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Les partenaires sociaux échangent pour une meilleure appropriation du processus

Photo de groupe des participants à l'issue de la cérémonie d'ouverture
Les partenaires sociaux échangent pour une meilleure appropriation du processus

Le Cadre Permanent de Concertation Bipartite (CPCB) qui est la plateforme d’échanges entre les centrales syndicales et le Conseil National du Patronat, a ouvert, le 6 mai 2024, à Lomé, un atelier de formation sur l’opérationnalisation de l’Assurance Maladie Universelle (AMU). Une initiative du CPCB qui a reçu l’appui du Bureau International du Travail (BIT), avec pour objectif de s’accorder sur les conditions de mise en œuvre de l’AMU.

L’Assurance Maladie Universelle (AMU) mise en place par le gouvernement, est entrée dans sa phase opérationnelle, depuis le 1er avril 2024. Un mois après le début des premières prestations, le Cadre Permanent de Concertation Bipartite (CPCB) a jugé opportun de réunir les acteurs du monde du travail, afin de réfléchir ensemble sur l’opérationnalisation de l’AMU au Togo. La rencontre de trois jours est un cadre d’échanges entre les partenaires sociaux, pour une meilleure appropriation du processus et pour une prise en compte des différentes préoccupations. Plus spécifiquement, les participants vont échanger sur les orientations du gouvernement en matière d’AMU, relever les problèmes et défis rencontrés par les partenaires sociaux dans le processus de mise en œuvre, s’accorder sur les conditions de sa mise en œuvre, etc. A l’issue des travaux, les participants vont formuler des recommandations conjointes (employeurs-travailleurs) à l’endroit du gouvernement, pour une mise en œuvre consensuelle de l’AMU.

A cette occasion, le directeur régional du Travail Lomé commune, M. Yawovi Fantowou, a relevé que l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a adopté plusieurs normes, afin de créer un monde où chaque individu peut avoir accès à des soins de santé de qualité, indépendamment de son statut socio-économique. Parmi ces normes, on peut noter la Convention N°102 concernant la sécurité sociale, l’ODD1 à travers la cible 1.3, l’agenda 2063 de l’Union Africaine, ainsi que la Déclaration d’Abidjan adoptée lors du centenaire de l’OIT, en 2019. Au vu de tous ces textes et face aux principaux facteurs limitant l’accès des populations aux soins de santé essentiels, l’Etat togolais a entrepris de nombreuses initiatives, dont l’AMU, qui vise à garantir l’accès de toutes les couches sociales à des soins de santé de qualité. Ceci, à travers un mécanisme de mutualisation des risques et de solidarité dans le financement. « L’adoption de cette assurance est un tournant, une réponse audacieuse à un problème urgent, mais dont la mise en œuvre requiert de profondes réflexions et une action concertée de tous, car sa mise en œuvre suscite des préoccupations relatives à son financement, à l’accessibilité de tous les citoyens aux soins et à la garantie de la qualité des soins », a-t-il confié. Toutefois, a-t-il reconnu, elle est perfectible pour s’assurer de sa pérennité et l’Etat est tenu d’ajuster constamment les règles de sa gouvernance. Et pour ce faire, toutes les contributions sont les bienvenues, surtout celles venant des employeurs et employés qui constituent une part importante des contributeurs à son financement et une frange importante de ses bénéficiaires.

Le Dr Komla Kiliou, coordonnateur national de projets à la BIT, a rappelé que la protection sociale est reconnue comme un droit fondamental de l’être humain. Elle contribue fortement à réduire la pauvreté, l’exclusion et les inégalités, tout en renforçant la stabilité politique et la cohésion sociale. Plus encore, a-t-il dit, c’est un outil puissant pour prévenir et se relever des crises économiques, des catastrophes naturelles et des conflits. Elle contribue à la croissance économique, en soutenant le revenu des ménages et la consommation intérieure, tout en renforçant le capital humain et la productivité. Malgré tout cela, la protection sociale, au niveau international, est loin d’être effectif. A cet effet, il a salué les efforts du gouvernement togolais pour la mise en œuvre d’AMU et son opérationnalisation. L’approche de l’OIT, en matière de protection sociale, a-t-il dit, est traduite par un ensemble de conventions et de recommandations. « L’OIT encourage le tripartisme parmi ses mandats employeurs, travailleurs et Etats membres, en facilitant le dialogue social entre syndicats et organisations d’employeurs, pour formuler, et le cas échéant, mettre en œuvre les différentes politiques et stratégies. Cette approche renforce la confiance, le respect et la compréhension mutuelle », a-t-il dit.

Pour le président du CPCB, M. Laurent Coami Tamégnon, l’assurance maladie est bien plus qu’un simple programme, c’est un engagement envers la dignité humaine, la solidarité sociale et l’équité. La rencontre de trois jours est donc, selon lui, une occasion pour les participants de se pencher sur les défis concrets et les opportunités pratiques de ce programme, afin de garantir une mise en œuvre équitable de ce système capital. Il a remercié le BIT pour sa constante disponibilité à accompagner le Togo sur les problématiques sociales.

Mélissa BATABA

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