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Le rapport de l’état de la population mondiale 2003 lancé au Togo

Les officiels ont posé pour la postérité
Le rapport de l’état de la population mondiale 2003 lancé au Togo

La communauté internationale a célébré, le 11 juillet 2023, la Journée Mondiale de la Population. Au Togo, parallèlement à cette célébration, le gouvernement a lancé le rapport 2023 de l’état de la population mondiale. Ce rapport indique que l’humanité a franchi le cap de huit milliards d’individus, en novembre 2022, grâce aux avancées réalisées dans les domaines de la médecine, de la science, de la santé, de l’agriculture et de l’éducation. Toutefois, il recommande de donner à chaque personne les meilleures chances de faire ses propres choix, grâce à des services de santé abordables et de qualité, un revenu décent, un environnement salubre et sans violence ni stigmatisation. Ce rapport souligne également l’urgence de prendre les mesures nécessaires pour prévenir les grossesses non désirées, dont 60% se terminent par des avortements qui se déroulent dans des conditions non propices, augmentant le risque de décès maternel.  

La cérémonie de lancement du rapport 2023 de l’état de la population mondiale a été présidée par la ministre de l’Action sociale, de la Protection de la femme et de l’Alphabétisation, Mme Adjovi Lolonyo Apédoh-Anakoma, en présence de son collègue en charge de l’Enseignement et de l’Artisant, M. Eké Kokou Hodin, de la chargée de Bureau du Fonds des Nations-Unies pour la Population (UNFPA), Dr Olga Sankara et d’autres acteurs.

Ce rapport, dont le thème est « Huit milliards d’humains, un horizon infini de possibilités : Défendre les Droits et la liberté de choix », appelle à repenser radicalement et à encadrer l’usage des statistiques démographiques. Il exhorte les responsables politiques et les médias à abandonner les discours excessifs sur l’explosion ou l’effondrement de la population. Au lieu de s’intéresser au rythme auquel les êtres humains se reproduisent, les dirigeants doivent se demander si les individus, en particulier les femmes, sont libres de faire leurs propres choix en matière de procréation. Selon ce rapport, dans les 68 pays ayant communiqué des données, 44 % des femmes et des filles en couple n’ont pas le droit de prendre des décisions éclairées concernant leur corps, leurs rapports sexuels, le recours à la contraception et l’accès aux soins de santé. Il révèle que 257 millions de femmes, à travers le monde, n’ont pas accès à des méthodes contraceptives sûres et fiables.

Par ailleurs, le rapport note que la planification familiale ne doit pas être utilisée comme un outil permettant d’atteindre des objectifs en matière de fécondité. Elle doit viser plutôt à favoriser l’autonomie des individus. Les femmes doivent pouvoir décider si elles souhaitent tomber enceintes, à quel moment et combien d’enfants elles veulent mettre au monde, sans subir la pression des spécialistes et des responsables politiques.

Le rapport recommande vivement aux gouvernements d’adopter des politiques centrées sur l’égalité des genres et les droits, notamment des programmes de congé parental, des crédits d’impôt pour les personnes ayant des enfants, des mesures favorisant l’égalité des genres sur le lieu de travail, ainsi que l’accès universel à la santé et aux droits en matière de sexualité et de procréation. Cette approche, qui a déjà fait ses preuves, engendrera des retombées économiques positives, et permettra de bâtir des sociétés résilientes, capables de prospérer indépendamment des tendances démographiques.

Différents acteurs à la cérémonie de lancement du rapport.

Amélioration du cadre légal pour la promotion des droits des femmes au Togo

En lançant ce rapport, la ministre de l’Action sociale, de la Protection de la femme et de l’Alphabétisation, Mme Adjovi Lolonyo Apédoh-Anakoma, a indiqué qu’à l’échelle mondiale, la moitié des grossesses, soit 121 millions, ne serait pas le fruit d’un choix délibéré. 60% de ces grossesses non désirées se terminent par des avortements, dont environ 45% se déroulent dans des conditions non propices, augmentant le risque de décès maternel. Elle estime également que 5 à 13% des décès maternels surviennent suite à un avortement, et ceci a un impact majeur négatif sur la capacité des pays à atteindre les objectifs de développement durable. Selon la ministre, les grossesses non désirées et surtout celles des adolescentes ont des effets pervers sur l’épanouissement des femmes et des jeunes pour lesquelles, elles ne constituent pas seulement un problème de déperdition scolaire, mais un véritable fléau social qui compromet leur avenir et celui de leurs progénitures. A cet effet, le gouvernement, sous impulsion du chef de l’Etat, a fait de la promotion des droits de la femme une priorité dans la Feuille de route 2020-2025. Ceci, afin de faire du Togo un pays en paix et une nation moderne avec une croissance économique inclusive et durable.

Par ailleurs, la ministre Apédoh-Anakoma, a fait comprendre qu’en ce qui concerne l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles et de leur participation effective à la prise de décision, à tous les niveaux du processus de développement, le Togo a renforcé son cadre juridique pour prendre en compte les aspects genre et augmenter la représentativité des femmes aux instances de prise de décision. Il s’agit notamment, des lois portant modification de dispositions législatives en faveur du renforcement des droits de la femme dans les domaines du mariage, à l’occasion de la maternité, du travail, de la protection contre les violences domestiques et les violences économiques, de la sécurité sociale. Une réforme majeure, qui renforce davantage le statut du pays en tant que Etat exemplaire en matière d’amélioration des conditions de vie de la femme.

De l’avis de la chargée de l’UNFPA, Dr Olga Sankara, le rapport annuel sur l’état de la population mondiale, publié chaque année depuis 1978, met en lumière les nouveaux enjeux relatifs à la santé et aux droits en matière de sexualité et de procréation, afin de les faire connaître du grand public et d’examiner les difficultés et les possibilités qui leur sont associées dans la perspective du développement international. « En tant qu’organisme des Nations Unies chargé de la santé sexuelle et reproductive, l’UNFPA favorise l’accès des personnes aux moyens de contraception et aux informations et services vitaux en matière de santé reproductive. L’organisation donne également aux femmes et aux filles les moyens de prendre des décisions éclairées concernant leur corps et leur vie », a laissé entendre Dr Sankara.

Komla GOKATSE

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