Terrorisme

Le Togo engagé sur le front à travers plusieurs initiatives et mesures

Le chef de l'Etat Faure Essozimna Gnassingbé déterminé à mieux équiper l'armée pour mener la lutte contre le terrorisme.
Le Togo engagé sur le front à travers plusieurs initiatives et mesures

Depuis quelques années, la zone sahélo-saharienne est confrontée à de multiples menaces djihadistes qui s’étendent progressivement vers les pays du Golfe de Guinée. Après avoir subi, par trois fois de suite, des attaques terroristes, le Togo mène, avec une grande détermination au plus haut sommet de l’Etat, des efforts pour lutter et prévenir le terrorisme. De l’Etat d’urgence sécuritaire décrété dans la Région des Savanes, en passant par l’opération militaire “Koundalgou”, la loi de programmation militaire 2021-2025, la mise en place de la cellule d’analyse de risques, le Plan d’urgence pour la résilience de la Région des Savanes…, ces initiatives visent à venir à bout de ce fléau, mais aussi à l’affaiblir, significativement, tout en minimisant ses effets pervers et dévastateurs sur le développement du pays.

Le Togo, qui a connu des attaques terroristes successives, ces derniers temps, travaille d’arrache-pied pour renforcer et réadapter sa stratégie de lutte contre ce fléau. Une violence aveugle qui a frappé le pays par trois fois de suite. La première, commise le 09 novembre 2021, a été vaillamment repoussée par les forces de défense, à Sanloaga, dans la préfecture de Kpendjal au Nord du pays. La deuxième attaque, intervenue, le 10 mai 2022, toujours au Nord, avec 08 soldats tués et 13 blessés, a été suivie d’une troisième, dans la nuit du 15 au 16 juin 2022. Cette dernière, commise sur les populations des villages de Gnoaga et Gouloungoussi, dans la Région des Savanes, a fait des victimes civiles et semé la psychose au sein de la population. Le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, qui s’était rendu, le jeudi 21 juillet dernier, sur les lieux pour rencontrer les populations et pour exprimer la compassion de toute la Nation aux familles des victimes, avait alors rappelé la nature réelle du terrorisme : « une guerre pas comme les autres, il n’y a pas de front. Parfois, les ennemis sont autour de nous, parfois parmi nous et d’autres de l’extérieur. Parfois encore, c’est une forme de trahison, des informations qu’on lâche ici et là », a-t-il dit, avant de souligner la détermination du gouvernement à lutter, par le biais d’une stratégie de réplique. Une stratégie qui devrait passer, au-delà des mesures gouvernementales déjà prises, par la collaboration des populations avec les forces de défense et de sécurité. Dans ce sens, le chef de l’Etat appelle la population à la responsabilité et à la vigilance, afin que les mesures mises en œuvre puissent produire des résultats.

L’Etat d’urgence décrété dans les Savanes, la région la plus à risque

En effet, le Togo, qui prend très au sérieux la menace djihadiste, a engagé des actions, non seulement juridiques, mais sociales et éducatives. Dans la Région des Savanes, partie la plus septentrionale du pays et la plus exposée aux menaces sécuritaires, des mesures d’urgence ont été rapidement prises suite aux attaques djihadistes. Il s’agit principalement de l’Etat d’urgence sécuritaire de 03 mois décrété dans cette région, où est également annoncé le renforcement des effectifs de l’armée et de la police.

Par ailleurs, l’opérationnalisation des plans d’activités du Comité interministériel de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent a été effective à travers des mesures sécuritaires prises pour protéger les populations. Sur d’autres aspects, conformément à la loi de programmation militaire, le Togo a entrepris, depuis 2021, le renforcement des effectifs militaires pour donner les moyens nécessaires à la défense de son intégrité nationale, à la sécurité de sa population et au libre exercice de sa souveraineté.

Le budget qui est revenu en 2022 au ministère des Armées, a réservé 43,4 milliards de FCFA pour la dotation stratégique de l’armée, 21,9 milliards pour la préparation et l’emploi des forces, 38,5 milliards sont consacrés aux équipements logistiques et aux soutiens interarmées. Les mesures prises par les autorités togolaises passent, également, par le renforcement des effectifs. L’objectif est de contribuer à la mise en place d’une nouvelle Unité des forces spéciales et d’un Groupe d’intervention léger antiterroriste, avec des équipements modernes et sophistiqués.

 

Opérations “Koundalgou”

 

Le Togo prône la coopération multilatérale pour la stabilité régionale et interrégionale face aux terroristes. Ainsi, il fait partie des pays signataires de l’Initiative «Koundalgou », en septembre 2017 à Accra. Cette initiative, signée par le Bénin, le Burkina Faso, le Ghana et le Togo, est constituée d’opérations militaires saisonnières surprises pour détruire des camps terroristes et tous les groupes de personnes armées et mal intentionnées. Un millier de soldats togolais ont pris part à la quatrième phase des opérations qui s’est déroulée, du 21 au 27 novembre 2021. Grâce à celle-ci, 300 terroristes (suspects) ont été arrêtés, ainsi qu’une importante saisie de stocks d’armes et de munitions effectuée.

Du reste, face à la menace djihadiste et aux défis sécuritaires, le Togo s’est doté d’une cellule d’analyse de risques inaugurée, le mardi 5 juillet 2022 à Lomé. A travers ce centre, le Togo recevra des informations sur les menaces terroristes d’autres pays, qui seront analysées par des experts sur place, afin d’anticiper dans la prise de décisions visant à enrayer ou minimiser le danger. Ces données permettent de savoir la nature des menaces, ce qui aidera les experts au Togo à proposer de meilleures réponses, selon les sources officielles.

Gagner le combat du développement humain et social

D’autre part, pour venir à bout des terroristes qui sèment la mort et la désolation, le Togo appelle les Nations à poursuivre les réformes qui promeuvent une meilleure coordination et cohérence dans les programmes, projets et instruments internationaux dédiés à la lutte contre le terrorisme international. Pour le Togo, cette lutte doit aussi travailler à gagner le combat du développement humain et social. Ainsi, en offrant davantage d’inclusion économique aux populations, les Etats leur donneront des raisons de prendre part aux processus politiques réguliers et de participer, en tant que citoyens, aux projets de construction nationaux. Et c’est ce qui justifie la mise en œuvre d’un plan d’urgence pour la Région des Savanes. Doté d’une enveloppe financière de 16 milliards de francs CFA, ce plan est destiné à renforcer la résilience des populations bénéficiaires. L’objectif étant d’exterminer la pauvreté, de garantir un mieux-être, ainsi qu’une protection sociale infaillible, à travers des activités touchant les secteurs de l’eau, l’électricité, la santé, l’éducation, l’agriculture et les infrastructures de connectivité.

Bernardin ADJOSSE

 

 

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