Equité Genre

Le programme de lutte contre les grossesses et mariages chez les adolescentes validé

Le SG Bileba, (2e de la gauche) ouvre l'atelier
Le programme de lutte contre les grossesses et mariages chez les adolescentes validé

Le ministère de l’Action sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation a convié, le 8 Août 2023, à Agoè-Nyivé, les acteurs intervenant dans la promotion de la fille à un atelier de validation du programme national de lutte contre les grossesses et mariages chez les adolescents au Togo, période 2023-2027. La rencontre a permis d’améliorer, puis de valider ce document qui a pour vocation de donner plus de chance aux jeunes filles d’atteindre l’autonomisation économique via une scolarisation pleine et épanouie.

Chefs traditionnels et délégués des ministères sectoriels à la rencontre

Les mariages précoces et les grossesses constituent des pratiques préoccupantes qui persistent dans de nombreuses régions du Togo. Ils touchent essentiellement les filles, les privant de leur droit à une enfance épanouie, à une éducation et à un développement personnel. Pour éradiquer ou remédier ce phénomène, le ministère en charge de l’action sociale a formulé, en 2015, le programme national de lutte contre les grossesses et mariages chez les adolescentes en milieux scolaires et extrascolaires. Arrivé à terme après cinq ans, le programme a été régénéré en 2022 pour couvrir la période 2023-2027. Le 8 Août 2023, à Agoè-Nyivé, ce nouveau programme a été validé, lors d’un atelier. La mise en œuvre de ce programme va aider à réduire significativement l’ampleur des grossesses et des mariages. De façon plus spécifique, il veut contribuer à améliorer le cadre juridique, légal, règlementaire et institutionnel, en assurant aux adolescentes, un accès et un maintien dans le système éducatif et en leur garantissant une éducation sexuelle complète.

En outre, il permet l’accès à l’information, aux services de santé sexuelle et de reproduction des adolescentes, à la promotion de leur leadership et au renforcement des capacités des familles et des autres couches sociales. Selon les organisateurs, ce document revêt une grande importance, en ce que sa mise en œuvre effective va permettre d’améliorer les offres de service en matière de santé et de diminuer fondamentalement les conséquences préjudiciables de ce phénomène sur la vie des adolescentes. Ces dernières pourront ainsi jouir des mêmes avantages que les garçons dans l’acquisition des compétences indispensables à leur épanouissement.

Suivant les statistiques, au cours de l’année scolaire 2021-2022, 2474 cas de grossesses ont été enregistrés, dont 47 cas au primaire, 625 au collège et 802 au lycée. Cet état de fait, selon le secrétaire général du ministère en charge de l’action sociale, Stanilas Bileba, « constitue un des obstacles majeurs à la scolarisation de la jeune fille », la preuve étant que sur 7717 cas d’abandon scolaires des filles au niveau du collège, 1160 cas sont dus aux grossesses, contre 237 au lycée, sur 1058 cas. « Toutes ces données prouvent à suffisance que le combat est loin d’être gagné dans la construction d’un environnement favorable à la scolarisation de la fille, et, partant, à la réalisation de l’équité et de l’égalité de genre », a souligné le SG. Il a précisé que c’est un programme plus réaliste et plus ambitieux qui prend en compte des stratégies innovantes. Celles-ci reposent sur la formation de la fille, sur la coordination de la mise en œuvre du programme ainsi que sur l’amélioration des normes, croyances et pratiques socioculturelles handicapantes à l’éducation.

Parlant de l’ampleur du phénomène, le représentant de l’UNICEF, Sire Xavier, a indiqué que le mal est entretenu par la précarité des ménages. A son avis, c’est l’éducation qui reste le « pilier essentiel du développement personnel et de l’autonomie économique de l’individu » et qui garantit aux jeunes filles la réalisation de leur plein potentiel. Il s’agit donc de mettre l’accent sur l’équité, en attirant l’attention sur les liens entre le mariage des enfants et la pauvreté, la discrimination et l’exclusion. Mais aussi en remédiant aux multiples privations auxquelles de nombreuses adolescentes sont confrontées.

Le préfet d’Agoè-Nyivé, Col Hodabalo Awaté, a salué l’initiative avant de témoigner sa gratitude au chef de l’Etat pour sa vision consistant à valoriser la femme togolaise et à promouvoir son émancipation.

Zeus POUH-PEKA

 

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