Une douzaine d’agents de sécurité maritime du Togo suivent, une formation avancée en fouille des navires, organisée dans le cadre des activités du projet multi-pays de coopération portuaire (SEACOP). Spécifiquement destinée au personnel de l’unité mixte de contrôle des conteneurs de l’Office central de répression, cette session de cinq jours veut renforcer les capacités des administrations chargées d’identifier, d’un côté, les navires pouvant se livrer à des trafics en mer et de l’autre, de mettre en œuvre des contrôles efficaces, pour parer au phénomène de corruption qui hypothèque le développement économique des plateformes logistiques portuaires.
La plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest sont de plus en plus la cible des réseaux criminels internationaux et transnationaux de trafiquants de substances stupéfiantes. Ces réseaux voulant, coûte que coûte, y introduire des produits illicites, afin de les réexporter vers l’Europe, utilisent principalement la voie maritime en raison des grandes cargaisons qu’elle permet de transporter. Dans la mise en œuvre de ses activités visant à soutenir les efforts des pays partenaires d’Afrique de l’Ouest, d’Amérique du Sud et des Caraïbes, en vue de constituer des unités conjointes de contrôle portuaire, le projet de coopération dans les ports maritimes (SEACOP) donne une formation avancée en fouille des navires à treize agents du Togo. La formation qui a démarré, hier pour cinq jours, a pour objectif de renforcer et d’approfondir la préparation théorique et pratique de ces agents issus de la police, la gendarmerie, des douanes, ainsi que de la préfecture maritime, tout en préservant la sécurité de ces navires. Il s’agit donc de contribuer à la lutte contre le commerce maritime illicite et les réseaux criminels dans les pays et régions ciblés, dans le respect des droits de l’Homme, afin d’atténuer leur impact négatif sur la sécurité, la santé publique et le développement socio-économique. Ceci, par le biais de l’intégration des connaissances et le savoir-faire sur les menaces et interdictions maritimes émanant des routes transatlantiques du trafic illicite (piraterie maritime, trafic de drogues, vols à mains armées, atteinte à l’environnement, etc.), de l’amélioration de la coopération et le partage d’informations aux niveaux national, régional et transrégional et le renforcement du réseau de renseignement maritime et de contrôle maritime et fluvial.
En donnant le coup d’envoi des travaux, le chef de cabinet du Haut Conseil pour la Mer, Laré Penn, a égrené les différents mécanismes mis en place par le Togo pour lutter contre les fléaux en mer. Il a dit que cette rencontre est une occasion pour faire une évaluation des acquis théoriques et pratiques de la formation basique en fouille des navires de juillet 2022, de corriger les insuffisances et de compléter la formation par des notions de fouille avancée. L’ambition étant de faire du Togo, un hub logistique de premier ordre dans la sous-région.
L’ambassadeur de l’UE au Togo, Joaquin Tasso Vilallonga a, quant à lui, salué les actions du projet SEACOP dans la consolidation des interventions de l’Etat en mer et réaffirmé la disponibilité de son institution à continuer son accompagnement dans la lutte contre l’insécurité en mer et dans le Golfe de Guinée. Il a, pour ce faire, encouragé l’élargissement du champ de compétences de l’unité mixte de contrôle des conteneurs, en y intégrant le personnel des eaux et forêts.
Le coordinateur régional adjoint Afrique de l’Ouest de SEACOP, Akala Akizi-Egnim, a centré son intervention sur les graves conséquences des faits de criminalité en mer et appelé à une coalition des moyens pour dérouter les trafiquants.
Zeus POUH-PEKA
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