Vendredi 21 avril 2023 a sonné la fin du mois de Ramadan ou du jeûne de 30 jours chez le musulman et donné lieu à la célébration de l’Aid El-Fitr. Il s’agit là de l’un des cinq piliers de l’Islam qui couronne un parcours de prière, de partage entre autres. Cette célébration, comme à l’accoutumée, a été marquée par de grandes prières dans les différentes localités du pays sous le signe de la paix, de la solidarité et de la cohésion sociale. Au lycée de Tokoin à Lomé, la prière s’est déroulée en présence du ministre de l’Administration territoriale, M. Bayadowa Boukpessi, représentant le chef de l’Etat. Plusieurs autres autorités politiques, administratives, civiles et militaires ont également pris part à ce rendez-vous de prière.
Ramadan ou encore l’Aid El-Fitr est l’un des cinq piliers de l’islam avec la profession de la foi, l’obligation de prier cinq fois par jour, l’aumône et le pèlerinage à la Mecque. Il représente pour le fidèle musulman, un mois de pitié, charité, sobriété, d’abstinence et de tempérance. C’est une fête célébrée en famille avec les proches et qui met l’accent sur la fraternité, la réconciliation, et le pardon. Une opportunité pour la communauté musulmane de s’échanger les vœux, de se féliciter mutuellement pour les bonnes actions réalisées et de se souhaiter le meilleur pour le futur. A cette occasion, tous les musulmans se retrouvent pour une prière et un prêche marquant la fin du mois de Ramadan et l’entrée dans le mois nommé Chaawwal.
Au lycée de Tokoin, El Hadj Sani Karimou, Imam principal de la mosquée centrale de Lomé, dans sa prédication de circonstance, est revenu sur la signification de la fête, du jeûne du Ramadan, symbole d’effort, de privation, de tolérance, de pénitence, etc. Il a fait savoir que ce jour est une journée importante sur le plan spirituel puisqu’elle permet de revenir sur le mois de jeûne, de faire le point sur les bonnes ou les mauvaises actions accomplies. Comme toute fête religieuse, a ajouté El Hadj Sani Karimou, l’Aid El-Fitr comporte aussi de nombreux rituels parmi lesquels de grandes ablutions avant de se rendre au lieu de prière. Avant la prière, les musulmans doivent également donner la « Zakât al fitr » (l’aumône de fin de Ramadan). Elle peut s’offrir en nourriture ou en argent pour les personnes dans le besoin.
Pour l’imam, le mois de Ramadan est, par excellence, un moment de révision de la foi de tout musulman. « Par nature l’homme a l’habitude de mentir, de voler, de frauder, bref l’homme a de mauvais comportements. Mais, le mois béni de Ramadan vient nous corriger de nos erreurs et nous renaître de nouveau », a-t-il signifié. Dans son prêche, El Hadj Sani Karimou a exhorté son auditoire à continuer dans la voie cultivée pendant le mois de Ramadan, notamment prier pour la paix au Togo, la culture du pardon, de l’amour, de la soumission. Il a rappelé que la prière de l’Aid El-Fitr est spécifique et elle diffère bien des cinq prières quotidiennes.
Le président de l’Union Musulmane du Togo (UMT), El Hadj Inoussa Bouraima, de son côté, a souligné que le jeûne du Ramadan représente une recommandation importante divine révélée au prophète Mohamed pour les hommes. Le jeûne, a-t-il dit, est une obligation divine. Il est prescrit à tout musulman dès sa puberté jusqu’à la fin de ses forces physiques.
La communauté musulmane invitée à ne pas se fier au terrorisme
Dans leur prière d’intersection, les deux intervenants ont prié pour la paix au Togo et pour la santé du chef de l’Etat. Ils ont imploré la miséricorde d’Allah sur la vie des dirigeants du pays. Ils ont, également, prié pour l’union des fils et filles du pays et recommandé à tous les musulmans de cultiver l’amour du prochain, de promouvoir la cohésion sociale, le vivre-ensemble et le pardon. Selon eux, le monde actuel est en proie à de multiples crises socio-économique, politique et sécuritaire. Autant de maux qui détruisent des peuples dans le monde et l’Afrique de l’Ouest n’est pas épargnée par ces fléaux. Par rapport au terrorisme de plus en plus grandissant, ils ont recommandé à leurs fidèles de ne pas se fier au fléau, de collaborer aux côtés du gouvernement, afin de démanteler ces sources qui, souvent par recrutement, touchent les esprits faibles au sein de la communauté musulmane. Les fidèles sont donc invités à adopter des attitudes et comportements dignes devant Allah, en menant une vie de sainteté, en prônant la tolérance, l’acceptation de l’autre, le pardon, la solidarité et la paix.
Bernadette A. GNAMSOU
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