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Le Premier ministre Komi Selom Klassou annonce la mise en place d’un nouveau cadre de discussions pour l’examen global des besoins du secteur de l’éducation  

Le PM Klassou (au milieu)
Le Premier ministre Komi Selom Klassou annonce la mise en place d’un nouveau cadre de discussions pour l’examen global des besoins du secteur de l’éducation  

Le Premier ministre, Komi Selom Klassou a tenu, ce jeudi 11 janvier 20118, une réunion d’informations avec les acteurs de l’éducation, notamment des membres du gouvernement, des responsables syndicaux de l’enseignement, des membres du Conseil national du dialogue social, des partenaires en développement, les associations de parents d’élèves, les représentants de l’enseignement public et confessionnel et ceux de la société civile.

Cette réunion se situe dans le cadre des concertations du gouvernement avec les acteurs de l’éducation et vise à se pencher sur les préoccupations de l’heure dans le secteur de l’enseignement en vue de faire le point de la situation et de prendre l’engagement de faire de ce secteur «le socle devant mener le Togo vers un développement durable et équitable fondé sur la compétence et la capacité innovatrice de ses fils et filles», selon le Premier ministre.

Abordant la situation de l’heure dans l’enseignement, marquée par des grèves à répétition et des revendications relatives à des avantages pécuniaires, le Premier ministre a affirmé que face aux perturbations qui ébranlent le système éducatif, «le gouvernement a fait le choix de privilégier, au plan budgétaire, l’augmentation de l’effectif du personnel enseignant et l’amélioration de leur rémunération». La rémunération des enseignants a ainsi connu une revalorisation importante touchant à la fois le salaire et le régime indemnitaire permettant de noter un écart positif entre 2005 et 2017, a souligné le Premier ministre.

En insistant sur «l’importance que le chef de l’Etat et le gouvernement accordent à l’étude et à la formation professionnelle de qualité, leviers essentiels pour l’amélioration des conditions de vie des apprenants et de la population », le chef du gouvernement a rappelé, en s’appuyant sur des graphiques, l’évolution de la situation des enseignants durant les dix dernières années, afin d’aider à comprendre et à mesurer le chemin parcouru en ce qui concerne leur condition de vie et de travail. Il ressort de la présentation du Premier ministre une amélioration progressive aussi bien dans les émoluments que dans les primes des enseignants.

La fonction enseignante, a admis le Premier ministre, ne doit plus donner aujourd’hui l’impression d’être un métier qui n’est pas fortement valorisé dans la société comme ce fut le cas dans les années 90.

Quant aux revendications de l’année dernière, le Premier ministre a démontré, avec preuves, la satisfaction des points relatifs au statut particulier des enseignants, à la question des prélèvements opérés sur les salaires de certains enseignants auxiliaires avant leur intégration dans le cadre des fonctionnaires, à l’intégration d’enseignants auxiliaires avec plus de 13.000 actes de nomination délivrés en faveur de cette catégorie. De même, pour résorber l’insuffisance de l’effectif des enseignants estimé à 12.893, le gouvernement a recruté 2000 enseignants l’année dernière et en fera de même durant les quatre ans à venir. Les enseignants confessionnels n’ont pas été oubliés.

Plus  précisément, le  Premier ministre  a  expliqué qu’en ce  qui concerne l’intégration des  enseignants  auxiliaires, le gouvernement en application des  dispositions du statut  général de la fonction publique  a délivré jusqu’à ce jour, plus  de  13 000 actes  de nomination  avec effet immédiat, à  compter  du 1er  janvier 2017 sur  un total de 13778.

S’agissant  des  cotisations ou prélèvements opérés  sur le salaire de certains enseignants auxiliaires  avant leur intégration dans le cadre  des  fonctionnaires, la  cellule  mise en place,  le 20 mars 2017, a rendu son  rapport final et le 30 août 2017 avec une qualité  exemplaire. Ainsi,  a-t-il  dit, quatre  sous-groupes ont été identifiés et la compensation se fera par  la  Caisse Nationale de  Sécurité  Sociale (CNSS)  dans  tous les  cas.

Pour ce qui est du statut  particulier  des  enseignants, M. Klassou a  relevé  que  le gouvernement  a mis  en place en mars dernier, un comité  de  rédaction. Ce dernier a élaboré, dans une approche inclusive, et  rendu le  document  au gouvernement  quelques jours avant  la  rentrée scolaire comme  prévu.

En ce qui concerne le gap des enseignants  à  combler  et qui est  estimé à 12893, le  chef du gouvernement  a  confié  que l’Etat  a décidé  de  procéder à partir de 2017, et ce pour les  cinq prochaines années,  au recrutement  annuel  d’environ 2000 à 2500 enseignants y compris les personnels d’encadrement. Le gouvernement  conformément  à  cela, a recruté l’année dernière, plus de 2000 enseignants, a-t-il  précisé,  et  fera  la même chose  cette  année.

«C’est le lieu pour moi de  rappeler  avec  insistance que la mission de  recrutement pour le  service public  de l’enseignement scolaire est du seul ressort régalien  de l’Etat. De même, celle  relative  à la  création des  écoles  et  établissements  sectoriels  concernés  et ce,  uniquement  sur la base de la carte scolaire  établie par l’Etat. Pour ce faire,  et en attendant le transfert d’une partie de ces compétences  aux structures locales dans le cadre de la décentralisation, aucun recrutement ni création d’école par les  communautés  ne  sera plus  toléré. Force doit être laissée aux lois et textes  réglementaires  en vigueur  pour permettre  de  mieux planifier, maîtriser  et  gérer  le secteur », a souligné  le  Premier ministre.

A propos des  mesures relatives  à l’enseignement confessionnel, le  Premier ministre Klassou a signifié que l’Etat apporte un appui multiforme à l’enseignement  confessionnel. Ainsi, a-t-il indiqué, une  subvention budgétaire  permet  la  prise  en charge  de 1045 enseignants dont le  recrutement  et la gestion  sont  assurés  exclusivement par les Eglises  catholiques et  protestante. Les  réflexions se  poursuivent pour voir dans  quelle mesure l’Etat  pourra  améliorer sa subvention  aux  confessionnels  «pour  améliorer en retour le  sort  des 1045», a  confié le  Premier ministre.

Pour  les 1898  autres  enseignants du confessionnel qui sont payés  sur le  budget  de l’Etat, le  chef  du gouvernement a rappelé que  comme  annoncé  en mars  2017, les  discussions sont en cours avec des perspectives heureuses de voir intégrer les 20 000FCFA  à leurs  salaires  de base.

Pour  toutes  ces raisons,  mais  aussi pour  celle  relative à l’établissement d’un protocole de convention entre  l’Etat  et  les Eglises, «un comité  de 12 membres  a été mis en place », a-t-il  dit.

Tout  ceci  a amené  le  Premier ministre  à  dire  «à la question de  savoir  si le gouvernement a   tenu à  respecter  ses  engagements  tels  que  pris l’année  dernière par  rapport  à la  plateforme  revendicative  des  syndicats ? La  réponse sans  équivoque, est  oui», a –t-il souligné.

Face à ces efforts consentis par le gouvernement, le Premier ministre constate que la plateforme revendicative en six points brandit cette année par les syndicats, concerne des points déjà satisfaits ou en cours de l’être.

Tout en invitant les acteurs de l’éducation à mesurer les conséquences que les grèves à répétition dans le secteur de l’éducation peuvent avoir sur le développement de notre pays, le Premier ministre a annoncé la mise en place, d’ici la semaine prochaine, d’un nouveau cadre de discussions pour «construire une stratégie globale où seront intégrer et prise en compte tous les besoins du secteur».

Ces besoins  sont  relatifs  aux  infrastructures  immobilières, mobilières, les  effectifs  réels  d’enseignants,  les outils pédagogiques de support tant pour les  enseignants  que  pour les apprenants, les centres de formation pour garantir la qualité. Il s’agit  également des besoins en matière d’enseignement technique et de la formation professionnelle, les politiques concernant les  rémunérations, notamment en matière  indemnitaire, le temps de travail  des  enseignants,  etc. Il faut donc  abandonner l’approche  séparée qui «doit être retenue à l’avenir sur une perspective pluriannuelle (4 à 5 ans), car les efforts budgétaires consentis au secteur de l’éducation ne  peuvent pas être durablement efficaces et générateurs  de  solutions  tangibles  sans  une  vue  synoptique  ou panoramique  de tous les  besoins  interconnectés.

 N’oublions pas que pour la santé de nos élèves, l’Etat a consenti des efforts  supplémentaires en instaurant à cette rentrée 2017-2018, le «School Assur» qui couvre l’assurance maladie à deux millions  du public», a-t-il  martelé.

Pour le chef du gouvernement, tous les acteurs doivent œuvrer pour rendre le système éducatif togolais plus efficace. «Acteurs du secteur de l’éducation, ensemble bâtissons un véritable  consensus afin de  garantir  la  sérénité  et l’efficacité  à  notre  système  éducatif  qui, e loin, est  chargé  de  fournir des  ressources humaines compétentes à notre  pays», a-t-il dit.

Pour finir, le Premier ministre a rappelé  que  l’école participe à l’éducation de la jeunesse en garantissant  les  conditions  de l’acte pédagogique, en assurant  la protection  et  l’équilibre  des  apprenants, en  formant  au «vivre  ensemble»  et  en préparant  à l’exercice de la citoyenneté. Pour toutes ces raisons, il est  important  de mettre  le  système  éducatif à l’abri de  tout soubresaut, «car, la marche de notre pays vers son  émergence dépend  grandement, au regard  des défis mondiaux, de la qualité de l’éducation  que nous  offrons  à la fine fleur c’est-à-dire à la jeunesse  relève  de  demain».

Mélissa  BATABA

 

 

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