Le Togo abrite, depuis le 3 Juillet 2023, la première édition du Forum Infra For Africa, couplé à l’Assemblée générale des actionnaires d’Africa 50. Pendant deux jours, les participants auront à cœur de rechercher des solutions viables et innovantes pour progresser sur la voie d’une « Afrique unie aux commandes de sa destinée ». Ils vont être attentifs à la nécessité de nouer des alliances internationales pour garantir la prospérité du continent au bénéfice des populations. Un autre aspect sera focalisé sur la mobilisation des ressources africaines en plus des capitaux internationaux, pour les infrastructures. Cette rencontre de haut niveau a été personnellement présidée par le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, qui avait à ses côtés le Premier ministre, Victoire Tomégah-Dogbé et la présidente de l’Assemblée nationale, Yawa Djigbodi Tsègan. Les présidents des institutions de la République, le président de la Banque Africaine de Développement (BAD), le directeur général d’Africa 50, des ministres, ainsi d’autres personnalités ont aussi honoré de leur présence cet événement.
Lomé, véritable carrefour du commerce africain, devenu aujourd’hui un hub logistique et d’affaires de premier plan dans la région et sur le continent, accueille depuis le 3 Juillet 2023, la première édition du Forum Infra For Africa, ainsi que l’Assemblée générale d’Africa 50, dont la mission s’articule autour de 3 piliers stratégiques : le développement des projets bancables, le financement des infrastructures et la mobilisation des capitaux en Afrique et à l’international pour le financement des infrastructures africaines.
A travers cet évènement, il est question de démontrer que le continent est, non seulement une terre d’opportunités, mais aussi, une Afrique unie qui est aux commandes de sa destinée, tout en forgeant des alliances internationales pour sa prospérité. L’événement est alors articulé autour de 3 aspects clés : l’innovation pour incarner un esprit pionnier, à travers les transactions par un programme de recyclage d’actifs en Afrique, avec l’appui de la Banque Africaine de Développement.
Répondre aux défis de la croissance et du développement
En président la cérémonie d’ouverture, le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, a loué la vision d’une Afrique unie et prospère, qui progresse par le travail de ses enfants. Il a souligné qu’à travers sa plateforme qui se distingue par l’efficacité et l’impact de ses interventions, Africa 50 administre la preuve que le continent est capable de générer des solutions endogènes, innovantes et pertinentes pour répondre aux défis de la croissance et du développement. A son avis, il y a un immense besoin d’infrastructures qui sont partout la condition même du développement. Car sans routes, sans ponts, ports, aéroports, hôpitaux, écoles, et autres infrastructures, on ne saurait parler de développement.
« Au Togo, la question des infrastructures est au cœur de la Feuille de Route du Gouvernement. Mon pays a bien des atouts. Il possède, vous le savez, le port naturel le plus profond de la sous-région. Pays longiligne, le Togo a vocation à être un hub logistique visant la desserte de l’hinterland et de ses pays voisins. Mais pour profiter de ces atouts, il faut des investissements massifs », a poursuivi le président Faure Gnassingbé.
A la question liée au financement de ces investissements, le chef de l’Etat a reconnu que cette question n’est pas nouvelle. Car chacun, dans la responsabilité qui est la sienne, cherche depuis des décennies à naviguer entre le besoin de construction et d’entretien des infrastructures, la gestion des ressources budgétaires et la recherche de financements privés.
De surcroît, depuis quelques années, une nouvelle contrainte s’est invitée dans cette équation déjà complexe, en raison des défis climatiques. Car pour répondre à ces défis, les infrastructures doivent devenir « vertes ». Ce qui, évidemment, en augmente le coût.
« Les financements privés – que j’appelle de mes vœux – doivent entrer dans le cadre global de nos politiques de développement. L’accompagnement des fonds publics par les financements privés doit devenir plus fréquent. Ce n’est pas seulement un impératif budgétaire. C’est aussi un atout en matière de résilience. C’est ce que montrent, par exemple, les réseaux internet qui ont été très largement développés par des opérateurs privés, ce qui explique aujourd’hui l’extrême résilience de ces infrastructures. C’est dans ce partenariat fécond, autour de nouvelles politiques industrielles, que l’implication du secteur privé dans les infrastructures se construira en bonne intelligence avec les responsables publics concernés », a poursuivi le chef de l’Etat.
Allier impact de développement et rentabilité financière
Le directeur général d’Africa 50, M. Alain Ebobissé, a remercié le président de la République, pour son soutien dans la mise en œuvre de cet important projet panafricain, ainsi qu’à toutes les institutions qui lui ont apporté leur appui.
« Dans le développement des projets d’infrastructures, il y a souvent des défis qui émergent en cours de route, et c’est valable pour tous les pays du monde, quel que soit le secteur. Et bien ce que nous apprécions grandement au Togo, c’est que nos interlocuteurs au niveau du Gouvernement travaillent avec nous de manière pro-active et constructive, dans la recherche de solutions, et cela fait toute la différence lorsqu’il faut concrétiser des projets et attirer le secteur privé. Ceci est à l’image de votre Leadership, Excellence Monsieur le Président la République, et je vous remercie de nous montrer l’exemple et de nous guider vers la recherche constante des résultats positifs pour le bien-être des populations et des entreprises togolaises et africaines », a déclaré M. Ebobissé.
Il a aussi témoigné sa gratitude à un certain nombre de sociétés qui portent des projets transformateurs et qui incarnent la notion de champion africain. « Grâce à votre implication et votre détermination, nous arrivons ensemble à concrétiser de beaux projets, à fournir des services essentiels aux populations et à allier impact de développement et rentabilité financière dans divers secteurs clés de notre continent », a-t-il expliqué.
A l’occasion, le président de la Banque Africaine de Développement (BAD), Dr Akinwumi Adesina, a expliqué qu’il faudra beaucoup plus de ressources pour soutenir le développement accéléré de l’Afrique, la croissance verte et l’intégration régionale, en particulier, dans les domaines d’infrastructures.
Accélérer le développement des infrastructures
« Le Togo est un pays qui se transforme rapidement avec un leadership exceptionnel de son président, dont l’objectif est de faire du pays un centre de transit régional essentiel pour l’Afrique de l’Ouest, une plaque tournante régionale pour le transport aérien, maritime et logistique, le port de Lomé étant désormais un port de transit essentiel. Je suis aussi ravi qu’Africa 50 s’engage dans un recyclage d’actifs avec le Togo sur l’un des projets PPP financés par le gouvernement et un investisseur privé régional. Africa 50 fait un travail remarquable en tant qu’institution, en développant et en finançant des projets. Notre objectif principal est de contribuer à combler le déficit de financement des infrastructures en Afrique qui est de l’ordre de 68 à 108 milliards de Dollars par an. La plupart des infrastructures n’ayant pas encore été construites en Afrique, nous avons une excellente opportunité de construire des infrastructures vertes et de verdir les infrastructures existantes », a confié M. Adesina.
En joignant l’acte à la parole, il a été procédé à la signature d’accord de recyclage des actifs de la route Lomé-Kpalimé entre le gouvernement togolais et Africa 50.
La journée du 3 juillet, a été aussi marquée par une discussion de haut niveau, animée par le président exécutif de Freedom Acquisition Corporation, M. Tidjane Thiam, sur les possibilités de développement des infrastructures. Occasion d’analyser l’environnement règlementaire nécessaire à leur développement.
Une conférence de presse, des panels et une signature du nouveau fonds d’accélération des infrastructures en Afrique entre plusieurs structures, dont deux sociétés togolaises, ont également meublé la rencontre qui prend fin, aujourd’hui.
Faustin LAGBAI
Mélissa Bataba
Clémentine Panassa
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