Le Togo vient de bénéficier d’un prêt d’environ 12milliards de FCFA pour la mise en œuvre du projet d’approvisionnement en eau potable de la ville de Kara et de ses environs. La réalisation de ce projet permettra de renforcer la desserte en eau potable des villes de Bafilo, de Kara, de Kétao, de Pagouda et de Niamtougou. Les documents de cet accord ont été signés par le ministre Sani Yaya de l’Economie et des Finances, et par M. Nedhal Alolayan, directeur général du Fonds Koweitien pour le Développement Economique Arabe. C’était en présence de diverses autres personnalités, dont le ministre Antoine Lekpa Gbegbeni de l’Eau, de l’Equipement rural et de l’Hydraulique villageoise et son collègue délégué auprès dudit ministère, M. Kanfitine Issa Tchédé.
Une cérémonie de signature d’un accord de prêt pour le financement du projet de renforcement du système d’Alimentation en Eau Potable (AEP) de la ville de Kara et de ses environs a eu lieu, hier, au cabinet du ministère de l’Economie et des Finances, entre le gouvernement togolais et le Fonds Koweitien pour le Développement Economique Arabe. Les documents ont été paraphés par le ministre Sani Yaya de l’Economie et le directeur général du Fonds Koweitien pour le Développement Economique Arabe, M. NedhalAlolayan. Par cet accord, le Fonds Koweitien consent 23,8 millions de dinars koweitiens, soit environ 12milliards de FCFA, pour la réalisation du projet AEP au profit des populations de la zone de Kara.
En effet, le système d’AEP actuel de Kara, en plus de cette ville, dessert les localités de Kétao, Pagouda, Niamtougou et de leurs environs, à partir du barrage de la Kozah. Il se fait que l’évolution démographique actuelle génère l’extension des villes desservies, avec l’apparition d’importants quartiers périphériques. De plus, il s’avère nécessaire de desservir d’autres localités très importantes, démographiquement parlant, telles Awandjelo, Atchangbadè, Djamdè, etc. Cet investissement, qualifié de stratégique, est donc justifié par ces besoins, avec l’idée de renforcer, à terme, la desserte en eau de la zone visée. Pour ce faire, le projet se propose de mobiliser des ressources eneau de la rivière Sara dans la ville de Bafilo, de construire une usine de traitement d’eau d’une capacité journalière de 10000m3 dans cette ville. Le projet prend en compte la construction de 2châteaux d’eau d’une capacité totale de stockage de 5000m3 dans la périphérie sud de la ville de Kara… Ce projet, d’une durée de cinq ans, est porteur d’une capacité journalière estimée à 17000m3 d’eau.
Selon le ministre Sani Yaya, « la réalisation de ce projet permettra d’augmenter la capacité de production en eau potable de la ville de Kara et de pourvoir aux besoins des populations, contribuant ainsi à améliorer le cadre de vie des usagers et leurs conditions de vie. En effet, 10000m3/jour d’eau potable supplémentaires seront mobilisés à partir des sources de Sara à Bafilo pour ainsi porter la capacité totale de production journalière de 7 500 m3 à 17 500 m3 ». Il a rappelé que ce projet vise également à soutenir le développement socio-économique de la ville de Kara et de ses environs, notamment Pya, Niamtougou, Pagouda, Kétao et Kanté. Ceci, à travers un renforcement et une extension du système existant d’alimentation en eau potable, un renforcement de l’alimentation en eau potable de Défalé, une densification du réseau par des branchements privés, une desserte en eau potable des localités de Bafilo et autres localités situées sur le parcours du réseau d’alimentation vers Kara.Ainsi à travers ce projet, objet de la présente signature de convention, l’action gouvernementale sera intensifiée dans l’amélioration de l’accès équitable des populations à l’eau potable. Ceci, dans le cadre de Plan d’action national du secteur de l’eau, dont l’objectif est de porter le taux de desserte de 55% à 74%, en milieu rural, de 49% à 55 %, en milieu semi urbain et de 50 à 70%, en milieu urbain. Il vise également à réduire les pertes enregistrées sur le réseau urbain de distribution d’eau potable et à accroitre de 10% la proportion des unités industrielles de recyclage de l’eau d’ici l’an 2022.
« La réalisation du présent projet aura un impact positif sur le taux de desserte dans la zone du projet. Ce taux, qui est actuellement de 47 %, pourrait passer à environ 80% de la population de la zone du projet à l’horizon 2030. De plus, ce financement permettra de préserver les ressources en eau du barrage de la Kozah d’un éventuel assèchement, suite à l’augmentation des prélèvements imputables à l’accroissement des besoins », a-t-il fait savoir.
Plusieurs projets gouvernementaux pour favoriser l’accès équitable à l’eau potable
A cet égard, au nom du gouvernement, le ministre a exprimé sa gratitude à l’Emir du Koweït et à son peuple, pour cet important appui financier et cette manifestation de solidarité à l’endroit du peuple togolais. Il a salué l’excellence des relations d’amitié entre le Koweït et le Togo, des relations qui ont permis, depuis 1993, la réalisation de plusieurs projets socio-économiques, dont neuf dans les domaines de l’énergie, de l’eau, des routes pour un montant avoisinant 67 milliards de F CFA.
Pour le ministre l’eau, élément essentiel de toutes les activités humaines, est un puissant vecteur de développement humain et d’organisation sociale. « Sans accès à l’eau, aucun développement économique n’est viable, mais plus encore, de l’accès à l’eau dépend l’accès à la santé, à l’éducation, à la vie ». Conscient de cela, le gouvernement togolais a orienté sa politique en matière d’eau potable depuis plusieurs années, à travers divers composantes et projets. Ainsi, au cours de ces cinq dernières années, les efforts du gouvernement, dans le secteur, se sont intensifiés. Il a fait cas du projet d’hydraulique villageoise dans les régions maritimes et des plateaux, financé par la Banque Islamique de Développement sous forme de prêt. Il a permis de réaliser 422 forages équipés de pompes à motricité humaine, de construire 8 mini-adductions d’eau potable et 60 latrines communautaires pour un montant de 7 milliards de FCFA. Le ministre a aussi cité le projet d’hydraulique villageoise dans les cinq régions économiques du Togo, financé sur fonds propres de l’Etat, sans oublier le Projet d’hydraulique multi-usages pour la sécuritaire alimentaire au Togo. Ce dernier projet a permis la réalisation d’une mini-AEP et l’aménagement de 40 hectares en irrigation goutte à goutte, avec le financement d’une institution sous régionale. Il y a également la mise en œuvre de divers autres projets d’alimentation des populations en eau potable en milieu urbain par divers autres partenaires.
Intervenant, pour sa part, M. Nedhal Alolayan a émis le vœu que ce financement puisse atteindre ses objectifs au profit des populations bénéficiaires. Il a salué les bonnes relations de coopération existant entre son pays et le Togo dans divers domaines d’activités socioéconomiques.
Bernardin ADJOSSE
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