PAIX ET SECURITE

Lancement du Mois de l’amnistie en Afrique à Lomé

Le mot de lancement du ministre Dussey (2e de la droite)
Lancement du Mois de l’amnistie en Afrique à Lomé

Le Togo accueille depuis le 4 Septembre 2022, et pour trois jours, l’édition 2022 de la session du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine (UA) consacrée au lancement de la commémoration du Mois de l’amnistie en Afrique 2022. Instituée depuis 2017, cette initiative s’inscrit dans la feuille de route globale de l’UA sur les mesures pratiques visant à faire taire les armes à feu sur le continent, en encourageant la remise et la collecte de celles illégalement détenues. Au lancement de cette édition hier, à l’Hôtel 2 Février, par le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et des Togolais de l’Extérieur, Pr Robert Dussey, tous les intervenants ont centré leur message sur la nécessité de lutter contre les armes légères et de petit calibre, avec en filigrane la préservation de la paix et de la stabilité sur le continent, confrontée aux nombreux défis sécuritaires, notamment les attaques terroristes.

Maintes parties de l’Afrique connaissent le fléau des armes illégales, leur prolifération et leur utilisation illicite, causant des morts, des souffrances immenses, le déplacement des populations, la destruction des infrastructures et la perturbation des activités économiques etc. Ce qui a pour conséquence la compromission des efforts des gouvernements dans le but de réaliser l’objectif exclusif de créer une Afrique débarrassée de conflits, intégrée et prospère, répondant à la vision de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. Dans cet ordre, le Togo abrite depuis hier, à Lomé, la session du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA. Consacrée au lancement de la commémoration du Mois de l’amnistie en Afrique, cette réunion de trois jours veut amener les pouvoirs publics à faire en sorte que les personnes qui remettent leurs armes illégales ne fassent pas l’objet de dénonciation, d’humiliation, d’arrestation ou de poursuites. Il s’agit aussi d’encourager les Etats membres, les organisations de la société civile et les autres communautés à faire une large sensibilisation sur le mois de l’amnistie sur leurs territoires. Elle ambitionne également d’exhorter les Etats à adhérer au mois et à le promouvoir en vue de mobiliser les citoyens à participer aux efforts visant à faire taire les armes et, le cas échéant, engager des poursuites contre ceux qui continuent de détenir illégalement ces armes.

Experts du CPS et membres du corps diplomatique

Progrès notables   dans la collecte de ces armes, mais encore de nombreux défis

En lançant la session, le ministre en charge des Affaires étrangères, Pr Robert Dussey, s’est félicité de cette heureuse initiative qui trouve son fondement dans le contexte sécuritaire africain où les conflits persistent malheureusement, alimentés par des facteurs multiformes et par la tendance des civils à acquérir des armes pour se protéger. Cette situation, selon lui, est exacerbée par le fléau de la prolifération et de la circulation des armes, notamment les armes légères et de petit calibre (ALPC) qui sont malheureusement vecteur d’insécurité sur le continent, lorsqu’elles tombent entre les mains des individus sans foi ni loi.

« Depuis qu’elle a été instituée en 2017, cette célébration a permis de faire des progrès notables   dans la collecte des armes illicites dans différents pays à travers des programmes divers. Toutefois, malgré des succès enregistrés çà et là, il est indéniable que des défis se posent toujours frontalement à nos pays car, selon les statistiques, plus de 40 millions d’armes illicites circulent toujours sur nos territoires et sont à l’origine de plus de 500 000 morts par an », a déploré le ministre. Il  appelle donc à redoubler d’efforts pour relever ces défis qui constituent de sérieux obstacles annihilant le développement des Etats. Dénonçant les effets pervers des menaces djihadistes dont le Togo est victime, Pr Dussey a clairement fait savoir que le gouvernement togolais est résolument engagé à les combattre, sous toutes leurs formes, conformément au programme d’action ambitieux des Nations unies visant à prévenir, à combattre, à éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects. Pour cela, « des mesures sont prises par mon pays, au niveau national, pour endiguer le phénomène. Ces mesures sont entre autres, la sensibilisation, le traçage et le marquage des armes, sans oublier leur destruction », a indiqué le ministre.

Les autres intervenants, le président du Conseil Sécurité et Paix, l’ambassadeur Amma Adomma Twum-Amaoh, le commissaire de l’UA, l’ambassadeur Bankole Adeoye et le représentant du centre des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique, Adedeji Ebo, ont tour à tour invité les Etats membres à contribuer véritablement à faire taire les armes, en suscitant une prise de conscience générale et soutenue de l’impact négatif de leur usage incontrôlé.

Pour conforter l’engagement du Togo dans la lutte contre la prolifération, la circulation et le trafic des armes légères et de petit calibre, une cérémonie de destruction de ces armes a eu lieu sur le site du champ de tirs d’Agoè-Nyivé.

Zeus POUH-PEKA

 

 

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