Le Premier ministre, Victoire Tomégah-Dogbé, a ouvert, le 3 décembre 2024, à l’hôtel 2 février à Lomé, les travaux du sommet sur la coopération énergétique de l’Afrique de l’Ouest (WA-ECS). La rencontre, une première du genre au Togo, réunit, du 3 au 5 décembre prochain, décideurs politiques, investisseurs internationaux et acteurs du secteur de l’énergie. Elle vise à trouver des solutions innovantes et résilientes aux défis énergétiques, pour bâtir un avenir durable pour l’Afrique de l’Ouest.
Les participants à l’ouverture de la rencontre. Au premier, des membres du gouvernement et personnalités diplomatiques
Promouvoir « l’accès à tous à l’énergie propre et à un coût abordable », est l’une des recommandations des Objectifs du Développement Durable pour éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la prospérité pour tous. Animée par cette volonté collective de renforcer la croissance énergétique, grâce à des partenariats solides, plusieurs acteurs du secteur de l’énergie et des investisseurs privés venus des quatre coins du monde, participent à Lomé au sommet sur la coopération énergétique de l’Afrique de l’Ouest (WA-ECS). Axé sur le thème « Renforcer la croissance de l’Afrique de l’Ouest grâce à un partenariat énergétique stratégique », la rencontre ouverte, 3 décembre 2024, à l’hôtel du 2 Février, par le Premier ministre, Victoire Tomégah-Dogbé, au nom du chef de l’Etat, est une initiative du gouvernement togolais, soutenue par la société britannique EnergyNet. Ce sommet historique, lié au développement du secteur crucial de l’énergie, veut mettre au point des innovations pour trouver des solutions aux enjeux majeurs des défis énergétiques auxquels sont confrontés les pays de la sous-région. Il s’agit, pour les participants, de discuter des politiques nationales mises en place, d’étudier les projets développés dans le sens de la promotion de l’énergie et de la transition énergétique, en mettant l’accent sur les énergies renouvelables (solaire, éolienne, hydroélectrique et gazière, etc.) L’objectif étant de trouver rapidement des solutions innovantes et durables aux incessantes crises énergétiques, pour garantir l’accès à tous à une énergie fiable et juste.
Perties prenantes et autres membres du gouvernement
Construire une résilience énergétique régionale
Selon la cheffe du gouvernement Tomégah-Dogbé, l’Afrique de l’Ouest se trouve à un moment charnière de son histoire énergétique. Avec une population dépassant les 400 millions d’habitants, une urbanisation rapide et une croissance soutenue des économies, les nations doivent répondre à une demande énergétique sans précédent.
« Les défis sont clairs : Plus de 50 % des ménages en Afrique de l’Ouest n’ont pas encore accès à une électricité fiable. Dans certaines zones rurales, ce chiffre atteint 80 %. Les crises mondiales récentes, qu’elles soient liées à la pandémie, aux tensions géopolitiques ou aux changements climatiques, nous rappellent l’urgence de construire une résilience énergétique régionale. Le dynamisme de la transition énergétique mondiale ajoute une autre dimension à ces défis. Si nous n’investissons pas dans les sources fiables et à moindre coût dans le secteur de l’énergie, si nous ne modernisons pas nos infrastructures et si nous ne renforçons pas nos capacités locales, nos nations risquent d’être laissées pour compte dans cette transformation globale », a-t-elle rappelé. Pour surmonter ces obstacles, Mme Tomégah-Dogbé a exposé la vision stratégique du Togo pour l’Afrique, celle d’un modèle de développement régional où l’énergie accessible et abordable devient le socle d’une transformation économique durable, permettant l’émergence d’un écosystème vertueux alliant progrès industriel et préservation environnementale. Et cette vision, a-t-elle souligné, repose sur trois piliers, à savoir : « l’intégration régionale de nos infrastructures énergétiques », « le développement des énergies renouvelables » et « le renforcement des capacités locales ». Elle a également rappelé les exemples d’engagement concrets au niveau local et régional. Au plan national, elle a cité la modernisation des infrastructures, pour fournir une électricité fiable et abordable à chaque citoyen, qu’il vive en milieu urbain ou rural, et la promotion de l’investissement en faveur de la jeunesse. Ceci, à travers le développement des programmes spécifiques, tel que la formation aux métiers techniques de l’énergie. Des projets qui sont mis en œuvre pour préparer la jeunesse à relever ces défis. Au regard des défis, Mme Dogbé a rappelé l’urgence d’intensifier les actions pour accélérer les projets communs et les mécanismes de financement, ainsi que pour développer les partenariats public-privé visant à bâtir un avenir énergétique durable et prospère pour les populations africaines.
Transformer les potentiels en opportunités d’investissement
De son côté, le directeur général de EnergyNet, M. Abdoulaye Sylla, a rappelé que l’accès à l’énergie n’est pas un luxe, mais un endroit fondamental communautaire de développement économique et social et une condition essentielle pour atteindre le développement durable. Selon lui, les défis dans le domaine énergétique sont immenses et liés à l’accès à l’électricité, la faiblesse des infrastructures, la transition énergétique. Pour lui, ce sommet offre l’occasion de tracer une voie en Afrique de l’Ouest, en permettant aux parties prenantes d’unir leurs forces et d’échanger leurs expériences, mais aussi en agissant avec détermination sur les potentiels qui peuvent se transformer en opportunités d’investissement dans des solutions innovantes.
Pour leur part, les partenaires à ce sommet, notamment le Groupe de la Banque Mondiale et la Commission de la CEDEAO, ont cité les initiatives prises par leurs institutions pour répondre aux nombreux défis liés aux secteurs de l’énergie. Ils ont rappelé la nécessité de garantir l’accès à une énergie pour tous et invité toutes les parties prenantes à l’action, pour relever les défis énergétiques. Selon M. Kwawu Mensan Gaba de la Banque Mondiale, malgré les efforts enregistrés, les Etats sont toujours confrontés à des défis. En Afrique de l’Ouest, le taux moyen d’électrification est de seulement 56%, avec des écarts marqués de moins de 10% au Libéria à 75% en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Ces disparités, particulièrement criantes entre les zones rurales et urbaines, ralentissent le développement économique de l’Afrique, freinent sa croissance industrielle et affectent le bien-être des populations, a-t-il dit.
Patouani BATCHAMLA
RSS