La présidente de l’Assemblée nationale, Yawa Djigbodi Tsègan, a dirigé, vendredi au siège de la Représentation nationale à Lomé, les travaux de la 7e séance plénière de la première session ordinaire de l’année. Cette séance d’information, souhaitée par le gouvernement, a permis de faire part aux élus du peuple du souhait renouvelé du Togo d’adhérer au Commonwealth des nations et d’obtenir leur soutien favorable à la poursuite du projet jusqu’à son aboutissement. Cette séance a permis au commissaire du gouvernement, le ministre en charge des Droits de l’Homme et des Relations avec les Institutions de la République, Christitian Eninam Trimua, de revenir sur les avantages de cette adhésion à l’organisation intergouvernementale pour le pays et le peuple togolais.
Les députés présents à la 7e séance plénière de la première session ordinaire de l’année tenue, vendredi à Lomé, ont exprimé leur soutien total et unanime au processus d’adhésion du Togo au Commonwealth des nations et encouragé le président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé à poursuivre le projet jusqu’à son aboutissement. Par cette résolution, l’Assemblée nationale marque son adhésion à la politique du Chef de l’Etat dans cette démarche vers un espace ouvert pour le bien-être du peuple togolais.
Ce soutien a été exprimé après que le commissaire du gouvernement, le ministre en charge des Droits de l’Homme et des Relations avec les Institutions de la République, Christitian Eninam Trimua, à l’ouverture de la séance, a fait le point sur l’état d’avancement du processus d’adhésion en cours et exposé les avantages pour le Togo d’adhérer à cette organisation.
L’expérience d’une autre culture enrichissante dans les enjeux internationaux
Sur le plan diplomatique, l’adhésion du Togo au Commonwealth lui permettra d’élargir son champ stratégique, en reconsidérant ses relations avec la couronne britannique en dehors de l’Union Européenne et d’entrer dans sa sphère de relation. Le pays aura la possibilité de diversifier davantage ses relations d’amitiés et de coopération en se faisant de nouveaux partenaires et en se rapprochant un peu plus de ses anciens amis telles que la Grande Bretagne, l’Australie, la Nouvelle Zélande, etc. « Ce sera également l’occasion pour le Togo de côtoyer la vision et la perception britannique de la politique internationale, une autre culture forcément enrichissante dans les enjeux internationaux du moment », a confié le ministre Trimua.
Sur le plan économique, le Togo va renforcer son commerce en ayant accès à un vaste marché extérieur de plus de deux milliards de consommateurs pour les exportations des produits nationaux togolais. Sur le plan socio-culturel, le pays aura l’occasion d’un brassage culturel nouveau offrant aux compatriotes togolais, un éventail de possibilités nouvelles en termes de voyages, de mobilités, d’études, de travail, de partenariats d’entreprises etc. Cette adhésion, selon l’émissaire du gouvernement, offre aussi l’avantage pour le Togo de rajouter à la langue française, l’anglais qui est l’une des langues internationales la plus parlée dans le monde entier et indispensable aux relations internationales individuelles ou étatiques au plan institutionnel. Aux dires du ministre Trimua, avoir l’opportunité de se cultiver davantage en anglais permet de mutualiser les bénéfices et d’offrir à chacun un avantage comparatif sur les autres en matière de recherche d’emploi à l’échelle nationale et internationale. Cependant, l’anglais n’est pas une condition pour le Togo d’intégrer le Commonwealth, a fait remarquer le ministre Trimua.
En termes de contrepartie, le Togo, en outre des cotisations, de la participation d’activités aux instances de l’organisation, devra offrir une protection diplomatique aux responsables du Commonwealth et réserver les mêmes traitements aux Etats qui participent à cette organisation. Ce sera aussi un avantage pour le parlement togolais de renforcer sa visibilité, en participant aux activités parlementaires de l’organisation.
Diversifier les partenaires stratégiques du pays et augmenter ses sources de revenus
A l’occasion, la présidente de l’Assemblée nationale, Yawa Djigbodi Tsègan, a exprimé la satisfaction de l’ensemble des députés qui saluent la démarche du gouvernement et félicitent le président de la République pour sa vision, dont l’objectif est de diversifier les partenaires stratégiques du pays et de voir par quels moyens potentialiser et augmenter les sources de revenus du pays pour le bien être de la population. « Nous continuerons d’être aux côtés du gouvernement, du Chef de l’Etat pour que ce processus puisse arriver à son aboutissement dans les meilleurs délais », a précisé Mme Tsègan.
De son côté, le ministre Christian Eninam Trimua, a exprimé sa gratitude aux élus du peuple pour ce soutien unanime au processus d’adhésion du Commonwealth qui est conduit, avec à l’esprit, le bien de tous les citoyens togolais. « Tant sur le plan stratégique, individuel, commercial, social, juridique, institutionnel, chaque togolais y trouvera un intérêt », a déclaré le ministre Trimua. Il a souhaité que tout soit fait dans les meilleurs délais pour permettre au Togo de soumettre sa candidature officielle à temps, pour son adhésion à l’organisation et lui permettre d’occuper sa place dès la prochaine réunion prévue pour le 20 juin.
Le point sur l’état d’avancement du processus d’adhésion
Le Togo, s’est engagée dans cette démarche depuis 2014 et est, aujourd’hui, à la troisième étape de réalisation. Les deux missions d’évaluation ont été dépêchées par le secrétariat général à Lomé, respectivement, du 20 au 23 février 2017, puis, du 15 au 19 juin 2017, au titre de l’évaluation informelle qui constitue la première étape d’adhésion. La véritable relance du processus est intervenue lors de l’audience que le Chef de l’Etat a accordée à l’honorable Patricia Soctland, secrétaire générale du Commonwealth, le 6 juin 2019 à Londres. A cette occasion, la ferme volonté du gouvernement a été réaffirmée, suivie d’une nouvelle mission à Lomé, du 20 au 24 juin 2021, dont l’objectif était de consulter les différentes parties prenantes à la vie sociale, pour porter l’information à leur connaissance. A cet effet, plusieurs actions ont été menées et il reste, aujourd’hui, que le secrétariat général consulte à nouveau les Etats membres pour donner un dernier avis favorable devant marquer la 4e étape et la fin du processus d’adhésion au Commonwealth.
A noter que le Commonwealth a été créé formellement en 1949 par la Déclaration de Londres et est composé traditionnellement d’anciens territoires sous domination britannique, aujourd’hui pays anglophones indépendants. L’organisation a considérablement évolué, en s’ouvrant à tous les pays épris de paix, de liberté et engagés dans la promotion des valeurs de démocratie, des droits de l’Homme, de gouvernance et respectueux du principe de non-ingérence. Il regroupe, aujourd’hui, 54 Etats à travers le monde, dont 19 pays africains.
Patouani BATCHAMLA
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