Assainissement

L’accès à l’eau potable et de l’assainissement par le biais de la délégation de service

Les 5 signataires, notamment les 2 mairies, le gouvernement et les partenaires PADIE et Experts Solidaires (de gauche à droite)
L’accès à l’eau potable et de l’assainissement par le biais de la délégation de service

Une cérémonie de signature de la convention d’opération du « Projet d’Amélioration de la Gestion de l’Eau potable et de l’assainissement dans les Petits Centres de la Région Maritime, Communes Avé 2 et Zio 2 » (PAGEPC) s’est déroulée, ce 17 février 2022, au cabinet du ministre de l’Eau et de l’Hydraulique Villageoise. Une initiative pilote de coopération décentralisée qui consiste à créer et à expérimenter la délégation de service à un opérateur privé. Ceci, en tant que troisième voie à envisager dans trois petits centres semi-urbains pilotes de la Région Maritime (Mission Tové/Kovié, Noépé et Aképé) comme base de gestion alternative à la gestion communautaire, souvent défaillante dans le pays.

Les signataires de cette convention d’opération du PAGEPC sont le ministre Bolidja Tiem de l’Eau et de l’Hydraulique Villageoise, M. Emile Afelete Atigaku, directeur exécutif de l’Association Pionniers en Action pour le Développement Intégré à l’Environnement (PADIE), M. Jean-Pierre Mahé, directeur de l’Association Experts Solidaires, Mme Adjo Agbaglo, maire de Zio 2 et M. Kwaku Ayawli Awesso, maire d’Avé 2. Tous s’engagent à conjuguer leurs efforts pour la mise en œuvre de ce projet. Cette convention précise le rôle des parties impliquées, le financement, le contenu, les bénéficiaires, mais également les activités prévues et les engagements des parties au projet. L’initiative contribuera à proposer un cadre institutionnel et juridique local pour la gestion des services publics d’eau potable et d’assainissement dans les petits centres. Il s’agit aussi d’appuyer la transformation et la contextualisation de la gestion des services publics d’eau potable et d’assainissement aux spécificités locales, afin d’améliorer l’accès à cette denrée vitale. Le projet se propose également d’appuyer l’amélioration de l’accès aux services d’assainissement et à la  maîtrise d’ouvrage communale pour une meilleure gouvernance locale en matière d’eau potable et d’assainissement. D’une durée de trois ans (Avril 2021-Mars 2024), ce projet va contribuer à promouvoir l’adoption de bonnes pratiques en matière d’eau potable et d’assainissement. Ces activités, évaluées à  437 945 950 FCFA, concernent l’étude des choix de Délégation du Service Publique (DSP), la création du service technique de l’eau potable et de l’assainissement, les travaux de réhabilitation, d’extension des réseaux d’eau et d’investissement, la formation des gestionnaires délégués. Il y a aussi la contractualisation, l’exploitation par les gestionnaires délégués (suivi-contrôle, régulation), la mise en place des outils de suivi, la formation à la maitrise d’ouvrage communale, l’ingénierie socio-institutionnelle.

Plusieurs défis à relever en matière d’accès à l’eau potable et à l’assainissement

Intervenant pour la circonstance, le ministre Bolidja Tiem a rappelé que l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable des populations constitue un enjeu très important pour le Togo, qui s’est engagé, depuis plusieurs années, dans une stratégie de développement durable d’accès à cette denrée et à l’assainissement pour tous.

« Cette volonté politique se décline, entre autres, dans le Plan d’Action National du Secteur de l’Eau et de l’Assainissement (PANSEA), dans le Programme d’Appui aux Réformes et à la Gouvernance (PARG), dans le Plan National de Développement (PND) 2018-2022, dans la Feuille de route présidentielle 2020-2025 », a-t-il précisé.

Selon lui, grâce à la vision du Chef de l’Etat et aux soutiens multiformes des partenaires techniques et financiers, le Togo a fait un bond remarquable en matière d’accès à l’eau potable et à l’assainissement.  Ainsi, le taux d’accès à l’eau potable, qui était de 25% sur le plan national en 2005, est passé à plus de 60% à ce jour. Le ministre a fait remarquer que l’accès à l’eau potable n’est pas seulement une question d’infrastructures. C’est un ensemble de solutions qu’il faut apporter depuis la recherche de la ressource jusqu’à sa mise à disposition aux usagers, en passant par la gestion durable de la ressource elle-même et des ouvrages. Il a fait comprendre que malgré ces avancées notées en matière d’accès à l’eau potable, plusieurs défis restent à relever. Ces défis sont relatifs aux disparités en matière d’accès à l’eau potable et à l’assainissement entre les milieux de vie et les catégories socio-économiques, aux  taux d’accès à l’eau potable et à l’assainissement encore loin de la cible pour l’horizon 2030, aux pannes récurrentes dues à la mauvaise gestion des ouvrages d’eau potable et d’assainissement, ainsi qu’au coût d’accès élevé par endroit, pour les ménages les plus vulnérables.

Photo de groupe des parties prenantes

La nécessité de réorganiser les services eau et assainissement

« A tous ces défis, s’ajoute alors la décentralisation qui est devenue effective dans notre pays en 2019 et qui a vu la création de 117 communes. Plusieurs lois ont conféré des responsabilités à ces nouveaux acteurs notamment en matière de fourniture des services d’eau potable et d’assainissement. Nombre d’analyses ont montré la nécessité de réorganiser les services Eau et Assainissement dans les petits centres à l’aune de la décentralisation, car l’industrie de l’eau, en tant qu’un bien stratégique, est susceptible d’affirmer son autonomie lorsqu’elle est objet d’une bonne gouvernance. Ainsi, PADIE et son partenaire Experts Solidaires dans leur rôle d’appui au développement, ont-ils entrepris d’accompagner les nouvelles municipalités à prendre en main leur rôle de maître d’ouvrage en matière d’Eau et Assainissement », a fait savoir le ministre. il a invité toutes les parties prenantes à respecter scrupuleusement leurs engagements, notamment ceux liés à l’agrément des type, modèle et calibre de compteurs déterminés ou à déterminer par l’exploitant dans les conditions prévues au règlement de service, afin que le projet puisse être exécuté comme cela se doit et que cela puisse être implémenté dans d’autres localités, car il constitue un projet phare-pilote du gouvernement togolais.

De son côté, le directeur exécutif de PADIE, M. Atigaku, a rappelé les objectifs du projet avant de faire savoir que dans sa mise en œuvre, son association joue le rôle d’assistant à la maîtrise d’ouvrage communale (Assistance technique et coordination locale) et que l’Association Experts Solidaires est un partenaire technique et financier, autant que le Syndicat des Eaux d’Ile de France (SEDIF), l’Agence Eau Seine Normandie (AESN), Communes Zio 2 et Avé 2.

En termes d’effet attendu, le maire Kwaku Ayawli Awesso, a dit que ce projet va contribuer à l’amélioration de la santé et du bien-être des habitants, la diminution de la pénibilité liée à l’accès à l’eau potable, la réduction du prix d’accès à l’eau potable pour les plus pauvres, les meilleures connaissances des bons comportements en matière d’hygiène et d’assainissement, la création d’un modèle pilote de Délégation de Service Public duplicable et enfin, le développement d’opérateurs privés des services publics d’eau potable et d’assainissement.

Bernardin ADJOSSE

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