Investissement Economique

Le Premier conseil de concertation Etat-secteur privé appelle à plus d’investissement au Togo

Mme Victoire Tomégah-Dogbé, (2e de la droite) s'adresse aux partenaires
Le Premier conseil de concertation Etat-secteur privé appelle à plus d’investissement au Togo

La première session 2023 du conseil de concertation entre l’Etat et le secteur privé s’est tenue, le 23 février 2023, à l’Hôtel 2 Février. Forum mis en place par le gouvernement pour échanger avec le secteur privé, cette rencontre présidée par le chef du gouvernement, Victoire Tomégah-Dogbé, a permis de partager les ambitions, enjeux et problématiques de l’heure autour de la « Dynamique des investissements privés et le financement des PME/PMI ». Cette réunion a également été l’occasion de faire le point sur la mise en œuvre des recommandations issues des précédentes sessions du conseil de concertation et surtout d’écouter les acteurs du secteur privé sur leur appréhension par rapport aux mécanismes mis en place, pour stimuler les investissements et sur leurs préoccupations en termes de suggestions, pour un secteur privé plus efficace et porteur d’emplois.

Les personnalités du monde des affaires à la réunion

Le secteur privé est un partenaire stratégique de l’Etat dans la mise en œuvre de la feuille de route gouvernementale, pour la création de richesses et d’emplois décents au Togo. La mise en application de cette ambition passe par l’investissement privé national et étranger. Ceci, pour répondre aux vœux du chef de l’Etat pour qui « le Togo est résolument déterminé à rendre l’environnement des affaires sans cesse attractif, à mobiliser davantage d’investissements et à réaliser une forte croissance économique au bénéfice de ses populations ». Dans le but de concrétiser cette philosophie, l’Etat a mis en place un conseil de concertation avec le secteur privé, un cadre qui permet aux deux partenaires de se retrouver, par intervalles de temps au cours d’une année, pour échanger sur les grandes orientations, en vue de promouvoir le développement économique. Hier, ces acteurs se sont réunis sous la direction du Premier ministre, Victoire Tomégah-Dogbé. Centrée sur la « Dynamique des investissements privés et le financement des PME/PMI », la réunion a donné lieu aux discussions en lien avec les différentes crises que l’environnement mondial a connues (COVID-19 et guerre russo-ukrainienne) et particulièrement les conséquences que ces chocs ont eu sur les chaines d’approvisionnement et les relents inflationnistes engendrés.

Selon la ministre de la Promotion de l’Investissement, Mme Rose Kayi Mivédor, cet exercice était nécessaire pour voir comment chaque acteur a réagi, afin de pouvoir mieux organiser l’accompagnement. Aussi, était-il question de partager avec l’assistance les outils que l’Etat a mis en place pour soutenir l’investissement, lesquels outils marchent encore parfaitement. « Nous avons pris les trois dernières années (2019, 2020 et 2021) et nous avons constaté qu’il y a eu un léger fléchissement en 2020 justifié par la COVID-19 avec des replis en termes de stratégies d’investissement des grandes sociétés, puis la tendance est repartie à la hausse en 2021. Ce qui nous a permis de confirmer la résilience du secteur privé et traduit une stabilité économique », a indiqué la ministre. La preuve est que malgré ces crises, plus de 78% des chefs d’entreprises se disent confiants dans les perspectives économiques, et 41% d’entreprises se déclarent confiantes.

Les acteurs du secteur privé.

Perspectives et opportunités

Suivant des enquêtes réalisées, le Togo fait l’objet d’une confiance renouvelée de la part de nombreux investisseurs en raison des facteurs d’attractivité sur lesquels travaille le pays, à savoir : l’environnement des affaires et l’accès au marché de plus de 350 millions d’habitants au sein de la CEDEAO et un milliard dans la ZLECAf. Les opportunités se résument en l’existence d’un cadre légal qui encourage les investissements, le régime de la zone franche, le code des investissements et la loi sur l’industrie textile et l’habillement qui viennent renforcer deux éléments opérationnels, notamment le comité d’agrément et l’Agence de promotion des investissements chargés de la mise en application de ces dispositifs. Selon la ministre Mivédor, 121 projets sont soumis au comité d’agrément sur les trois dernières années, avec des prévisions d’investissement de plus 800 milliards de FCFA. « Il nous appartient de suivre ces projets pour qu’ils deviennent concrets. L’intéressant, c’est que sur les 121 projets, nous avons six opérationnels avec des emplois effectifs directs pour 200 milliards et contribuent à la vision du chef de l’Etat de pouvoir encourager le secteur privé et d’en faire un partenaire stratégique ». Les autres opportunités concernent la feuille de route, la substitution des importations, la transformation locale et les stocks d’investissement privés, a dit la ministre.

Pour le directeur régional exécutif de l’UEMOA et DG de ECOBANK Côte d’Ivoire, Paul-Harry Aithnard, le Togo a accompli d’importants efforts sur le plan de la digitalisation, l’accès au financement et l’inclusion financière, mais peut aller plus loin, en misant sur les modèles de l’accès au financement, en « démocratisant le financement, en permettant aux entreprises d’accéder aux financements sans être obligées d’aller à Lomé, par exemple ». A son avis, il faut aussi créer un environnement propice qui donne la possibilité aux PME, non seulement de se renforcer aux moyens de financements, mais aussi d’avoir des fonds propres. C’est pourquoi, il penche plus vers les efforts d’industrialisation des PME, en créant des grappes industrielles localisées physiquement ou virtuellement, servant de locomotives pour drainer les autres. Multiplier les partenariats avec les multinationales, intégrer les PME dans les chaines de valeur régionales, favoriser les intégrations verticales et les substitutions aux importations sont, entre autres solutions d’émergence des entreprises.

A cet effet, la cheffe du gouvernement, Victoire Tomégah-Dogbé, a rappelé que le Togo dispose d’une grande dynamique d’investissement et pour en profiter, il importe que les jeunes soient formés. « Il est nécessaire de renforcer les capacités des PME, notamment celles qui sont créées par les jeunes pour les aider à mieux structurer leur projet, afin d’accéder au financement viable et adapté à leurs besoins de croissance, car si ces entreprises prospèrent, c’est le Togo qui prospère », a déclaré le Premier ministre, tout en réitérant la volonté du pays de poursuivre des actions visant à créer d’autres cadres attractifs aux investissements dans les secteurs de l’économie nationale, tant les défis sont encore immenses.

Le point sur les recommandations des dernières sessions a montré qu’elles sont toutes en bonne voie de mise en œuvre.

Zeus POUH-PEKA

 

 

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