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Le GIABA en quête de conformité de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le terrorisem au sein de la CEDEAO

Invités et participants après l'ouverture du séminaire.
Le GIABA en quête de conformité de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le terrorisem au sein de la CEDEAO

Un séminaire régional de sensibilisation, consacré à la conformité en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération des armes de destruction massive LBC/FT/FB dans les Etats de la CEDAO se tient, à Lomé. Une initiative du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) à l’intention des membres du Comité de l’Administration et des Finances (CAF) de la Communauté.

Le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) organise une rencontre régionale de deux jours à l’Hôtel 2 Février à Lomé, portant sur la conformité en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive (LBC/FT/FP). C’est un cadre qui permet de renforcer la compréhension stratégique des membres du Comité de l’Administration et des Finances (CAF) sur le mandat opérationnel, les réalisations et les besoins financiers du GIABA, particulièrement dans le cadre des contraintes budgétaires qui affectent, aujourd’hui, les institutions de la CEDEAO. Il s’agit aussi d’approfondir la sensibilisation face aux menaces de LBC/FT/FP et aux obligations de conformité dans les cadres nationaux, régionaux et internationaux, tout en mettant en exergue le rôle essentiel des membres du CAF dans la viabilité financière du GIABA. Mais aussi, en suscitant un fort appui en faveur de l’augmentation des ressources au GIABA dans le cycle budgétaire de 2026 et au-delà.

A l’ouverture, le représentant du ministre de l’Economie et des Finances, M. Essokiza Anakpa, a souligné que l’un des enjeux auxquels est confrontée la CEDEAO est la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes. La menace que représentent le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme n’épargne aucun pays. Ces phénomènes fragilisent les économies, compromettent la stabilité financière, favorisent la criminalité organisée et nuisent à la réputation des Etats sur la scène internationale. Ils constituent également une entrave à l’investissement et au développement durable.

Adopter des meilleures pratiques en matière de lutte contre la criminalité financière

Face à ces défis, la conformité aux normes internationales constitue une exigence incontournable. « Elle n’est pas seulement une question de légalité, elle est aussi un gage de crédibilité, de confiance et de résilience pour nos systèmes financiers ». A son avis, cette sensibilisation constitue une étape stratégique de premier plan. « Elle offre, non seulement un espace privilégié d’échanges et de partage d’expériences, mais également l’opportunité de réfléchir ensemble sur le respect des obligations qui s’imposent à nos États dans le cadre des engagements régionaux et internationaux et, plus particulièrement, en prélude au troisième cycle des évaluations mutuelles de nos dispositifs nationaux de LBCFT que conduira le GIABA ». Il a fait comprendre que le renforcement des mécanismes de coopération et de coordination est indispensable pour relever efficacement les défis communs auxquels les Etats font face et adopter des meilleures pratiques en matière de lutte contre la criminalité financière. M. Anakpa a émis le vœu que ce séminaire, puisse dégager des recommandations et une feuille de route claire, ambitieuse et réaliste, capable de renforcer la conformité de chacun des pays, d’harmoniser les efforts au niveau régional et surtout d’inciter une action collective déterminée face aux défis qui attendent les Etats.

Pour le directeur général du GIABA, M. Edwin Harris JR, grâce aux efforts inlassables du GIABA, les Etats membres ont adopté des normes robustes de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, qui alignent les systèmes nationaux sur les meilleures pratiques mondiales.

Comprendre et anticiper les menaces émergentes, telles que la cybercriminalité

Ainsi, le GIABA surveille la conformité, offre un soutien technique et facilite le dialogue entre les parties prenantes, en servant de pilier à la stabilité et à l’intégrité financières régionales. « Néanmoins, à mesure que le paysage de la criminalité financière évolue, sous l’effet de la technologie, de la mondialisation et de l’ingéniosité des réseaux criminels, notre réponse doit évoluer. Le mandat du GIABA demeure crucial, mais l’organisation ne peut tenir ses promesses sans ressources financières adéquates. Le soutien financier est plus qu’une simple ligne budgétaire. C’est un investissement dans la sécurité, la prospérité et la justice ». Selon lui, fournir les ressources à GIABA, c’est lui permettre de réaliser des actions tel le renforcement de l’assistance technique et des initiatives de renforcement des capacités, afin de doter les pays d’outils pour détecter, prévenir et réprimer la criminalité financière. C’est aussi faciliter les évaluations mutuelles et les examens par les pairs, promouvoir la transparence et la responsabilité dans toute la région, développer les technologies et la recherche régionales. C’est également aider à comprendre et à anticiper les menaces émergentes, telles que la cybercriminalité, le trafic illicite et les nouvelles formes de financement du terrorisme. Le financement du Groupe améliore également la coordination des opérations transfrontalières et le partage de renseignements, permet la création d’un fonds consolidé contre les réseaux criminels, la sensibilisation et l’éducation des citoyens et institutions financières aux dangers et signes des crimes financiers. Il plaide pour positionner le GIABA comme pilier institutionnel et constituer le premier rempart de l’intégrité financière du système financier ouest-africain.

Dans ce sens, le président de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) du Togo, M. Tchaa Bignossi Aquitème, a réitéré l’engagement ferme de la CENTIF-Togo à « accompagner toutes les initiatives régionales et communautaires visant à améliorer la conformité de nos Etats membres ». Il a souhaité que ce séminaire soit l’occasion de mutualiser les efforts et de renforcer la volonté commune de lutte contre le blanchiment de capitaux, sous toutes ses formes.

Bernardin ADJOSSE

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