TRADITIONS

Epé-Ekpé ou nouvel an chez les Guins à Aného : La pierre sacrée blanc-kaolin annonce une année de paix

Les prêtres traditionnels expliquent le message de la couleur de la pierre.
Epé-Ekpé ou nouvel an chez les Guins à Aného : La pierre sacrée blanc-kaolin annonce une année de paix

Le peuple Guin, dans la préfecture des Lacs, dans toute sa diversité culturelle, a célébré l’apothéose de sa fête traditionnelle « Ekpé-Sosso » pour le compte de sa 360e édition, sous le thème : « Epé-Ekpé, un patrimoine à protéger, à chérir et à préserver ». C’était le jeudi 7 Septembre 2023, à Glidji Kpodji, à Aného, où la commémoration a été marquée par la prise de la « pierre sacrée » dans le sanctuaire d’Avé Gbotso. Cette pierre de couleur blanc-kaolin, symbolise la paix, la prospérité pour un développement harmonieux, mais aussi des pluies régulières, synonyme de bonnes récoltes. Cette manifestation populaire a connu la présence de plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre Kossi Gbényo Lamadokou, de la Culture et du Tourisme, représentant le chef de l’Etat.

Grands prêtres, chefs traditionnels et autres partenaires de l’événement.

L’engagement du gouvernement est de faire de la culture un levier de création de richesses et de croissance économique. Ceci, grâce à la valorisation des us et coutumes, pour en faire un vecteur de promotion de la paix et du vivre ensemble. Dans ce sens, les filles et fils de la préfecture des Lacs se sont retrouvés à Glidji Kpodji, dans la préfecture des Lacs, pour célébrer la 360e édition de leur fête traditionnelle « Epé-Ekpé » ou la prise de la « pierre sacrée » sous le thème : « Epé-Ekpé, un patrimoine à protéger, à chérir et à préserver ». Cette fête vient couronner les rencontres annuelles de réflexion sur le développement de la localité et surtout sur les différends qui minent, depuis un certain moment, la bonne organisation de cette fête.

Plusieurs invités au-devant desquels des membres du gouvernement à la cérémonie

En effet, la fête traditionnelle « Epé-Ekpé » marque le début de la nouvelle année lunaire chez le peuple Guin dans la préfecture des Lacs. Elle constitue pour les filles et fils, venus de la préfecture et de la diaspora, des moments de retrouvailles, de réconciliation, de partage et d’action de grâces, afin de mobiliser les populations pour le développement de leur localité, et partant de toute la nation entière.

Ambassadeurs et autres personnalités présents à l’apothéose.

L’instant solennel des manifestations, fait de chants et démonstrations de danses rituelles, a été marqué par la sortie des prêtres du culte Vodou de la forêt, avec l’un tenant dans ses mains la « pierre sacrée », qu’il a présentée à l’assistance, dans une ambiance de ferveur, sous des cris et ovations très nourris. Une pierre qui revêt une importance particulière chez les Guins, vu que suivant sa couleur, elle est porteuse de message qui oriente la vie de la communauté.

Appel au grand pardon

La pierre sacrée chez les Guins est le symbole de l’immortalité et de l’éternité. Elle est métronome du temps cyclique. Sa couleur, accompagnée de métal, vient du ciel et du domaine des divinités. Cette année, elle est de couleur blanc-kaolin, symbole de paix, de bonheur, de prospérité et qui annonce des pluies et récoltes abondantes. Ceci, à condition que les interdits et recommandations soient respectés, a interprété le grand prêtre, Ayayi Aminou Afanou. « Il faut offrir des sacrifices au dieu de la foudre (Hébiesso) et aux gardiens des maisons (les Légba). La pierre remarque qu’il y’a beaucoup d’incompréhensions au sein du peuple et dans les palais et appelle au grand pardon. Elle demande aussi à faire des immolations aux sièges ancestraux que sont les (Togbé zikpé) et à faire également du bien à la mer et aux eaux douces », a expliqué le grand prêtre du culte vodou.

Revivre la tradition

A l’occasion, le ministre de la Culture et du Tourisme, M. Lamadokou Kossi Gbégnon, a transmis au peuple Guin les cordiales et chaleureuses salutations du président de la République. Il a indiqué que le gouvernement est à pied d’œuvre pour permettre au site d’Avé Gbatso d’être inscrit au patrimoine de l’UNESCO comme le souhaitent les populations. Pour lui, il est de notoriété que cette fête n’est pas seulement une occasion de retrouvailles festives, c’est aussi et surtout une occasion d’affirmer l’identité guin. Ainsi, selon lui, la mobilisation pour la célébration est la marque de l’appartenance sans faille de ce peuple à une même et admirable communauté de vie, d’histoire, de traditions et d’expériences partagées. « Cette manifestation est importante, puisqu’elle permet, non seulement de revivre la tradition, mais aussi, de la conserver pour des générations futures. Etre Guin et se sentir Guin, ce mode d’affirmation de l’identité collective, exprime la grandeur d’âme de votre peuple et revêt une fierté profonde qui dépasse une simple appartenance à une communauté », a laissé entendre le ministre Lamadokou. Il a exhorté tout le peuple Guin à relever les nouveaux défis avec tact, sagesse et brio et à adopter des comportements responsables, pour renforcer le vivre ensemble que prône le chef de l’Etat.

Les adeptes prêtresses, gardiennes des us et coutumes.

Auparavant, Tobgé Azianloko, président du comité d’organisation, tout comme le prince régent Sedégbé Foli-Bébé XV, a appelé les populations à s’approprier ce message du chef de l’Etat. Ceci, en vue d’une culture du vivre ensemble pour un développement harmonieux de leur localité, et partant, de toute la nation togolaise.

 

Firmin DEFALEONA

 

TRADITIONS

A lire dans TRADITIONS

Facebook