Un forum d’engagement des parties prenantes de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf) sur le cadre réglementaire des services de transport se tient, depuis le 17 décembre 2024, à l’hôtel 2 Février à Lomé. Il se veut une occasion d’échanges, en vue de garantir un cadre réglementaire répondant, non seulement aux besoins des gouvernements et des entreprises, mais donnant également plus d’autonomie aux citoyens africains. La ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale, Mme Kayi Mivédor-Sambini, a ouvert les travaux de ce forum, en présence de diverses personnalités.
Le commerce intra-africain est faible et ne représente que 10% des échanges réalisés sur le continent. Les raisons qui sous-tendent cette faiblesse vont de la fragmentation du marché africain à la multiplicité des réglementations nationales, en passant par les difficultés en matière d’investissements. Pour pallier à toutes ces insuffisances, les chefs d’Etat et de gouvernement ont, le 21 mars 2018, créé la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) qui est entrée dans sa phase opérationnelle, le 1er janvier 2021. Le fait est que si la ZLECAf est pleinement mise en œuvre, le commerce intra-africain des services de transport pourrait augmenter de près de 50%. Cette augmentation ne saurait être réalisée, sans un cadre réglementaire pour des services de transport consensuel et efficace. Pour mettre en place ce cadre réglementaire, un forum d’engagement des parties prenantes de la ZLECAf se tient, depuis hier à Lomé. La rencontre qui réunit les délégués et experts des Etats membres, permet d’examiner le projet de version zéro du cadre réglementaire pour les services de transport. Il est également question de recueillir l’avis et l’apport du secteur privé, principal bénéficiaire de la ZLECaf, afin que le cadre réponde aux aspirations de toutes les parties prenantes. L’objectif principal du cadre étant de moderniser et d’harmoniser les services de transport, afin de soutenir la mise en œuvre du protocole sur le commerce des services. Il vise aussi à faciliter le commerce des services de transport, à éliminer les barrières non tarifaires et à créer un environnement favorable à l’investissement et à l’innovation, tout en améliorant l’infrastructure pour un secteur des transports intégré, efficace et compétitif.
La ministre Mivedor-Sambiani (au milieu) a ouvert les travaux.
Durant trois jours, les participants vont échanger autour de plusieurs modules : « Aperçu du projet zéro du cadre réglementaire pour les services de transport », « Présentation du préambule et des dispositions générales du Cadre », « Modes de transport spécifiques au secteur-Présentation et discussion sur les réglementations spécifiques au secteur aérien et spatial », « Préparation à la mise en œuvre du cadre-Défis et opportunités », etc.
Le transport, un élément clé de la chaîne logistique qui contribue à la réussite des opérations commerciales
A cette occasion, la ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale, Mme Kayi Mivédor-Sambiani, a relevé que l’une des aspirations des chefs d’Etat dans l’Agenda 2063, est que d’ici là, l’Afrique soit un continent de prospérité, disposant des moyens et ressources nécessaires pour piloter son propre développement. Une Afrique où les économies sont structurellement transformées pour créer une croissance partagée, des emplois décents et des opportunités économiques pour tous. Et c’est dans cette dynamique que les chefs d’Etat et de gouvernement ont mis en place la ZLECAF, dont la mise œuvre entrainera, à coup sûr, non seulement, la croissance des échanges et des investissements, mais également, la concurrence que les industries locales pourraient subir en raison de la libéralisation du marché. « Il faut donc veiller à ce que les gains découlant de la libéralisation du commerce de la ZLECAf ne soient pas annulés ou compromis par des pratiques anticoncurrentielles. Il faut aussi établir un cadre juridique et institutionnel continental équilibré, prévisible et transparent », a-t-elle souligné. Pour la ministre, le transport est un élément clé de la chaîne logistique et contribue à la réussite des opérations commerciales. Et son importance dans la chaîne logistique ne peut être sous-estimée, car étant le maillon crucial qui relie tous les acteurs de la « supply chain » et assure la réussite des opérations commerciales. La rencontre de Lomé permettra donc de poser les bases d’un cadre réglementaire, afin que ce secteur puisse contribuer véritablement au développement du continent.
Pour la directrice du Commerce des services Investissement, Droits de Propriété Intellectuelle et Commerce numérique de la ZLECAF, Mme Emily Njeri Mburu-Ndoria, les services de transport sont un facteur essentiel de croissance économique, de facilitation des échanges et d’intégration régionale. Ils soutiennent la circulation des biens et des personnes et sont essentiels à la réalisation d’un marché africain unifié. Il est donc important, a-t-elle dit, de mettre en place un cadre réglementaire qui réponde aux aspirations de chaque partie. « Nous espérons qu’une fois finalisé et adopté, le cadre réglementaire garantira la réalisation des services de transport harmonisé, efficace et compétitif pour l’Afrique », a-t-elle dit.
Mélissa BATABA
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