Les natifs de la préfecture de Zio se sont donné rendez-vous, ce week-end, pour marquer l’apothéose de leur fête traditionnelle « Ayiza », qui célèbre la récolte du haricot. Cette 47e édition, placée sous le signe de « la cohésion sociale, socle du développement de la préfecture », renvoie les fils du milieu à l’union, à la solidarité, au vivre-ensemble ; ce qui répond à la politique de paix et de réconciliation prônée par le président de la République, représenté, à l’occasion par le Premier ministre, Komi Selom Klassou.
Le peuple Ewé de Tsévié, à travers Ayiza, célèbre le haricot, pour commémorer son installation dans la localité, après l’exode de Notsè, mais aussi, pour témoigner sa reconnaissance aux mânes des ancêtres, qui ont favorisé de bonnes moissons.
Ayiza 2017, c’est 47 ans de célébration culturelle. Autant d’année de retrouvailles et d’histoire commune vécue dans le partage des mêmes valeurs, des mêmes aspirations, dans un même élan de convivialité entre les natifs de la préfecture de Zio. Un événement capital que Ewé de Tsévié ont l’obligation morale de préserver jalousement. Dans cet esprit le Premier ministre, M. Komi Selom Klassou a marqué les festivités de sa présence. Il a manifesté sa proximité avec la population de la préfecture en s’adressant à elle en langue locale. M. Klassou s’est réjoui du thème de la présente édition, qui invite à l’union pour bâtir la préfecture. Le Premier ministre a expliqué les idéaux de la CEDEAO, dont le chef de l’Etat assure la présidence. Se référant aux sommets et fora qui se tiennent actuellement dans notre pays, il s’est appesanti sur l’AGOA, dont l’une des retombées immédiates est le visa textile accordé au Togo par l’administration américaine. Il a invité les populations de Zio à l’innovation dans les cultures du milieu, afin de profiter des dispositions de l’AGOA. Le chef du gouvernement a également expliqué le bien-fondé de la décentralisation, en exhortant les jeunes à s’accrocher à leur culture, afin de pérenniser nos valeurs.
De la nécessité d’assumer son histoire
A cet égard, le ministre en charge de la Culture, M. Guy Madjé Lorenzo, a exhorté le peuple Ewé à assumer son histoire, sa tradition et ses valeurs culturelles, sans lesquelles l’existence humaine n’aurait pas de sens. Cette fête, selon lui, permet des échanges dans un esprit de dialogue constructif visant à bâtir un socle culturel sûr. « Aujourd’hui, Ayiza est devenu une tradition qui cimente les différentes cultures de la préfecture de Zio. Nous nous en réjouissons car, faut-il le rappeler, l’histoire nous renseigne que nos ancêtres ont été de vaillants et laborieux travailleurs. Et puisque nous sommes leurs descendants, nous devons prouver à tous égards que nous sommes les dignes héritiers de cet âge d’or », a souligné le ministre Guy Madjé Lorenzo. Il s’est réjoui de savoir que la culture du haricot se développe d’année en année. C’est en cela, que « nous restons persuadés que de par notre création et détermination, de par le travail renforcé et une mise en commun de nos énergies et de nos créations culturelles, le pari du développement sera gagné à coup sûr », a ajouté le ministre. Selon lui, l’attachement au patrimoine commun reconforte le gouvernement dans ses efforts de mise en œuvre de la politique culturelle, qui veut faire de notre patrimoine culturel un facteur clé de développement, si l’on se réfère aux résolutions sur les objectifs du Développement durable.
La population de Zio, par la voix de M. Kokou Adédzé, natif de la localité, s’est réjouie de la désignation du président Faure Gnassingbé comme président de la CEDEAO. Elle lui a dit tout son soutien dans cette noble mission. « Nous restons confiants quant à la réussite de ce mandat, vue les précédents défis du même genre qu’il a relevé avec brio notamment, à la tête de l’UEMOA », a fait savoir, M. Adédzé.
L’ambassadeur d’Egypte, au Togo, un invité, de la 47e édition de cette fête s’est réjoui d’être associé aux côtés des fils de la ville de Tsévié, pour partager ces moments de joie et d’allégresse qu’offre cette célébration. Il a salué cet esprit d’ouverture, en faisant ressortir les liens qui existent entre l’Egypte et le peuple Ewé.
Selon l’histoire des Ewé de Tsévié, les fondateurs de la ville de Tsévié émigrant vers le Sud (exode de Notsè qui remonterait à 1720), fatigués et dépourvus, décidèrent d’y rester et de semer du haricot. Lorsqu’il faillait reprendre la route, les semeurs protestèrent, exigeant d’attendre la récolte. De là, vint le nom actuel de Tsévié formé de « Tsé » (produire) et « vié » (un peu). Ayiza doit donc son nom au haricot et est célébré, chaque année, le deuxième samedi du mois d’août. Les populations de Zio ont réaffirmé leur engagement à unir leurs efforts pour le développement de leur préfecture.
Bernadette A. GNAMSOU
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