La campagne 2019-2020 de commercialisation du café cacao togolais a été lancée, vendredi 11 octobre, à Kpalimé, lors d’une cérémonie présidée par le ministre Kodjo Adédze du Commerce, de l’Industrie, du Développement du secteur privé et de la Promotion de la Consommation locale, en présence de son collègue, Koutera Bataka de l’Agriculture, de la Promotion animale et halieutique ainsi que de plusieurs acteurs du secteur. La lancement de cette campagne a permis de rappeler aux principaux acteurs du secteur la nécessité de respecter les bonnes pratiques régissant le commerce de ces deux produits qui sont pour l’instant consacrés essentiellement à l’exportation.
Le lancement de cette campagne de commercialisation du café cacao a été organisé par le Comité de Coordination pour les Filières Café et Cacao (CCFCC), en partenariat avec le Conseil Interprofessionnel des filières Café et Cacao du Togo (CICC-Togo). Les organisateurs entendaient ainsi sensibiliser les acteurs du secteur pour se conformer aux règles déontologiques de leurs professions respectives ainsi qu’aux normes relatives à la commercialisation du café et du cacao au Togo. Ce lancement intervient dans un contexte de mise en œuvre du Plan National de Développement (PND) 2018-2022, dont l’axe deux est consacré essentiellement à l’agriculture où le café et le cacao et surtout leur transformation occupent une place de choix. A cet égard l’assistance a été conviée à promouvoir la transformation locale des produits du terroir et leur consommation. Car, il n’y a pas vraiment de valeur ajoutée en produisant seulement pour l’exportation.
La place du café et du cacao dans l’économie togolaise
Dans ce sens, le ministre Kodjo Adédze en charge du Commerce a relevé que ce lancement s’inscrit dans la droite ligne de la poursuite des efforts menés par le gouvernement togolais, sous l’impulsion du chef de l’Etat, pour faciliter et encourager les activités de production, de transformation et de commercialisation du café et du cacao, afin d’améliorer, de façon significative les conditions de vie de tous les concitoyens. « En effet, bien que le Togo ne soit pas un grand pays producteur du café et du cacao, ces deux (02) produits occupent parmi les productions agricoles d’exportation traditionnelle, respectivement le 2ème et 3ème rang après le coton et contribuent à la formation de 1,4% de la richesse nationale et 5,5% du secteur agricole », a-t-il souligné. Le ministre s’est référé aux résultats du dernier recensement agricole de 2017 qui indique que le café et cacao sont cultivés par 31 203 producteurs sur une superficie de 38 058 hectares pour le café et 20 183 hectares pour le cacao.
Selon lui, grâce à l’action conjuguée de des différents acteurs, des progrès énormes ont été enregistrés dans le développement des deux filières, même si de nouveaux défis relatifs à la production, à la transformation et à la commercialisation restent à relever dans le cadre du PND. Dans cette logique, le Gouvernement a renforcé les efforts de ces dernières années avec l’appui des partenaires en développement, dans la transformation des produits agricoles et plus particulièrement du café et du cacao.
Aux dires du ministre Adédze, trois jeunes sociétés togolaises ont mis sur le marché trois (3) marques du café du terroir : « Café des Grands Plateaux », « Café de Dzogbegan » et « Café de Kouma ». Des produits « Made in Togo » « très appréciés sur le plan international, qui ont obtenu en trois (3) années consécutives (2016, 2017, 2018), des prix décernés à Paris par l’Agence pour la Valorisation des Produits Agricoles (AVPA) pour la meilleure qualité », a fait valoir le ministre.
Dans le même ordre d’idée, le ministre Bataka de l’Agriculture a souligné que le gouvernement a confié au secteur agricole le rôle important de moteur de la création d’emplois. Pour relever le défi, ce secteur s’est « doté d’une note de politique agricole assortie d’un plan stratégique de transformation du secteur agricole et a fait le choix de promouvoir des chaines de valeur dans les différentes filières stratégiques, notamment les filières café et cacao. La mise en place du Mécanisme incitatif de financement agricole basé sur le partage des risques (MIFA) a pour objectif de mieux structurer et accompagner la promotion des chaînes de valeur agricoles ». Pour le ministre Bataka, il s’agit, aujourd’hui, de relever deux défis majeurs : « Développer le long des chaînes de valeur café et cacao des entreprises agricoles, surtout pour les jeunes et les femmes, notamment dans les maillons de la production, de la transformation et des services connexes. Ceci devra nous permettre, à terme, de disposer d’entreprises œuvrant dans les deux filières ».
Le second défi consiste à « mettre en place une dynamique de structuration du marché et d’organisation des acteurs le long des chaînes de valeurs, assortie d’instruments de contractualisation tels que les contrats entre acteurs et les contrats-programmes entre le gouvernement et les organisations des deux filières ».
Bilan de la campagne écoulée
Dans son intervention de circonstance, le secrétaire général du CCFCC, M. Enselme Gouthon, a présenté le bilan provisoire de la campagne 2018-2019 de commercialisation du café et du cacao, achevée le 30 septembre 2019. Selon lui, en termes d’exportation, le Togo a enregistré un faible tonnage de produits sortis du territoire l’année dernière. Cette faiblesse a particulièrement touché le café, soit 4 500 tonnes de café et 7 200 tonnes de cacao, contre 6 500 tonnes de café et 4 400 tonnes de cacao en 2017-2018. Ces produits ont été exportés par 13 exportateurs sur un total de 22 enregistrés à la campagne 2018-2019, à destination du Maroc, de la Belgique, de l’Allemagne, de la France, de l’Italie, d’Israël, de l’’Espagne et de la Chine. En termes de qualité, les produits exportés à la campagne 2017-2018 ont enregistré 26,2% de qualité supérieure et 73,3% de qualité courante pour le café ; 51,8% de qualité supérieure et 48,2% de qualité courante pour le cacao. La campagne 2018-2019 a enregistré 40,5% de qualité supérieure et 59,5% de qualité courante pour le café ; 78% de qualité supérieure et 22% de qualité courante pour le cacao. M. Gouthon, a donc relevé une amélioration de la qualité des produits exportés à la campagne 2018-2019 de commercialisation et a exhorté « les acteurs à maintenir cette tendance qui permet de rendre plus compétitifs nos produits sur le marché ».
Bernardin ADJOSSE
RSS