L’Agence togolaise de Normalisation, structure technique de la Haute Autorité de la Qualité et de l’Environnement (HAUQE), avec l’appui de l’Organisation internationale de normalisation (ISO), a tenu, le 19 novembre 2025, à Lomé, un atelier de renforcement de capacités à l’intention des présidents des comités techniques de normalisation. La rencontre se propose de les doter des compétences nécessaires leur permettant d’assurer efficacement leur mission principale : celle d’élaborer des normes nationales, tout en intégrant celles internationales dans une logique d’harmonisation cohérente avec les exigences globales et les priorités nationales.
La normalisation constitue un levier essentiel pour la compétitivité des entreprises, la protection des consommateurs et le respect de l’environnement. A travers cette formation des responsables des comités techniques de normalisation organisée, le 19 novembre 2025, l’Agence Togolaise de Normalisation (ATN) entend professionnaliser davantage le fonctionnement des comités techniques qui jouent un rôle central dans le développement de normes pertinentes adaptées aux réalités nationales et conformes aux exigences internationales. Elle souhaite également renforcer l’efficacité du système national de normalisation, en misant sur des normes pertinentes, inclusives et applicables.
L’atelier tenu, à Lomé, a donné l’occasion aux bénéficiaires de se familiariser avec les connaissances essentielles sur les principes, règles, procédures et bonnes pratiques en vigueur dans les processus d’élaboration, d’adoption et de révision des normes. Les travaux ont aussi permis de développer leurs compétences en leadership et en gestion des dynamiques de groupe, de leur transmettre les outils nécessaires pour faciliter le dialogue, instaurer un climat de confiance et conduire les travaux vers un consensus. Car selon les organisateurs, la réussite des travaux de normalisation repose, en grande partie, sur la capacité du président du comité à instaurer un dialogue réaliste entre les parties prenantes (entreprises concurrentes, acteurs publics, privés, organisations professionnelles, etc.) souvent aux intérêts divergents.
A l’ouverture, le directeur général de l’ATN, Dr. Essot’na Héyou Bodjona, a souligné que les comités techniques de normalisation, véritables réceptacles d’experts, élaborent et revisitent les normes nationales pour les différents secteurs socio-économiques. Leurs rôles incluent l’identification des besoins en normalisation, la rédaction et la validation des normes, leur révision périodique et le maintien de la cohérence entre les normes nationales et internationales, a-t-il précisé.
Le directeur a fait noter que la normalisation repose sur le principe fondamental de consensus. « Et c’est au président du comité technique qu’il revient de créer un climat de travail permettant aux divers acteurs de s’entendre sur un document commun. Ce document, une fois adopté, devient une norme ou un outil essentiel pour l’accès au marché, la compétitivité, la sécurité des produits et la protection des consommateurs ». M. Bodjona a confié que l’ATN est membre à part entière de l’ISO. Selon lui, cette affiliation permet à l’Agence de bénéficier d’un accompagnement stratégique, en particulier dans le cadre du programme destiné aux pays les moins avancés. « Grâce à ce soutien, un expert nous a été mis à disposition pour nous accompagner dans l’élaboration de notre stratégie nationale de normalisation. Cette stratégie vise à structurer et orienter nos activités, en tenant compte des priorités économiques du pays, telles que la balance commerciale, le PIB et la contribution des secteurs clés à l’économie nationale », a-t-il indiqué.
Pour l’experte de l’ISO, Mme Claire Delabre-Chague, au-delà de la maîtrise des procédures, ces responsables doivent faire preuve de compétences relationnelles fortes. Car étant appelés à gérer des débats complexes entre acteurs parfois en désaccord. Elle a insisté sur le consensus, un principe fondamental en normalisation, afin de produire des documents normatifs acceptés, publiés et surtout utilisés.
En ce sens qu’une norme non appliquée perd toute sa valeur, a précisé Mme Delabre-Chague. Selon l’experte, ne pas se conformer aux normes peut représenter un handicap économique majeur pour les entreprises. A l’inverse, une norme bien élaborée constitue un véritable levier de compétitivité, d’ouverture de marché, de sécurité et de qualité.
Cette session de formation constitue la toute première, depuis la mise en place de l’Agence togolaise de Normalisation. Au Togo, 24 comités techniques de normalisation mis en place ont permis l’élaboration et l’adoption de plus de 7000 normes. Ces comités sont dirigés par des présidents issus de diverses institutions, dont le rôle comprend le leadership, la gestion des réunions, la recherche de consensus et la représentation du comité. Au-delà des présidents, il est prévu d’autres sessions pour tous les membres des 24 comités techniques de l’ATN estimés à plus de 400 personnes.
Bernadette A. GNAMSOU
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