La cheffe du Gouvernement, Mme Victoire Tomégah-Dogbé, a présidé, le 29 mars 2022 à Lomé, une réunion du conseil de concertation Etat- Secteur privé, la toute première, au titre de l’année 2022. Les échanges ont tourné autour des opportunités qu’offre la ZLECAF au secteur privé togolais à accéder au marché d’envergure continentale, afin de trouver des débouchés pour les produits et services « made in Togo ». Cette tribune de partage d’idées innovantes a permis à chaque partie prenante, de se prononcer sur certains défis liés à la ZLECAF. Egalement, cette rencontre placée sous le thème « Faire de la ZLECAF, un levier pour la transformation structurelle de l’économie togolaise », a renforcé la confiance des opérateurs économiques à pouvoir investir.
Au cours de la session, une communication sur le thème « Faire de la ZLECAF, un levier pour la transformation structurelle de l’économie togolaise » a été développée par M. Komi Tsowou. A travers cette présentation, l’orateur a fait remarquer que la Zone de Libre Echange Africaine (ZLECAF) vise à créer un marché unique africain pour les produits africains, par ricochet, un marché intégré. « Il y aura une libéralisation progressive des droits de douanes sur les produits africains et aussi une libéralisation des services au niveau du continent. L’idée, c’est d’ouvrir les économies. Car aujourd’hui, il y a énormément de pays à économie nationale assez réduite en taille qui ne permet pas aux entreprises de pouvoir bénéficier des économies d’échelle dans leurs structures de production. En ouvrant davantage le marché africain, les entreprises produiront toutes pour le marché africain », a-t-il fait savoir. Il a expliqué qu’il y a des risques qui se traduisent par une compétition plus accrue vers ce marché. « Ceci, parce qu’il n’y aura pas de limitation en terme de ” Qui peut investir “, l’essentiel étant de pouvoir investir et produire sur place. Il faut donc que les économies, surtout le secteur privé, se préparent », a-t-il dit.
Cette communication a été suivie de celle du ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation locale, M. Kodjo Adédzé, portant sur la «Mise en œuvre de la ZLECAF : opportunités et contraintes ». Celui-ci a relevé les opportunités commerciales pour le secteur privé, les contraintes et les risques pour des entreprises togolaises, ainsi que les activités réalisées au niveau national, puis les défis et les perspectives.
Après ces deux communications, le secteur privé, à travers M. Jonas Daou, a présenté sa « Stratégie d’appropriation de la ZLECAF par les entreprises togolaises ». Le porte-parole du secteur privé a laissé entendre que les entreprises togolaises doivent profiter de l’opportunité qu’offre la ZLECAF, pour pouvoir accéder librement à ce marché de plus de 1300 millions d’habitants. Il a, cependant, relevé des défis qui sont liés au dispositif fiscal, à la position du hub logistique et aux unités de productions, etc.
Des mesures pour développer davantage le partenariat
En clôturant cette première réunion de 2022, le Premier ministre, Mme Victoire Tomégah-Dogbé, a fait savoir que le gouvernement est conscient de toutes les initiatives qui permettent au secteur privé de maintenir le cap, de se renforcer et de devenir plus compétitif, en particulier dans le contexte du marché unique africain. Elle a relevé que sous le leadership du chef de l’Etat, le Gouvernement œuvre à la réalisation des projets structurants et à la mise en œuvre des politiques et réformes pour une transformation structurelle des économies togolaises. Ceci se traduit par la réalisation d’infrastructures stratégiques et le développement d’une vision agro-industrielle, dont les éléments d’ancrage sont le développement d’agropoles, la valorisation des filières et le renforcement des productions au niveau des PME/PMI. «Nous avons l’opportunité de nous positionner à l’évolution de la conjoncture et de garder la résilience de l’économie togolaise. Saisissez les opportunités, n’ayez pas peur de produire et de transformer nos produits locaux » a-t-elle fait valoir. A cet effet, a-t-elle poursuivi, il nous faut aller au-delà des textes pour prendre des mesures opérationnelles et concertées, afin de développer davantage le partenariat entre entreprises et créer des chaînes de valeurs. «Nous devons donc renforcer le cadre institutionnel et organisationnel pour la mise en œuvre de la ZLECAF, en recherchant plus d’efficacité et en accélérant le développement de nos stratégies de mise en œuvre des chaînes de valeurs, en lien avec les priorités de la feuille de route gouvernementale et la stratégie nationale ZLECAF. Tout ceci, en tenant compte des secteurs à fort potentiel tel que l’agro-industrie, les minerais, le textile, les services. Nous devons stimuler l’éclosion des champions nationaux, renforcer les diplomaties économiques et améliorer les capacités productives, tout en développant la qualité des produits, nous devons continuer à offrir un cadre attractif pour les investisseurs », a souligné la cheffe du Gouvernement.
Yankolina M. TINGAENA
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