidées, sur bien des plans, par les anciennes métropoles. Si nous prenons l’exemple monétaire, on peut affirmer que nous ne sommes pas encore près de l’indépendance économique, à voir la façon dont le FCFA est géré depuis l’ancienne métropole. Ces constatations ont amené bien d’observateurs et analystes à dire que, finalement, notre situation ne serait-elle pas plus enviable si nous (pays africains aujourd’hui indépendants) avions opéré le même choix que les Martiniquais, les Guadeloupéens, par exemple, en lieu et place de celui pour lequel nous avons opté ? Car ces territoires sont considérés comme le prolongement de la France. A ce titre, ils bénéficient pratiquement de tout, ce qui leur permet d’avancer, presque au même rythme que les Français de l’hexagone. A voir l’état d’endettement prononcé dans lequel sont plongés nos pays, on est tenté de donner raison à ceux qui soutiennent cette hypothèse. Cependant, personnellement, je continue de penser comme Sékou Touré que la liberté dans la pauvreté est bien meilleure à la richesse dans la servitude. De ce fait, j’estime que les pays africains ont opéré le meilleur choix. A ce titre, je ne pense donc pas qu’on ait perdu quelque chose. Je continue de croire, sans pour autant tomber dans un afro-optimisme béat, qu’aussi longtemps que la roue de l’histoire tourne, nos défis actuels pourront être relevés pour que, finalement, de la même façon que notre monument de l’indépendance est orienté vers l’est, notre pays et l’Afrique en général aient leur place au soleil levant.

T-P : Pouvez-vous nous esquisser quelques perspectives de développement pour l’avenir du Togo ?

Dr J. T. : A cette question, je ne dirai pas grand-chose. Je voudrais simplement, s’il m’en était permis, exhorter les premiers dirigeants du pays à continuer dans le droit chemin, en prenant davantage en compte les aspirations profondes des Togolais. Vous savez, le développement est, par principe, un processus de longue haleine. Les résultats peuvent ne pas se voir actuellement. L’essentiel c’est de ne pas régresser, ni laisser tomber la dynamique actuelle. Je crois qu’avec la promesse faite de placer le mandat actuel sous le sceau du social, il est permis d’espérer que tout ce qui relève du social (santé, éducation, formation, emplois, …) trouveront solutions à terme, pour le grand bien des Togolais. Je ne suis pas de ceux qui pensent que rien ne bouge dans nos pays. Je ne suis pas non plus de ceux qui s’apitoient excessivement sur le sort des Africains. Car, en se référant à l’histoire, elle nous enseigne que, les pays que nous prenons aujourd’hui pour modèles, avaient connu un passé parfois pire que celui que connait actuellement l’Afrique. Mais, à un moment donné de leur histoire, ils ont pris conscience de leur situation et ont interagi pour faire changer la donne. Notre indépendance ne date que d’un demi-siècle. C’est à la fois beaucoup et très peu, surtout lorsqu’on s’inscrit à l’échelle d’une institution, d’un Etat et non d’une vie humaine. Il n’est donc pas trop tard. Nous pouvons encore changer le cours de notre histoire.

Vive le Togo ! Vive l’indépendance ! Bonne fête à toutes et à tous.

Bernardin ADJOSSE

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