Un séminaire d’information et de sensibilisation des acteurs de médias sur le thème « Médias et lutte contre le terrorisme au Togo » se tient, depuis le 19 septembre 2022, à l’hôtel Concorde à Lomé. La rencontre s’inscrit dans le cadre de la campagne de formation des professionnels de la presse qu’organise du 19 au 24 septembre la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) dans les grandes régions du pays, notamment, à Lomé, Atakpamé et Dapaong. L’objectif étant de les sensibiliser sur leur rôle et responsabilité dans le traitement des informations, en cette période de crise sécuritaire liée aux attaques terroristes dans le Nord du pays.
Depuis le début de cette année, le Nord du Togo connait des attaques terroristes marquées par des pertes en vies humaines, notamment dans les rangs des forces de défense et de sécurité et au sein des populations. Ces actes barbares, qui ont semé la peur et la désolation au sein des familles, sont condamnés par tous avec véhémence. Toutes les couches socio-politiques du pays sont unanimes à reconnaitre la nécessité d’une union sacrée et d’une mobilisation sans faille pour vaincre le phénomène. Dans ce sens, la responsabilité de tous les acteurs reste engagée. C’est ce qui justifie les séminaires régionaux d’information et de sensibilisation qu’organise la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) à l’endroit des professionnels des médias. Lancée le 19 septembre 2022, à Lomé, cette série de rencontres vise à rappeler aux médias les obligations de traitement professionnel de l’information en temps de crise sécuritaire provoquée par des groupes terroristes venus de l’extérieur. A l’issue de ces assises la HAAC espère faire des médias de véritables alliés de la lutte contre le terrorisme et non des complices des terroristes.
Ces rencontres, prévue pour mieux faire face au défi de la lutte contre le terrorisme au Togo, vont se dérouler sous formes de panels, en trois modules : « Regards croisés sur le traitement de l’information relative aux attaques terroristes de la Région des Savanes », une « Immersion dans la Réglementation » et des « Perspectives ».
Spécifiquement, il s’agit d’expliquer aux participants le contenu, les obligations et contraintes de l’état d’urgence sécuritaire instauré le 13 juin dernier dans la région des Savanes et l’exercice de leur métier. C’est une occasion de rappeler aux professionnels de la communication les dispositions ainsi que les règles professionnelles et d’éthique à observer dans le traitement de l’information. Il s’agit aussi d’identifier des actions d’information et de communication à conduire pour les médias en vue d’une contribution efficace à la lutte contre les attaques terroristes, de définir un cadre de collaboration entre les médias et les forces de défense et de sécurité. Ceci, pour faciliter l’accès aux sources et la diffusion/publication des informations sur les attaques terroristes et les opérations mises en œuvre dans le cadre de l’état d’urgence.
Les acteurs des médias au premier rang desquels les responsables de la HAAC à l’ouverture de la rencontre.
Sans les précautions, les médias risquent de contribuer à créer la terreur
En ouvrant les assises, le président de la HAAC M. Pitalounani Télou, a expliqué que cette campagne d’information est initiée pour inviter les professionnels de médias à plus de professionnalisme et de rigueur dans le traitement de l’information, afin que la nouvelle situation n’affecte pas la liberté d’expression et de presse. « Si des précautions ne sont pas prises, les médias risquent de contribuer à créer la terreur au sein des populations, à démobiliser les forces de défense et de sécurité et/ou à entraver ou les détourner de leur mission. Non seulement ils pourraient être la source d’un divorce et d’une rupture de confiance entre les forces de défense et de sécurité et les populations, mais encore la sécurité de ces agents pourraient en pâtir », a-t-il averti.
Dans son intervention, le Secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et du Développement du territoire, M. Lardja Douti a salué l’initiative de la HAAC qui vient renforcer les dispositions prudentielles mises en place par le gouvernement, pour faire face à cette guerre asymétrique menée par les ennemis de la paix et de la stabilité du Togo. Selon lui, les journalistes et les autres acteurs des médias ont la responsabilité de mettre à disposition du public des informations précises et complètes sur les actes terroristes et les menaces potentielles. Ils doivent éviter le sensationnalisme pouvant conduire à la propagation d’un sentiment de peur ou de chaos. « En cette période précise, le Togo attend des professionnels des médias une contribution significative et positive à la prévention du terrorisme dans la chaîne des renseignements. Vous devez également servir en de bons canaux qui éclairent les masses sur comment l’Etat répond à la menace terroriste, sans état d’âme, éviter de créer la psychose, mais développer un climat de confiance et de réconfort au sein de nos populations à la base », a souligné M. Douti. Il a donc invité les Professionnels des médias à jouer leur rôle de quatrième pouvoir, afin qu’un jour l’histoire « puisse retenir que vos actions quotidiennes de liberté de presse ont rimé avec responsabilité en cette période hautement sensible ».
Patouani BATCHAMLA
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