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Musique: Les 20 ans de carrière de King Mensah en festival à Agbodrafo

Musique: Les 20 ans de carrière de King Mensah en festival à Agbodrafo

 

L’icône de la musique traditionnelle togolaise, King Mensah, a organisé vendredi dernier le  festival Togodo, prévu, du 11 au 14 février, pour  ses 20 ans de carrière musicale. Ces 4 jours de spectacles verront la participation des artistes venus du Bénin, du Ghana et du Togo. L’événement est placé sous le signe de la pérennité et d’échanger artistiques.

Pas de répit pour  King Mensah, durant cette année 2016. Et pour cause, le roi de la musique togolaise célèbre ses vingt ans de carrière. Un événement de taille. La nouvelle a été portée à la connaissance des médias, des mélomanes et artistes, lors d’une conférence de presse, vendredi à Agbodrafo, dans un espace féérique, au bord du Lac Togo. C’est précisément là que se tiendra, du 11 au 14 février, le festival «Togodo », un concept conçu pour marquer ses 20 ans de travail acharné. Il s’agit pour l’artiste de confirmer l’enracinement de sa musique particulièrement dans le sol natal où elle résiste à toutes les intempéries, garde sa saveur et fait frémir les cœurs.
Pendant 4 jours, du 11 au 14 février, les bords du Lacs Togo vibreront au rythme de la musique Agbadja, Akpessè, Kamou et autres variétés venues du Bénin, du Ghana, du Togo et d’ailleurs.
Pour le roi de la musique togolaise, King Mensah, affectueusement dit «Papavi», «l’homme est appelé à marquer son temps, à laisser des traces pour servir de base à la construction du futur». En cela, il faut travailler pour se faire un nom et faire de ce nom une clé qui ouvre toutes les portes.
«Travailler pour ton nom et ton nom travaillera pur toi», s’amuse-t-il à dire. Et c’est justement le secret qui donne force et vigueur à cette musique qui traverse le temps et fait couler des larmes.
4 jours de festival à Togodo, 20 concerts dans différentes localités, des voyages à l’étranger, l’agenda est bien meublé pour marquer les vingt ans d’abnégation qui a fini par forger cette fierté du Togo et de l’Afrique.

Un parcours artistique réussi

En 1996, King Mensah se découvre au public, grâce à son premier album, Sessimé, réalisé à Paris. Un coup d’essai, qui fait de lui un maître. Des concerts et des voyages se succèdent. Le roi de la musique agbadja et akpessè emballe les foules. Les secrets de ce succès fulgurant sont à chercher dans le choix du rythme, l’enracinement dans les traditions africaines, le tout coiffé par un travail raffiné.
Orphelin de père à 13 ans, le jeune Mensah décide de se faire violence. Il doit réussir sa vie. Pour cela, il opte pour la chanson, avec détermination et foi.
«Vouloir n’est pas pouvoir, c’est la foi qui est pouvoir. Je suis né pour chanter et je me donne totalement à cela », déclare-t-il.
Contrairement aux jeunes de sa génération, souvent tentés par la musique d’inspiration occidentale, le jeune Mensah s’enracine dans la culture togolaise et africaine.
L’influence familiale y tient une part importante : «Mon père était un chanteur traditionnel, ma mère également. J’ai grandi dans une cour musicale » raconte-t-il.
King Mensah chante la vie de tous les jours. Il écoute le chant et la parade des vieux et d’autres artistes qu’il arrange et adapte au goût du moment.
Ce choix différent sera à l’origine de quelques difficultés, très vites surmontées. «Parce que je fais de la musique traditionnelle et en langue maternelle, je n’ai pas trouvé de producteur ». Ce handicap, King Mensah va le transformer en un avantage, grâce à sa détermination à réussir à tout prix.
« J’ai commencé à cotiser, à épargner pour me produire. Ceux qui ont refusé de me produire m’ont plutôt aidé à devenir mon propre producteur », explique l’artiste.
King Mensah porte un regard positif sur la musique togolaise et africaine. L’artiste invite les jeunes talents à se mettre au travail car, la musique contribue énormément au développement de l’économie et peut valablement nourrir son homme.
Le roi de la musique togolaise souhaite la mise en place de grands studios de production et de salles de spectacles pour la promotion de la musique togolaise.
Parallèlement à sa carrière artistique, King Mensah s’investit dans le social. Son orphelinat abrite une vingtaine d’orphelins qui suivent leurs études.
« Quand Dieu t’ouvre la voie, il faut penser aux autres », a-t-il l’habitude de dire.
L’artiste ne cache pas sa joie d’avoir réussi sa vie, non pas par orgueil, mais pour remercier son Dieu.
Le travail paie. Savoir choisir et aller jusqu’au bout, voilà le secret.

Ossara Koffi AGOURNA

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