Terrorisme

Engagement des jeunes dans la lutte contre le terrorisme en Afrique :  une conférence parlementaire à la recherche d’une synergie de réponses collectives à Lomé

La présidente de l'Assemblée nationale, Yawa Tsègan a ouvert les travaux.
Engagement des jeunes dans la lutte contre le terrorisme en Afrique :  une conférence parlementaire à la recherche d’une synergie de réponses collectives à Lomé

L’Assemblée nationale togolaise, en collaboration avec le Comité interparlementaire du G5 Sahel, le Conseil de la Shura de l’Etat du Qatar, le Bureau de la lutte contre le terrorisme des Nations Unies et l’Union parlementaire africaine, accueille, depuis le 19 Janvier 2023, à Lomé, une conférence parlementaire de haut niveau sur l’engagement des jeunes dans la lutte contre le terrorisme et la prévention de l’extrémisme violent en Afrique. Il s’agit pour les participants, représentants du Système des Nations-Unies, des organisations mondiales et continentales et des parlements nationaux, de rechercher les voies et moyens permettant d’endiguer cette menace. A travers ce cadre d’échanges, ils veulent apporter une synergie de réponse collective contre le terrorisme, avec toute la vigueur et la rigueur nécessaires, pour bâtir une communauté de destin harmonieux. Les travaux de cette rencontre ont été ouverts par la présidente de l’Assemblée nationale, Yawa Djigbodi Tsègan, en présence d’autorités diverses.

Au-devant de l’assistance, des ministres et responsables des institutions nationales comme internationales.

Donner la voix aux jeunes africains qui ont besoin de beaucoup d’espoir pour s’extirper de la nébuleuse terroriste et de l’extrémisme violent, véritables cancers pour le continent en ce 21e siècle. C’est le principal centre d’intérêt de la conférence de haut niveau sur l’engagement parlementaire avec les jeunes et les organisations de la société civile qu’abrite le Togo, depuis hier à Lomé. Faisant suite à celle tenue, l’an dernier à Doha au Qatar, sur le thème : « Comprendre la menace terroriste en Afrique », les retrouvailles de Lomé mobilisent plus de 250 participants, venus de vingt-deux pays d’Afrique, essentiellement des parlementaires, des jeunes et acteurs des organisations de la société civile, mais également des représentants des agences du Système des Nations Unies et des institutions internationales. Durant deux jours, ils vont s’employer à apporter une réponse concertée et coordonnée à ce fléau dévastateur qu’est le terrorisme, car en dépit des coups qui lui sont infligés, le monstre est encore vivant, pour avoir développé d’importantes capacités de mobilisation. En effet, la nébuleuse terroriste, malgré les pertes de vies qu’elle subit ici et là, arrive à se régénérer, en changeant de formes et d’approches. Quant aux conséquences, elles portent, notamment sur la menace à la paix sociale, l’instabilité des institutions des Etats, le frein au développement, les migrations forcées ou clandestines et la pauvreté.

M. Saad Bin Ahmed Al-Mesned de la Chura du Qatar.

Préparer les jeunes à résister mieux aux chants des sirènes des démagogues

Pour cette première journée, les participants se sont penchés sur la problématique du binôme jeunesse et terrorisme comme piste de solution, pour en finir avec le mal. « Ceux qui portent les armes contre nos compatriotes sont des jeunes à la fleur de l’âge. S’ils ne sont pas à l’origine du phénomène, ils en sont le bras armé. Quand, on s’interroge sur le cheminement qui a conduit les jeunes aux graves extrémités auxquelles ils sont arrivés, la réponse à cette question n’est pas aisée, tant plusieurs paramètres rentrent en ligne de compte. D’abord, les défaillances des menus structurels de notre système éducatif, surtout en milieu rural, l’exacerbation de la pauvreté ou le développement rapide du chômage des jeunes, aggravé par l’inadéquation entre le poids démographique et celui de l’économie. En zone rurale, il est constaté que les recrues des terroristes sont, principalement, des jeunes désœuvrés à partir de fausses promesses, d’un rêve d’un lendemain meilleur immédiat, avec en prime la bénédiction de Dieu », a estimé M. Seyni Oumarou, président de l’Assemblée nationale du Niger et représentant le Comité interparlementaire du G5 Sahel.

M. Mauro Miedico du département des Nations Unies contre le terrorisme

Face à cette situation, les conférenciers jugent qu’il revient aux pouvoirs publics de repenser toutes les politiques relatives à la jeunesse, l’approche stratégique devant tenir compte de nouveaux paramètres des influences sur la mentalité des nouvelles technologies de l’information et de communication. Car aujourd’hui, grâce au téléphone portable, les jeunes, même des contrées les plus reculées, disposent d’une large ouverture sur le monde. Ce qui impacte, considérablement, sur leurs rêves et leurs aspirations. « Les programmes et projets les concernant se doivent d’être plus innovants que par le passé. Les meilleures façons de responsabiliser les jeunes face au terrorisme est de les préparer à résister mieux aux chants des sirènes des démagogues qui s’en servent comme des chairs à canon. Il nous faut, aujourd’hui, proposer aux jeunes des alternatives, en les impliquant à tous les niveaux. Donner à nos enfants une éducation adaptée aux besoins et réalités de nos sociétés, faire des investissements massifs pour l’entreprenariat des jeunes, avec pour vocation de réduire leur inactivité et vulnérabilité, conditions qui les poussent au désespoir, entrainant des conséquences fâcheuses pour leurs communautés et l’Etat », a souligné M. Seyni Oumarou, à l’instar d’autres conférenciers.

M. Seyni Oumarou s’exprimant au nom du parlement du G5 Sahel.

La part des parlementaires

Comme contribution des parlements, le représentant du comité parlementaire du G5 Sahel préconise, entre autres, de soutenir sans réserve les stratégies du pouvoir exécutif en la matière, d’adapter la législation nationale aux réalités nées des conséquences du terrorisme, d’initier des lois favorisant l’entrée des jeunes dans la vie active et d’aller, davantage, vers la jeunesse, à travers des campagnes de sensibilisation portant sur la citoyenneté et le civisme.

A l’entame des travaux, la présidente de l’Assemblée nationale du Togo, l’honorable Yawa Djigbodi Tsègan, a exprimé sa reconnaissance au président de la République, Faure Esssozimna Gnassingbé qui, de par son engagement constant en faveur de la recherche de la paix et de la fraternité entre les nations, a apporté tout son soutien à l’organisation de la présente conférence. Elle a salué la pertinence de l’initiative d’associer les parlements à la dynamique de recherche de solutions concertées, de même que la contribution de la société civile et des organisations de jeunes qui est tout aussi nécessaire qu’indispensable. Mme Tsègan a appelé à plus de mobilisation des Etats, en invitant la communauté internationale à davantage d’actions coordonnées en faveur de la paix et de la sécurité.

Mme Mabel Chinomona, présidente du sénat du Zimbabwé et du parlement de l’Union africaine.

Cette première journée a pris en compte un panel et trois sessions : « Comprendre les rôles significatifs que les jeunes pourraient jouer dans les processus de prise de décisions et les moyens par lesquels les parlementaires pourraient les responsabiliser », « Façons dont les parlementaires et les jeunes ont collaboré avec succès en matière de CT/PVE et leçons apprises », et « Un dialogue entre les décideurs politiques et les jeunes sur le renforcement de l’engagement des jeunes dans des processus décisionnels significatifs ».

Zeus POUH-PEKA

Faustin LAGBAI

Yankolina TINGAENA

 

 

 

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