Justice

Inauguration du centre d’accès au droit et à la justice pour mineurs

Les nouveaux locaux de la brigade pour mineurs
Inauguration du centre d’accès au droit et à la justice pour mineurs

Les enfants en conflit avec la loi bénéficient, dorénavant, d’une meilleure protection durant la procédure judiciaire. Les nouveaux locaux de la brigade pour mineurs, désormais, centre d’accès au droit et à la justice pour les enfants ont été inaugurés, le 22 décembre, à côté du marché de Cacavéli, à Agbélépedogan, en présence du Garde des Sceaux, ministre de Justice, M. Pius Agbétomey et des partenaires. La rénovation de ce centre est rendue possible grâce aux efforts conjugués du gouvernement, l’UNICEF et de l’Union Européenne à hauteur de 820 millions de FCFA. Il est chargé d’accueillir les enfants faisant l’objet d’une procédure judiciaire et donc qui bénéficient d’une ordonnance de placement ou d’édition de mesures éducatives.

Le projet « Amélioration de l’Accès à la Justice pour les Enfants au Togo » est une réponse au déficit d’accès des enfants en contact avec la loi à une justice spécialisée et offrant des services de protection sociale et judiciaire adaptées aux besoins de cette catégorie d’enfants vulnérables. Dans le cadre de ce projet, le centre d’orientation et de réinsertion des jeunes en difficulté a été réhabilité et agrandi d’un nouveau bâtiment pour la prise en charge des enfants en conflit avec la loi. L’ensemble de ces structures réhabilitées et construites au sein des installations de Cacaveli ont été conçues pour être polyvalentes. Elles fonctionneront comme des espaces multifonctionnels d’accès aux droits et à la justice pour les enfants, les familles et les communautés. Cet édifice a été réalisé à hauteur de 820 millions FCFA, grâce à un co-financement du gouvernement, de l’Union européenne et de l’UNICEF. Il se veut être un centre de référence en matière de réinsertion des enfants. Ce centre a aussi l’avantage d’offrir de meilleures conditions d’accueil pour les enfants, avec la possibilité de mise en œuvre des programmes de réinsertion et de rééducation.

Le nouveau centre est composé de deux grands blocs séparés. Le premier abritera des enfants gardés à vue, c’est-à-dire qui font objet d’une enquête préliminaire et qui n’ont pas encore vu le juge. Le second bloc va, quant à lui, accueillir des enfants déférés, c’est-à-dire des enfants qui ont déjà vu le juge qui a pris des ordonnances de mesures éducatives pour les renvoyer dans le centre. La première catégorie est gérée par le ministère de la sécurité, mais la seconde relève du domaine de la justice. Sous ces deux entités de bâtiments se trouve toute une structure administrative, notamment, le bureau de la police, du juge, les bureaux des services sociaux et ceux des différents acteurs, dont la contribution est nécessaire à la rééducation de ces enfants. Le centre dispose également des unités de santé chargées de veiller sur la santé des enfants.

A l’occasion, le garde des sceaux, ministre de la Justice, M. Pius Agbétomey, n’a pas manqué d’exprimer sa joie. « Au moment où nous procédons à l’inauguration de ce joyau qui est une fierté pour notre pays, le gouvernement togolais assure qu’il mettra tout en œuvre pour rendre cet ouvrage pérenne. Il veillera à ce que la prise en charge des enfants en contact avec la loi soit conforme aux dispositions du Code de l’enfant et aux standards internationaux pertinents », a souligné le ministre. Il a salué ensuite le partenariat qui existe entre l’Union européenne, l’UNICEF et le gouvernement togolais, en sollicitant leur disponibilité à toujours accompagner le Togo.

Selon la représentante résidente de l’UNICEF au Togo, Dr Hadja Aissata Ba Sidibé, la construction de cette nouvelle brigade, ainsi que celle du centre de Don Bosco à Kara inaugurée le 8 octobre, pour la mise en œuvre des mesures socioéducatives en faveur des enfants en conflit avec la loi, marque un nouveau départ pour la justice pour mineurs au Togo. A en croire Mme Ba Sidibé, ce nouveau centre est la matérialisation de l’une des recommandations principales du dernier rapport du comité des droits de l’enfant de Genève. Elle a, à cet effet, salué l’effort consenti par tous les acteurs pour cette première étape qui va assurer la concrétisation et la réussite de toutes ces recommandations, ainsi que l’atteinte de l’ODD16 qui consiste « à promouvoir l’avènement des sociétés pacifiques et inclusives aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place à tous les niveaux, les institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous ».

Le chef de délégation de l’Union Européenne, M. Joaquin Tasso Vilallonga a, à son tour, relevé les raisons qui sous-tendent la réalisation de ce centre, qui est un espace plus adapté à un dialogue permanent avec les familles et les communautés. Car, elles sont, selon lui, la base de la resocialisation des adolescents impliqués dans la violence.

Bernadette A. GNAMSOU

 

 

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