Les communautés Aflao, Bè et Agoè-Nyivé ont célébré, samedi 17 août 2024, dans une liesse populaire et dans un élan de retrouvaille, leur fête traditionnelle « Dunenyo za ». La manifestation tournante entre les trois communautés s’est déroulée au stade d’Agoè-Nyivé, plein comme un œuf. Elle a connu la présence d’éminentes personnalités, dont la ministre de la Communication et des Médias, Porte-parole du gouvernement, Mme Yawa Kouigan, représentant le chef de l’Etat. Y ont également pris part des chefs traditionnels venus des trois espaces communautaires et d’ailleurs, ainsi que des filles et fils natifs de ces milieux et de la diaspora.
La libation qui ouvert les festivités.
Les festivités marquant la 6e édition de la fête traditionnelle des communautés Aflao, Bè et Agoè-Nyivé ont connu leur apothéose, samedi 17 août 2024, au stade de la Jeunesse Club d’Agoè-Nyivé à Lomé (JCA). Célébrée sous le thème « Dunenyo za ; pour l’identité culturelle, la dignité de la femme et de la jeunesse, acteurs de développement à la base », cette fête a été une occasion de retrouvailles, de communion et de partages du riche patrimoine culturel de ces trois milieux. C’était, à travers des prestations diverses, faites de chants et de danses de plusieurs groupes folkloriques, au rythme des tambours, gongs, ainsi qu’autres instruments de musique traditionnelle.
Une partie de la dégustation des mets locaux par les autorités.
Selon les premiers responsables, l’esprit même de cette fête, est de rassembler et de mobiliser les descendants des patriarches fondateurs de la ville de Lomé autour de leur histoire, culture et tradition, afin de les valoriser, de se les réapproprier et de les transmettre aux générations présentes et futures qui semblent les ignorer complètement, perdant ainsi leur racine et origine. Car ces générations doivent savoir que les communautés Aflao, Bè et Agoè-Nyivé, constituent historiquement un même peuple lié par les mêmes aspects identitaires, culturels et sociologiques. En effet, les patriarches des descendants des trois peuples, après s’être affranchis du règne du roi Agokoli à « Agbogbomé », dans la grande cité de Notsè, ont trouvé, entre les 13e et 14e siècles, refuge, quiétude et un mieux vivre dans cette cité Etat qu’est aujourd’hui Lomé, la capitale du Togo. En cheminant ensemble, dans leur exode, ils étaient tous fiers de cette solidarité et fraternité qui les unissaient. « En prenant massivement part à l’apothéose de Dunenyo za, nous avons ainsi décidé de réaffirmer notre amour et notre fierté d’appartenir à un même espace communautaire, partageant les mêmes défis de développement et les mêmes valeurs », a précisé Togbui Kodjo Hélou Sedzro IV, chef canton d’Agoè-Nyivé.
Dunenyo-za, un appel à réfléchir aux grands défis de la communauté
Prestation des femmes vodoussi de Bè.
Pour Mme Yawa Kouigan, représentant le chef de l’Etat à la manifestation, la célébration de Dunenyo-za est, à la fois, un retour aux sources et une occasion de réfléchir ensemble aux grands défis qui se posent aux trois communautés. « En faisant de la femme et des jeunes, des acteurs clés de développement à la base, vous montrez bien à quel point, il est important que les sources de l’identité culturelle continuent d’irriguer les fondamentaux de la dignité humaine que nous devons conserver, cultiver, protéger et transmettre aux générations futures. Les valeurs culturelles du peuple Ewé constituent une source intarissable, contribuant à l’atteinte des nobles objectifs inscrits dans le thème de cette célébration. A l’heure où la généralisation des technologies de l’information et de la communication soumet notre jeunesse à une constante pression due aux influences extérieures, nous devons, plus que jamais, maintenir le lien avec nos valeurs originelles et nous recentrer sur nos repères essentiels de nos sociétés ancestrales. Nous devons d’abord compter sur nos propres forces pour construire un modèle de développement durable », a-t-elle relevé. La ministre a, également, salué l’attachement du chef de l’Etat à la valorisation de la culture togolaise et à la cohésion sociale. « Ce faisant, il permet à notre pays, le Togo, de continuer de se distinguer dans la préservation de la paix et de la sécurité, en dépit des tentatives des bandes armées terroristes. En mettant en commun votre volonté et en mutualisant vos forces au sein de trois communautés, pour célébrer Dunenyo za, vous confortez les plus hautes autorités de notre pays dans leur engagement constant pour la concorde sociale et la consolidation du vivre ensemble », a ajouté Mme Kouigan. Elle a convié les populations de ces communautés à joindre leur conscience collective, leur vigilance, leurs efforts et prières à l’engagement et à la bravoure des forces de défense et de sécurité qui veillent, nuit et jour, pour que la paix et la sécurité règnent au Togo.
Mme Kouigan recevant le cadeau offert au chef de l’Etat par les trois communautés
Concernant les réalisations dans le Grand Lomé, la ministre a mentionné quelques actions entreprises, dans le cadre de la mise en œuvre de la Feuille de route gouvernementale, et qui ont contribué à créer de la richesse et à améliorer les conditions de vie des populations. L’une des plus marquantes est, sans conteste, la construction et la mise en service d’un hôpital de référence.
En dehors des manifestations traditionnelles, il y a eu des matchs de football, des concours de danse et une remise de distinctions et des bourses d’étude à hauteur de 300 mille francs CFA aux meilleurs élèves (filles) au BEPC 2024 du Grand Lomé.
A noter que la célébration de « Dunenyo Za » a été aussi marquée par une journée de réflexion, jeudi 15 août 2024, autour du thème de la célébration. L’initiative visait à renforcer l’union et la fraternité entre les communautés et à promouvoir le potentiel des valeurs et coutumes ancestrales de ce milieu Ewé. Une occasion pour les participants de penser aux voies et moyens pouvant renforcer davantage, le développement à la base, le retour à leurs valeurs ancestrales, ainsi que l’affirmation de leur identité culturelle. Cette rencontre a permis d’avoir une idée des défis et enjeux liés à la promotion de l’accent Ewé, la langue locale, menacée de déperdition.
Alex TEYI
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