Les luttes traditionnelles Evala, édition 2024, démarrent, samedi 13 juillet 2024, à Lao dans le canton de Pya. Cette tradition phare du peuple kabyè s’annonce, encore cette année, de façon festive, faite de luttes dans les arènes et de l’ambiance qui les accompagne. Comme à l’accoutumée, fils et filles du terroir et de la diaspora se retrouveront au bercail pour renouer avec leurs valeurs ancestrales, vivre dans la grande ferveur et dans un esprit de partage. Pendant huit jours, les jeunes initiés en vue de leur intégration dans le giron des adultes, rivaliseront d’ardeur, d’endurance et de force au grand plaisir des spectateurs du Togo comme d’ailleurs. Mais, comme le martèlent les autorités, modération, responsabilité et vigilance doivent être de mise, afin que la fête soit belle à tous égards.
L’ambiance des supporteurs pour galvaniser les lutteurs
Le Père de la nation, feu Gnassingbé Eyadèma, aimait toujours donner aux jeunes kabyè et par-devers eux, leurs parents, le conseil que voici : « La lutte, c’est notre héritage, c’est notre propriété. Les traditions que nous ont léguées nos aïeux, il ne nous appartient pas de les faire disparaître ». Ce conseil est toujours d’actualité et revêt toute l’importance de la culture dans la vie de chaque peuple. Le peuple kabyè qui conserve à juste titre ses traditions et les transmet, de génération en génération, renoue, ce samedi, avec son histoire, à travers les luttes initiatiques qui débutent demain, pour s’étaler sur une semaine. Elles tiendront en haleine, comme d’habitude, toute la Kozah où vont converger la diaspora, les spectateurs et les touristes venus de tout le pays, voire d’ailleurs.
Dans tous les cantons de la Kozah : Bohou, Djamdè, Kouméa, Lama, Lassa, Landa Pya, Sarakawa, Soumdina, Tcharè, Tchitchao et Yadè, en plus de Yaka, dans le Doufelgou, l’ambiance sera celle des grands jours. Toute une semaine entière, chants et danses rythmeront avec les mélodies des flûtes, les sons de cors et les cadences des castagnettes pour donner toute l’ambiance de fête qui, chaque année, fait focaliser les regards sur la préfecture au mois de juillet. Surtout que le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, qui œuvre inlassablement pour la revalorisation du patrimoine culturel national et lutteur avisé de son temps, honore généralement de sa présence les différentes phases de ces compétitions dans les différents cantons et rehausse ainsi l’éclat des manifestations.
Une école de vie sur des valeurs positives
Les luttes traditionnelles sont un rite initiatique du jeune kabyè qui se prépare ainsi à rentrer dans la classe d’âge des adultes et donc à devenir responsable. Elles permettent de découvrir les jeunes solides sur lesquels la concession, le quartier, le village ou le canton peuvent compter au besoin. Le temps des Evala donne lieu à des réjouissances populaires au cours desquelles, les jeunes lutteurs font preuve, dans les arènes, de résistance, d’endurance, de bravoure et de fair-play. C’est au fait, une école où leur sont inculquées des valeurs positives telles la vie en communauté, la défense du territoire, le respect des mœurs et de la hiérarchie, etc. Plus qu’un combat, les rites Evala sont une éducation. Pour preuve, lors des empoignades, les lutteurs sont plus animés par l’esprit de terrasser, tout simplement en usant de tactiques et de ruse.
La technique et la ruse priment souvent sur la forme du lutteur
Carte postale de la Kozah
La préfecture de la Kozah est située dans la Région de la Kara au Nord Togo, avec une superficie de 1.074 km2. Elle est composée de 110 villages regroupés en 15 cantons : Pya, Tchitchao, Yadé, Bohou, Tcharè, Kouméa, Landa, Soumdina, Lassa, Lama, Djamdè, Atchangbadè, Awandjélo, Kpinzindè et Sara-Kawa1 et 2. Elle compte, aujourd’hui, quatre communes : Kozah 1, Kozah 2, Kozah 3 et Kozah 4. La Kozah est géographiquement limitée par quatre préfectures : au Nord par le Doufelgou, au Sud par l’Assoli, à l’Est par la Binah et à l’Ouest par le Bassar.
Les sous-secteurs, notamment l’agriculture, l’élevage et le maraîchage boostent l’économie locale. L’existence des infrastructures attrayantes telles que l’université, le Palais des congrès, la maison des jeunes, génèrent des activités génératrices de revenus avec une incidence sur l’économie locale.
La préfecture de la Kozah dispose de nombreux atouts qui peuvent favoriser véritablement son émergence économique. Depuis 1970, la ville de Kara a été promue second pôle économique national. Pour concrétiser l’ambition de faire de Kara, une seconde ville après la capitale Lomé, plusieurs services administratifs, techniques et financiers, des infrastructures et équipements de base, ainsi que des activités économiques ont été implantés dans la ville.
La plupart des banques existantes à Lomé ont leurs succursales à Kara à l’instar de la BCEAO, Orabank, UTB, Ecobank, Coris-bank et autres. On y trouve aussi plusieurs institutions et firmes industrielles, entre autres, l’Université de Kara, la brasserie BB, Togotex (aujourd’hui non opérationnel), la CIMTOGO-Kara.
Séjourner à Kara en ces temps des Evala, c’est aussi l’occasion de découvrir ou de redécouvrir les joyaux de cette région comme les châteaux Tamberma, le parc animalier de Sarakawa, la poterie et la forge de Tcharè, Djamdè et de Pya ou la rivière de Bapuré avec son crocodile sacré dans la Préfecture de Dankpen. La ville de Kara très hospitalière de par sa population cosmopolite, abrite plusieurs hôtels et auberges pour accueillir tout étranger dans un climat de sécurité garantie.
Faustin LAGBAI
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