Une réunion de travail a eu lieu, le 20 septembre 2024, à la Primature, entre le gouvernement et une mission de la Banque Mondiale, conduite par Mme Marie-Chantal Uwanyiligira, directrice des opérations pour le Togo, Bénin, la Côte d’Ivoire et Guinée. La séance présidée par le Premier ministre, Victoire Tomégah-Dogbé, a permis d’échanger sur le capital humain et la stratégie du groupe de la Banque Mondiale en matière du genre sur la période 2024-2030, qui connaîtra sa phase pilote au Togo.
La Banque Mondiale veut renforcer son appui budgétaire au Togo, pour accélérer les progrès vers un capital humain renforcé et le développement de l’égalité des genres. Le conclave qui a eu lieu, vendredi à la Primature, entre le gouvernement et la mission de l’institution de Bretton Woods, sous la direction du Premier ministre, Victoire Tomégah-Dogbé, a permis d’analyser les progrès enregistrés dans la mise en œuvre de ce programme de développement humain et de voir les réajustements à faire au niveau des différents secteurs. Ceci, pour consolider les acquis et amplifier les résultats dans le sens du renforcement du capital humain.
Membres du gouvernement (à gauche) et la délégation de la Banque mondiale (à droite)
A l’entame de la réunion, Mme Tomégah-Dogbé a salué le groupe de la Banque Mondiale, pour son accompagnement constant, principalement dans la mise en œuvre de la feuille de route gouvernementale 2025, qui met un accent particulier sur la transformation structurelle du pays et l’amélioration du bien-être des populations. Elle a rappelé que parmi les priorités de cette feuille de route, une place prépondérante est accordée aux secteurs sociaux, notamment l’éducation, la santé et la protection sociale, avec pour objectif de développer le capital humain vers la croissance. « Nous voulons disposer dans notre pays d’une force active qui est capable de créer, de se prendre en charge, de participer à la croissance et à la création d’emploi ». Au nom du chef de l’Etat, elle a remercié l’institution financière mondiale pour ses appuis substantiels à la politique du développement du pays. Des appuis qui ont connu d’ailleurs une augmentation sensible, ces dernières années. Elle a salué la présente mission qui offre l’occasion d’échanger sur un sujet d’intérêt commun : « le projet de développement du capital humain, qui occupe une place importante dans les priorités du gouvernement togolais ». Pour elle, ces échanges permettent aussi d’ajuster les programmes pour répondre aux attentes des populations en quête du bien-être.
Les efforts ont produit des résultats qui ont impacté la vie des populations
Le Premier ministre a relevé que les multiples initiatives et réformes engagées pour améliorer le bien-être social et la résilience des populations face aux multiples chocs et menaces à l’échelle régionale et mondiale ont permis d’améliorer le score de l’indice de développement humain dans le pays. « Ce score, qui est passé de 0,539 à 2021-2022 à 0,547 à 2023-2024, classe le Togo au premier rang dans l’espace UEMOA sur les trois derniers classements », s’est réjouie la cheffe du gouvernement. Tous ces efforts ont produit des résultats qui ont impacté la vie des millions de populations et renforcé le développement à la base. « Malgré cette dynamique positive, des défis subsistent et des efforts supplémentaires méritent d’être fournis pour maximiser l’impact des actions sur le bien-être des populations », a reconnu le Premier ministre. Elle a sollicité, une fois de plus, l’accompagnement des partenaires du Togo, particulièrement du Groupe de la Banque Mondiale, dans cette volonté du gouvernement d’accélérer le développement humain inclusif et durable sur le long terme. « Face à l’augmentation des ressources allouées, le gouvernement s’organise pour mettre en place des dispositifs pour obtenir le délivré et surtout la satisfaction des besoins des populations au dernier kilomètre », a-t-elle conclu.
L’urgence d’investir dans le capital humain massivement
De son côté, la cheffe de la délégation de la Banque Mondiale, Mme Marie-Chantal Uwanyiligira, a salué les progrès enregistrés par le Togo dans le développement du capital humain, tout en l’encourageant à investir davantage dans ce projet qui contribue efficacement à lutter contre la pauvreté. Selon elle, « aucun pays au monde n’a su se développer sans investir dans le capital humain massivement ». Ainsi, elle a rappelé l’urgence d’investir dans ce projet qui offre la possibilité aux pays de changer la dynamique de leur croissance. Elle a cité, en exemple, certains pays de l’Asie comme la Corée, qui a pu faire un bond, en investissant dans le capital humain. Selon Mme Uwanyiligira, le Togo a un indice de capital humain de 0,43 et si le pays investit encore plus dans ce domaine, il peut doubler son produit national brut. « Je sors de cette réunion très rassurée de savoir que le capital humain est une priorité du gouvernement. Il est aussi confirmé que nous devons tous engager nos efforts pour accélérer l’éducation, parce que la partie qui semble bouger dans le capital humain, c’est le taux d’enrôlement dans les écoles, mais le défi reste l’employabilité. Il y a un décalage. Et il faudrait intensifier les efforts, renforcer les programmes et initiatives mis en œuvre par le gouvernement. Des réajustements devront être faits également sur des secteurs qui ne produisent pas assez de résultats », a-t-elle confié.
Selon le ministre des Enseignements primaires et secondaires, Pr Komlan Dodji Kororoko, il s’agit de renforcer la qualité de la formation au niveau du secteur éducatif et de diversifier la formation au niveau de l’enseignement technique et professionnel, en mettant l’accent sur la digitalisation.
Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr Tchin Darré et son collègue en charge de l’Accès universel aux soins et de la Couverture sanitaire, M. Jean-Marie Koffi Tessi, ont souhaité que l’accompagnement de la Banque Mondiale soit intensifié, pour relever les défis liés au renforcement du plateau technique et à la disponibilité des médicaments essentiels et des ressources humaines de qualité sur toute l’étendue du territoire.
Stratégie du Groupe de la Banque en matière de genre
Cette réunion de travail a été également l’occasion pour la mission de présenter au gouvernement la stratégie du Groupe de la Banque Mondiale en matière de genre 2024-2030, dont la phase pilote sera développée au Togo et dans deux autres pays de l’Afrique de l’Ouest, le Nigéria et le Cap vert. Par cette stratégie, la BM compte investir davantage en faveur de la jeune fille et de la femme, pour libérer leur potentiel et stimuler le développement économique. L’initiative vise à accélérer l’égalité des genres et à mettre fin à la pauvreté sur une planète vivable.
Au regard des échanges, Mme Ana Brixit, directrice globale pour l’autonomisation des femmes à la Banque Mondiale, a félicité le gouvernement pour le travail fait, notamment dans la promotion du genre. La nouvelle stratégie de la Banque à matérialiser au Togo, permettra d’ajuster le programme qui sera centré sur le secteur agricole. Il permettra d’accompagner davantage le gouvernement dans la transformation sociale et économique, d’améliorer et faire des investissements stratégiques très coordonnées dans l’autonomisation des femmes. Selon Mme Brixit, les actions seront plus concentrées dans le domaine de la productivité agricole, la scolarisation de la jeune fille et le renforcement des compétences professionnelles de la femme. Car « les investissements dans le secteur de l’éducation chez la jeune fille et en faveur de l’autonomisation de la femme pourrait accroitre le revenu par habitant à 20 % », a indiqué Mme Brixit. Patouani BATCHAMLA
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