
Le Togo franchit une étape décisive dans sa stratégie de transformation numérique, avec le lancement de son Géoportail national, le 6 mai 2025, à Lomé. Cet outil offre un accès centralisé et interactif aux données géospatiales du pays, renforçant ainsi la transparence, la planification territoriale et la prise de décisions fondée sur l’information. Son lancement s’inscrit dans la volonté du gouvernement de promouvoir la « transparence, innovation et développement durable ».
Le Géoportail de la République togolaise est unique sur le continent par l’ampleur et la diversité de ses données : plus de 800 couches cartographiques couvrant 15 secteurs stratégiques (éducation, santé, agriculture, etc.). C’est une plateforme numérique centralisant une vaste bibliothèque de données géospatiales collectées sur l’ensemble du territoire au cours du Projet de Recensement des Infrastructures Sociales et Economiques (PRISE). Accessible via geoportail.gouv.tg, le Géoportail est divisé en deux niveaux d’accès : une Open Data lancée, en 2024, et abordable via geodata.gouv.tg, reste une interface ouverte au public, accessible aux partenaires techniques et financiers, chercheurs, acteurs économiques et société civile, et une autre, interne aux administrations publiques. Ce Géoportail répond à cinq objectifs structurants : « Renforcer la planification territoriale par l’accès à des données fiables et à jour », « Soutenir l’investissement et l’entrepreneuriat grâce à une meilleure visibilité des infrastructures existantes et des zones d’opportunité », « Structurer la gouvernance des données géospatiales, en créant un cadre institutionnel pérenne de coordination intersectorielle », « Appuyer l’enseignement supérieur et la recherche, en ouvrant l’accès aux données aux universités et instituts de recherche », « Positionner le Togo comme un leader régional en matière de gestion des données spatiales ouvertes et collaboratives ».

Membres du gouvernement et autres personnalités présentes à la cérémonie.
Réponse à la faible disponibilité de données fiables et actualisées
Selon la ministre de l’Economie numérique et de la Transformation digitale, Cina Lawson, ce Géoportail va permettre à tout citoyen, institution, entreprise ou partenaire d’accéder librement à des cartes précises et actualisées du territoire. Ceci, en affichant toutes les infrastructures publiques, les réseaux routiers, les équipements de santé et d’éducation, les ressources naturelles, toute autre information. « Et c’est important parce que la donnée, en particulier la donnée géographique, est aujourd’hui un levier de gouvernance, de transparence et de performance publique. Ces plateformes répondent à un défi structurel important, celui de répondre à la faible disponibilité de données fiables et actualisées », a précisé la ministre. A ses dires, ces deux plateformes offrent au moins trois avantages majeurs : Le premier avantage, c’est qu’elle facilite la planification et la coordination des politiques publiques, en permettant de localiser précisément les besoins, les infrastructures existantes et les zones mal desservies. Le deuxième avantage majeur, c’est que les deux plateformes permettent de renforcer la transparence, en mettant l’information au service de la redevabilité, du contrôle citoyen et de la participation démocratique. Le troisième avantage, c’est de stimuler l’innovation.
Fruit d’un effort coordonné entre 23 ministères et 550 collectivités
Ce projet a mobilisé un travail de fond. Il y a plus de 1,2 million d’actifs qui ont été recensés, 75.000km de réseaux cartographiés et un effort coordonné entre 23 ministères et 550 collectivités. « Nous ne sommes pas le premier pays à avoir un Géoportail. En revanche, nous sommes le premier pays à avoir systématisé cet exercice, à avoir décidé, sous l’impulsion du chef de l’Etat, de dire attention ! On va déployer dans toutes les communes, dans tous les cantons, dans toutes les localités, des personnes qui vont aller recenser, compter le nombre de lampadaires, identifier les pistes rurales, les routes, rentrer dans les écoles, voir, pour une école, le nombre de salles de classe, compter à l’intérieur de l’école le nombre d’élèves, aller dans les hôpitaux compter le nombre de lits, géolocaliser et géoréférencer tout, et le faire de façon systématique sur tout le territoire », a laissé entendre la ministre.
A préciser que ces plateformes s’accompagnent du travail du Data Lab, qui est une équipe de jeunes data scientistes, travaillant avec les ministères, pour pouvoir analyser les données qui sont disponibles.
Komla GOKATSE
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